Lors de sa conférence Cloud Next 18 à San Francisco, Google regroupe, élargit et intègre ses outils et services de Cloud pour présenter une offre plus souple et plus facilement accessible aux entreprises souhaitant évoluer vers un Cloud hybride.
Diane Greene, CEO de Google Cloud, ouvrait la conférence par ces mots : « Je rencontre de plus en plus de DSI d’entreprises qui réalisent qu’ils vont devoir fermer leur data center ». Mais en réalité, elle constate que s’ils se penchent sur leur charge de travail, ils constatent qu’une toute petite partie de cette charge est traitée sur le Cloud… Même si ce mouvement est encore très prématuré, elle explique que c’est l’information qui dirige le business et Google travaille sans relâche pour aider les entreprises modernes à organiser leur information et lui ajouter de l’intelligence…
Google est aujourd’hui le troisième fournisseur de Cloud public, derrière Amazon et Microsoft, et il compte bien occuper une meilleure place dans le monde très convoité des entreprises. Le terrain est en effet très largement ouvert puisque selon les études de marché, les dépenses liées aux services Cloud public sont aujourd’hui autour de 130 milliards de dollars par an qui représentent à peine 5% des dépenses totales réalisées en IT en 2018.
« La mission de Google est d’organiser l’information dans le monde entier et de la rendre accessible et utile grâce à une approche open source» rappelait Sundar Pichai, le CEO de Google au cours d’une brève apparition sur scène, et Diane Greene précisait en s’adressant aux milliers de développeurs et partenaires assistant à la conférence : « la mission de Google Cloud est d’organiser votre information et de la renforcer pour vous, pour vos besoins propres »
Combiner le cloud avec les infrastructures existantes sur place
« Google Cloud apporte déjà beaucoup aux entreprises pour les aider à traiter mieux et plus rapidement les informations essentielles pour leurs activités en leur offrant sureté, flexibilité, scalabilité et performances, expliquait Urs Hölzle, Senior VP Technical Infrastructure. » Mais il manquait encore quelque chose qui permette de combiner le Cloud avec les infrastructures existantes sur place ou encore avec d’autres Clouds. Aujourd’hui, 8 entreprises sur 10 ont une stratégie multicloud, en plus de leurs infrastructures sur place qui subsistent. Tout ceci accroit considérablement la complexité des systèmes informatiques qui deviennent de plus en plus difficile à gérer.
L’idée de Cloud Services Platform est de rassembler et d’intégrer dans un ensemble simple, intelligent (smart) et sécurisé plus cohérent et facilement gérable toute une série d’outils, d’applications et de services déjà existants (G suite, espace de stockage, base de données SQL Spanner, machine learning API pour ajouter la parole ou le langage naturel, big data warehouse pour les analytics, etc. ), et de leur donner un champ d’action plus large, répondant mieux aux contraintes existantes des DSI sachant que dans un environnement hybride, il faut répéter les même tâches pour chacun des sous-environnements en respectant les règles de chacun d’eux. Urs Höhlzle cite une étude d’IDC qui montre qu’entre 2005 et 2015, le coût des serveurs a baissé de 15% alors que les coûts d’administration ont augmenté de 83%.
Kubernetes peut désormais s’appliquer aux data centers d’entreprises
Google a développé Kubernetes en 2008, qu’il a mis en open source en 2014 et l’utilisation des containers a changé la manière dont on conditionne et livre du logiciel dans un grand nombre d’environnements différents. Cette boite à outil, composée de nombreux outils, permet de mieux gérer la mise en place et la gestion des applications et services en containers qui peuvent fonctionner sur différents environnements sans avoir à se soucier des mises à jour des systèmes d’exploitation.
Aujourd’hui, Kubenetes est quasiment devenu un standard sur le Cloud utilisé par plus de 75% des entreprises et GKE (Google Kubernetes Engine) est au cœur de Google Cloud (GC). Constatant qu’une grande quantité de données des entreprises réside encore sur place dans des data centers d’entreprise, Google annonce la sortie (en alpha) de GKE-On Prem, qui étend toutes les fonctionnalités de Kubernetes dans les data centers sur place. Cela signifie qu’il est maintenant possible d’enregistrer, de gérer des clusters et les contrôler au sein d’un data center privé. Il est aussi possible d’accéder en direct à Google Cloud Platform Marketplace qui offre des outils et des solutions de développement pour Kubernetes.
L’entreprise peut ainsi manager indifféremment les clusters dans le cloud et sur place grâce à GKE-On Prem. Microsoft, IBM et Amazon ont déjà mis en place des outils basés sur Kubernetes dans leurs Clouds, mais Google est aujourd’hui le seul à offrir cette possibilité sur les données dans l’entreprise. GKE-On Prem comporte aussi GKE Policy Management qui permet à partir d’une source unique de créer des politiques synchronisées sur tous les clusters enregistrés. La plateforme reçoit aussi un add on, GKE Serverless qui permet de déployer en une seule étape des travaux (calcul ou autre fonction) sans serveur sur Kubernetes offrant une grande agilité de déploiement en temps réel.
Istio un réseau qui permet de gérer la sécurité et la cohérence des microservices
Mais à un niveau plus élevé, il faut gérer la manière dont les containers apparaissent, comment ils parlent entre eux et comment les micro-services qu’ils contiennent constituent des applications cohérentes, fiables et sécurisées dans les multiples endroits où ils sont déployés. Google a commencé de développer Istio l’année dernière avec ses partenaires Pivotal, Cisco, Lyft et Red Hat. Istio est construit comme un véritable réseau mesh de microservices qui décrit, organise et gère la manière dont chacun d’entre eux fonctionne et communique avec les autres, quel que soit l’endroit où ils opèrent.
Avec Google Cloud Services Platform, Google offre donc une plateforme homogène élargie, basée sur Kubernetes et Istio qui est prête à entrer en production, supportée par une seule équipe au sein de Google.