La France se classe huitième dans la dernière édition du classement Global Cloud Computing Scorecard que vient de publier BSA | The Software Alliance.

Dans cette édition 2018, la France perd trois places par rapport au dernier classement réalisé il y a deux ans. Selon ce rapport, la France devrait désormais porter une attention particulière à certaines politiques et tendances ayant un impact direct sur le cloud, telle que la libre circulation des données qui est essentielle à l’essor du cloud en France. Selon le BSA, ce recul serait le signe que l’environnement législatif et réglementaire du cloud en France n’a pas évolué.

L’édition 2018 de Global Cloud Computing Scorecard de BSA, la dernière version du seul rapport mondial classant le niveau de préparation des pays à l’adoption et la croissance des services de cloud , présente une méthodologie actualisée permettant une meilleure réflexion des politiques ayant contribué à la croissance exponentielle du cloud  au cours des cinq dernières années, mettant davantage l’accent sur les lois en matière de confidentialité et de cybersécurité ainsi que sur l’infrastructure internet des différents pays.

 

En 2018, la majorité des pays poursuivent les améliorations mais certains marchés prennent davantage de retard. L’Allemagne remporte la première place du Scoreboard, du fait de ses politiques nationales en matière de cybersécurité et de la promotion du libre-échange, suivie de près par le Japon et les États-Unis. Formant le bas du classement, on retrouve un petit groupe de nations n’ayant pas réussi à adopter l’approche internationale : la Russie, la Chine, l’Indonésie et le Vietnam.


Les critères du classement du BSA
+ Confidentialité des données ;
+ Sécurité ;
+ Cybercriminalité ;
+ Droits de propriété intellectuelle ;
+ Soutien aux normes pilotées par l’industrie et à l’harmonisation internationale des règlementations ;
+ Promotion du libre-échange ;
+ Disponibilité et déploiement du haut débit ;
On pourrait s’étonner du critère sur la promotion du libre-échange dont on ne comprend pas trop le lien avec le cloud


Parmi les conclusions clés du rapport, on peut citer :

– Les politiques avancées en matière de confidentialité et de sécurité creusent l’écart entre les pays leaders et les marchés se laissant distancer. Les pays poursuivent l’actualisation et l’optimisation de leurs régimes de protection des données, le plus souvent de manière à permettre les flux de données transfrontaliers.

– Les marchés émergents continuent à prendre du retard quant à l’adoption de politiques liées à l’essor du cloud, entravant ainsi leur propre croissance. Les exemples comprennent les réglementations imposant des obstacles significatifs aux fournisseurs de service sur le cloud, les exigences de localisation des données, et le manque de mesures de cybersécurité.

– Les déviations aux régimes et accords internationaux largement adoptés freinent les marchés clés. Les normes, certifications et tests acceptés à l’échelle internationale contribuent à l’amélioration de l’environnement de sécurité pour le cloud, mais tous les pays ne reconnaissent pas ses bonnes pratiques comme étant conformes aux normes locales.

– L’accent accrue sur les prédispositions informatiques et le déploiement de l’Internet donne des résultats intéressants. La capacité des pays et entreprises à tirer parti du cloud pour leur croissance nécessite l’accès à un réseau puissant. Alors que la grande majorité des pays poursuivent leur travail d’amélioration de l’accès internet, la réussite de ses efforts reste très aléatoire.

 


Le positionnement de la France selon le BSA

Une combinaison d’une législation complète sur la cybercriminalité et des avantages actualisés en matière de protection de la propriété intellectuelle. La France dispose également de lois sur la signature électronique et le commerce électronique à jour.

Une législation complète sur la protection de la vie privée existe en France, bien qu’elle comprenne un enregistrement onéreux et fastidieux

Il n’existe pas de politique ou de stratégie gouvernementale claire ou globale sur le cloud en France, bien que la France a fortement investi (via le fonds souverain français avec les expériences – On rappellera les expériences malheureuses de Cloudwatt et Numergy) dans le soutien de plusieurs fournisseurs de services cloud locaux.

Le plan France haut débit, France Très Haut Débit, est une initiative financée sur 10 ans lancée en 2013 et mise à jour en 2015. Il couvre une gamme de programmes d’infrastructure et de construction, qui utilisent une gamme de technologies. L’objectif du plan France Très Haut Débit est de couvrir à 100% la France avec des vitesses supérieures à 30 Mbps d’ici 2022.

Il y a eu très peu de changements dans les résultats de la France par rapport au tableau de bord précédent. La différence mineure dans la position de la France dans le classement – a entraîné un retour de la cinquième place à la huitième place.


La notation de la France sur les différents critères