Le succès des mobiles et de l’internet ont fait le succès d’Ethernet au niveau métropolitain, les nouvelles offres d’opérateurs internationaux comme celle de BT en font leur cheval de bataille.
Les réseaux hauts débits SDH (Hiérarchie numérique synchrone) couplés à des interfaces ATM perdent du poids au fur et à mesure que l’offre Ethernet métropolitain progresse. En réduisant la complexité des interconnexions, l’Ethernet devenu universel, permet de réduire les coûts. Initialement conçus pour gérer les communications téléphoniques selon le mode circuit, les réseaux SDH ont perdu de l’attrait avec l’avènement des téléphones mobiles et de l’internet, les volumes de données de type paquet dépassant largement ceux des liens téléphonique.
(Schéma ci-contre d’un réseau classique associant SDH (dans sa composante STM-1) et Ethernet grâce à des équipements de conversions ici de l’équipementier CXR)
Du coup, les opérateurs historiques délaissent SDH et surtout les équipements d’extrémité qui convertissaient et multiplexaient tous les signaux. La simplification est devenu l’argument de pas mal d’opérateurs qui peuvent louer ou installer des fibres sans avoir à gérer le poids de l’existant. Souvent associé à la fibre noire, le SDH est en France la base physique d’une grande partie de France Télécom. L’opérateur est lui-même entrain sans cesse de transformer son infrastructure.
Les concurrents en profitent pour expliquer que l’opérateur historique sera empêtré dans des migrations alors que les nouveaux entrants n’auront pas ce problème à gérer.
C’est le cas en particulier du concurrent historique de France Telecom, BT (British Telecom) qui se relance en région parisienne avec de récentes boucles optiques. Avec son nouveau réseau appelé City Fibre Network (CFN), British Telecom vise les grands comptes internationaux dans Paris et sa proche banlieue. La nouvelle offre rassemble trois boucles en fibre optique interconnectant dix data centers. Elle vise la couverture des principaux pôles d’activité de Paris et sa proche banlieue. CFN propose des débits multiples de 10Gbps associés à la gamme de services BT Connect. L’offre inclut des services d’accès de fibre optique, Ethernet, IP VPN (Virtual Private Network) et Internet. Jérôme Boillot, directeur général de BT France, indiquait à l’occasion du lancement le 1er Octobre : « Notre réseau parisien va considérablement améliorer notre capacité à accompagner nos clients locaux. Ils bénéficieront d’une meilleure connectivité à des prix compétitifs, ainsi qu’un accès amélioré à nos services IT ».
Denis Le Brizault, directeur des activités télécoms développait l’argumentaire de BT en citant le cas d’une grande banque française dont le siège est parisien. « On leur propose à la fois un service de bout en bout (service management), un niveau de service contractuel (SLA) et l’accès à l’ensemble de nos services. Avec le réseau CFN, on constate déjà une augmentation des services et réduction des coûts de l’ordre de 20% ». L’offre d’accompagnement dans l’évolution du réseau du client (Fibre Channel, etc.) et le supports des contraintes fortes de résilience ont permis à BT de convaincre des entreprises comme Visa ou Unilever.
Parmi les 400 clients français comme des groupes à vocation internationales comme Nexans, Clarins et une bonne part de l’industrie pharmaceutique ont préféré BT à d’autres opérateurs pour son bonne implantation locale (2000 personnes travaillent chez BT France et ont généré 400 millions d’euros de CA en 2012 . Interrogé sur les modifications que pourrait entrainer l’avènement de réseaux SDN, Denis Le Brizault (photo ci contre) précisait : « Notre principal marché se situe dans la mise à disposition de réseaux de niveau 2. La virtualisation se situe au dessus ». Pour l’opérateur, la mise en route d’un réseau simplifié reliant les principaux data center parisiens devrait lui donner un bol d’oxygène face à une concurrence assez agressive qu’il s’agisse des grands opérateurs étrangers (Verizon, ATT, Singtel, NTT Docomo, Tata communications) ou des spécialistes français (OBS, Completel et bien d’autres).
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