Les bénéfices de la démarche DevOps sont obtenus à la fois en amont (organisation,  préparation) et en aval (qualité de service, hausse de chiffre d’affaires) de production de logiciel.

Le développement du logiciel est-il un art ou une activité industrielle ? Depuis une quarantaine d’années, de nombreuses approches et/ou méthodes se sont données pour objectif de passer du stade d’une activité qui relèverait de l’art à celui d’une activité industrielle et à l’automatiser autant que faire se peut tout en gardant un niveau de qualité élevé.

C’était l’idée des usines logicielles (Software Factories) proposée par Microsoft. Le terme d’usine logicielle fait référence à une industrialisation du développement logiciel et s’explique par une analogie entre le processus de développement logiciel et une chaîne de montage que l’on peut caractériser par les quatre points suivants, en prenant par exemple l’industrie automobile :

– Une chaîne de montage ne fabrique généralement qu’un seul type de voitures avec différentes combinaisons d’options.
– Les ouvriers sont relativement spécialisés.
– Les outils utilisés dans une chaîne de montage sont très spécialisés et fortement automatisés.
– Toutes les pièces assemblées ne sont pas fabriquées sur place.
L’idée des usines logicielles était d’adapter ces caractéristiques au développement de logiciels.

Les enjeux sont désormais considérables tant le logiciel est présent dans toutes les activités économiques et y joueun rôle fondamental. Dans cette évolution, le phénomène DevOps est un des plus récent et est défini comme « the emerging professional movement that advocates a collaborative working relationship between Development and IT Operations, resulting in the fast flow of planned work (i.e., high deploy rates), while simultaneously increasing the reliability, stability, resilience of the production environment. »

Comment cette méthode s’insère par rapport aux méthodes traditionnelles dite en V (Waterfall ou cascade) et aux méthodes plus récentes de type Agile ? Ces dernières avaient rapproché les développeurs des métiers mais, par contrecoup et de manière non intentionnelle, les avaient éloignée des responsables de la production, explique Gene Krim, auteur du livre The DevOps Cookbook. DevOps vise à pallier ce défaut et, tout en étant complémentaire aux méthodes Agile, en s’assurant que le logiciel produit est « prêt pour passer en production » (Production Ready »). Une sorte de compromis « en développant des

De nouvelles méthodes de développement

Les départements informatiques sont submergés par les demandes de développement de nouvelles appications et par le manque de budget. Mal adaptés au contexte moderne, les modes de production informatique doivent-ils évoluer ? C’est ce que suggère la récente enquête Intitulée « What Smart Businesses Know About DevOps ? », réalisée par Vanson Bourne pour le compte de CA Technologies auprès de 1300 décideurs informatiques. Selon cette enquête,  le principal facteur d’adoption de la méthodologie DevOps est le manque de collaboration entre les développeurs et les responsables de la production (c’est d’ailleurs pour cela qu’elle a été conçue) et l’un des principaux obstacles est la complexité des organisations. Des résultats qu’il faut mettre en perspective en fonction des différences culturelles des pays étudiés.

Demandes métiers en hausse et baisse des budgets IT en baisse

Les DSI, soumis à une pression plus intense que jamais par des utilisateurs qui deviennent de plus en plus des consommateurs de services, cherchent un moyen de répondre à l’accroissement des demandes, dans un contexte de réduction budgétaire et de complexité accrue des systèmes d’information. En mettant en place une nouvelle organisation de production informatique telle que le prône la démarche « DevOps », les entreprises se donnent les moyens d’améliorer la qualité et la fiabilité de leurs produits, tout en accélérant les délais de mise sur le marché et en réduisant les coûts. C’est l’une des conclusions de l’enquête qui révèle que la maturité de ce nouveau mode de production informatique continue d’augmenter en France et dans le monde : 41% des entreprises françaises l’ont déjà adopté contre 39% dans le monde entier et 94% aux Etats-Unis.

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Les résultats de l’enquête révèlent qu’aux Etats-Unis, la nécessité d’améliorer l’expérience du client final est le principal facteur (68%) d’adoption de DevOps. Toujours aux Etats-Unis, 99% des entreprises considèrent que le besoin de mettre en œuvre une démarche de ce type n’a jamais été aussi important. En effet, les directions informatiques sont submergées par les demandes des utilisateurs finals (internes comme externes) qu’elles doivent concilier avec un contexte budgétaire tendu et d’autres phénomènes tels que le Cloud, la Mobilité ou la consumérisation de l’informatique.

En France, le principal facteur de mise en œuvre de cette démarche est la volonté d’améliorer la collaboration des équipes de développement et opérationnelles (54%). Avec seulement 32%, la nécessité d’améliorer l’expérience client n’arrive qu’au 4ème rang des préoccupations des entreprises françaises.

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Les entreprises ayant adopté DevOps reconnaissent l’importance de mesurer la réussite de leur stratégie en utilisant des indicateurs métiers externes plutôt que des indicateurs internes. Dans le monde, Une entreprise sur deux  mesure le succès de la mise en œuvre grâce à des indicateurs externes tels que l’augmentation du chiffre d’affaires, l’accélération des délais de mise sur le marché et l’amélioration de l’expérience client, d’importantes différences sont mises en relief par l’étude. Les bénéfices de la démarche sont obtenus à la fois en amont (organisation,  préparation) et en aval (qualité de service, hausse de chiffre d’affaires) de la production informatique.

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