Alors que c’est un maillon essentiel de de la transformation numérique, pour près de 6 Millenials (jeunes de 18 à 34 ans) sur 10, le métier de développeur ne fait pas rêver.

C’est là un constat plutôt négatif que pose l’enquête réalisée par CA Technologies / YouGov selon laquelle malgré l’omniprésence du numérique aujourd’hui à tous les niveaux de nos vies personnelles et professionnelles, le métier de développeur informatique ne fait pas recette.

Quelle est la perception de cette fonction de la part des Millenials ? Quelles sont les approches du métier par les femmes et les hommes de ce pays ? CA Technologies entend dresser un état des lieux de cette fonction dans cette étude.

« In short, software is eating the world (…) Over the next 10 years, I expect many more industries to be disrupted by software (…) Companies in every industry need to assume that a software revolution is coming » écrivait Marc Andreesen en 2011 indiquant que désormais le logiciel constituerait le ciment commun à tous les nouveaux développements et innovations dans tous les secteurs.

Mais voilà, pour concevoir et réaliser tous ces programmeurs informatiques, il faut des bataillons de développeurs (que l’on appelait programmeur auparavant). Le problème que met en exergue cette enquête est que ce métier de développeur ne semble trop attirer.  Auprès des Millenials, la profession de développeur informatique ne fait pas rêver et 57% des hommes et 73% des femmes n’envisagent pas de l’adopter même s’ils déclarent « savoir en quoi consiste ce métier ».

Un métier mal connu…

Si 84% des Millenials interrogés ont « déjà entendu parler » de la profession de développeur informatique, ils ne sont que 26% à déclarer la « connaître parfaitement ». On note ici une forte disparité entre les hommes et les femmes : 38% des hommes « savent parfaitement en quoi consiste ce métier » contre seulement 15% des femmes. Toutefois, plus le niveau d’études est élevé, plus la connaissance du métier et des filières de formation est importante.

Pourtant considéré comme un métier d’avenir, bien rémunéré et porteur de nombreux débouchés, le développeur informatique ne fait « vraiment rêver » que 8% des Millenials (10% d’hommes et 5% de femmes). 21% les faisant « plutôt rêver », contre 58 % qui déclarent qu’il ne les fait « pas vraiment » ou « pas du tout » rêver (30% des femmes répondent « pas du tout »).

Conséquence, ils sont peu à envisager de s’orienter ou de se réorienter vers le métier de développeur informatique, même lorsqu’ils sont bien informés sur la profession. De plus, parmi les Millenials ayant déjà entendu parler du métier de développeur informatique, seulement la moitié connaît les formations/filières pouvant y conduire (51%). Seuls ceux qui déclarent connaître parfaitement le métier, connaissent également les formations qui peuvent y mener.

On le voit, le métier de développeur informatique souffre d’un manque flagrant d’informations, alors qu’il représente l’un des segments les plus dynamiques aujourd’hui en termes de recrutement. Une étude de « Tech In France » réalisé courant 2018 avait dévoilé que 85% des entreprises éprouvent des difficultés pour recruter des profils techniques.

La place des femmes

Depuis les années 80, le nombre de femmes optant pour l’informatique ne cesse de chuter. Les SSII françaises sont en général composées de 20 à 30% de femmes. Pour 26% des Millenials sachant en quoi consiste ce métier (25% des hommes et 28% des femmes), les nombreux clichés liés à la profession – un métier réservé aux hommes, solitaire et peu varié – persistent dans l’esprit des Français. 21% évoquent sa « mauvaise image » (celle du « Geek »).

« Cette étude livre une image précise de ce que pensent les jeunes Français aujourd’hui de la profession de développeur informatique. Célébrée dans les médias et très recherchée par les entreprises, elle suscite au fond peu d’appétence, surtout auprès des jeunes les plus diplômés » commente Antoni Minniti, Research Executive chez YouGov en marge de l’enquête. Victime de nombreux clichés et d’idées reçues un peu datées, la profession souffre d’un déficit de notoriété qui explique en partie la carence actuelle en profils spécialisés. L’Etat et les instituts de formation doivent œuvrer ensemble pour corriger ce décalage qui freine les entreprises dans leur développement. Les jeunes doivent comprendre que les codeurs des années 90 ne sont pas les développeurs d’aujourd’hui. »