Pour échapper aux embouteillages et aux radars, services mobiles, réseaux sociaux et autos connectées se multiplient.

A l’heure des manifestations et de l’Eco et l’Equitaxe, mieux vaut savoir quel chemin prendre. Il n’y a pas que des outils répressifs sur nos routes, il y aussi des systèmes d’information qui vous surveillent de près pour vous simplifier la route… Si vous êtes parisien, l’application Sytadin, issue du service public du même nom, reste encore la référence pour échapper aux embouteillages.

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A titre de repère, selon une étude récente publiée dans le Point, les embouteillages coûteraient 5,55 milliards d’euros par an à la France, soit 623 euros par foyer se déplaçant en voiture, notamment en heures de travail perdues et en surconsommation de carburant. Mais d’un autre coté, les taxes représentant 60% du litre de super, les embouteillages rapportent tout de même de l’argent à l’état.Cette remarque un peu gratuite, n’est pas neuve, le comique Fernand Raynaud en avait déjà fait un sketch dans les années soixante, car il était exaspéré de voir des tranchées à répétition toujours aux mêmes endroits dans Paris.

Sytadin1-620x295Sytadin  décrit les embouteillages depuis 1990

L’application disponible sur Internet donne une cartographie de l’état du trafic en temps réel en Ile de France. Le service couvre 454 km de voies rapides urbaines et 336 km de routes nationales à fort trafic. Sur le terrain ce sont près de 1000 caméras et 600 boucles de capteurs électromagnétiques qui fournissent les infos à prés de 302 panneaux d’informations dits à « message variables (PMV) et, bien sûr, au centre de contrôle de la Drif et au Web sytadin.fr. Il s’agit de communiquer aux usagers des temps de parcours jusqu’à des  destinations connues de tous, les vitesses moyennes ou des informations sur d’éventuels accidents. Le système informatique de la Drif  (la direction des routes d’Ile de France) qui régit l’ensemble s’appelle Sirius. L’infrastructure mise en place en 1990, enregistre les événements déclarés par les différents opérateurs et les millions de capteurs implantés dans la chaussée. La précision du système n’a cessé depuis plus de vingt ans d’être améliorée. Pourtant la situation stagne et les encombrements sont fidèles aux mêmes routes.

Big brother is helping you

L’information peut provenir de détections automatiques d’incidents, de la vidéo-surveillance, des postes d’appel d’urgence (1 200 postes) ou des patrouilleurs. Selon le site de la Drif, ces événements sont suivis et renseignés jusqu’à leur clôture, et sont diffusés soit par le biais d’affichage sur les panneaux PMV, soit par les outils de diffusion de l’information routière (flashs CRICR, radios privées, chaînes de télévision d’informations permanentes). Des échange des données de trafic, des événements, des affichages « PMV » avec les exploitants partenaires (Ville de paris, SAPN, SAPRR, Cofiroute, Vinci). L’ensemble est placé sous l’autorité du préfet de région et dépend du ministère de l’Ecologie.

De nouveaux  services pour gagner du temps

Ces informations temps réels sont aussi proposées aux vendeurs de GPS comme un service complémentaire pour leurs clients, détenteurs de systèmes informatique (TomTom, Coyotte, Wikango) dédiés à la circulation routière. Car théoriquement, il faudrait anticiper l’embouteillage pour l’éviter et ne pas se retrouver coincé face un panneau « bouchon : prochaine sortie dans 15 minutes ».  Cette anecdote  souligne que les informations de trafic issues des milliers de capteurs n’ont d’intérêt que si elles proposent des solutions utiles pour éviter de faire grossir les files d’attentes. C’est l’argument de la radio France Bleu sur 107.1 Mhz, « n°1 sur l’info trafic en région parisienne ».  Elle demande à ses auditeurs d’intervenir en temps réels pour annoncer des ralentissements et même de  proposer des solutions.

Tout le monde travaille sur les informations des embouteillages
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Sur la base des informations glanées sur les GPS et par triangulation de ses clients, SFR par exemple fournit à TomTom les informations « agrégées »de ses 18 millions de clients, sous  la forme de « nuages de points » anonymes. Le flux  de couleur rouge sur l’application D trafic montre la vitesse et le sens de déplacement des véhicules.

Les réseaux sociaux anti radars

L’échange d’informations entre conducteurs d’une même communauté est à la base de l’engouement pour les systèmes de détection de «  police » comme Coyote et Wikango HD. Comme à la grande époque des échanges radios par CB et des appels de phare, les utilisateurs actifs les « éclaireurs » du service  Coyote, les « Suricates » d’Avertinoo,  les «Smart Drivers»de Wikango ou les eklaireurs de la firme éponyme préviennent par un simple clic ou bouton sur leurs téléphones ou boîtiers leurs congénères des difficultés qu’ils rencontrent. L’utilisation la plus courante, l’annonce de la présence de radars provisoires fixes, est un système très apprécié pour sa précision, la police utilisant toujours les mêmes emplacements là où la vitesse est facilement dépassée. Mais les détecteurs sont impuissants face aux derniers radars embarqués dans les véhicules banalisés.icoyote_m Selon les derniers relevés, ces radars  auraient permis de sanctionner en novembre plus de 12 000 infractions. Ces radars indétectables devraient atteindre les 300 unités d’ici trois ans. Les communautés d’utilisateurs -acteurs  des « outils de  détections de zones de dangers » sont nombreux. Coyote se prévaut de 2 millions de clients ( image de l’application mobile à droite), Wikango de 1,6 million, Avertinoo de 900 000 membres et Eklaireur de 500 000 membres. Ces firmes progressent régulièrement grâce aux  applications sur mobiles, les boitiers dédiés (coyotte et Wikango) n’évoluant plus beaucoup.

Pour ceux qui seraient tentés de participer à ces communautés, rappelons que les applications sur IPhone et Androïd coûtent environ 5 euros sauf l’application ICoyote qui ne coute 1,59 euros. Mais le service Coyote nécessite un abonnement de 50 euros. Par  contre Avertinoo et Eklaireur ne nécessitent pas d’abonnements, Wikango propose un simple abonnement à 5 euros par an. Chez TomTom, l’application téléchargeable zone de danger est gratuite mais l’abonnement sur IPhone est de 18,99€ pour un an. Dans une approche plus pédagogique pour les 750 000 jeunes  qui disposent chaque année d’un nouveau permis, Coyote propose un boîtier spécifique (149 euros) qui indique les limitations à respecter en fonction du type de route utilisée.

Le pilotage automatique pour oublier les radarsdriverless-car-technology-google

En attendant que Google fasse adopter par les autorités américaines son système de conduite d’autos sans chauffeur, la firme a annoncé récemment que le Nevada serait en passe d’accepter le projet à titre expérimental.

Rappelons que le système ne fonctionne que pour des parcours bien connus ou tous les signaux, les routes et paramètres fixes sont bien identifiés après un parcours réalisé en mode d’apprentissage. Le pilotage automatique repose sur un GPS, un télémètre laser qui mesure la distance avec les autres véhicules, deux caméras intelligentes pour identifier les piétons, les motos, autos et camions, un radar et des capteurs sur les roues motrices.

Une utilisation sécuritaire

Si les systèmes de pilotage automatique progressent lentement, ils ont déjà fini par banaliser les systèmes de détections d’obstacles et les radars de vitesses  (voir dessin ci dessous) pour freiner l’auto immédiatement en cas de ralentissement excessif devant le véhicule. Le système existe chez Mercedes (Brake assist plus), BMW, Volvo et la plupart des constructeurs de véhicules haut de gamme récents. L’auto connectée reste encore une affaire d’utilisateurs aisés mais les autorités pour réduire les accidents pourraient aussi obliger les constructeurs auto à intégrer des radars de collisions. Elles pourraient aussi plus simplement les obliger à brider les moteurs pour que l’on ne puisse plus dépasser les 130 kilomètres heure. L’infrastructure routière elle même pourrait ralentir automatiquement tous les véhicules intelligents via un signal de limitation  de vitesse. Mais il faudrait mettre au rebut les 4500 radars d‘avant garde déjà achetés. Dès que la mode, en France, de la répression  policière automatique sera passée, on pourra se pencher sur la réelle prévention routière automatique.Vision