Déçu de voir le CISPE trouver un accord à l’amiable avec Microsoft qui n’arrange que les Clouds européens, Google repart à l’attaque contre ce qu’il appelle la « Microsoft Tax » qui favorise Azure et dépose sa première plainte formelle auprès de la Commission européenne.

Cet été, Microsoft concluait un accord avec le CISPE, le regroupement européen de fournisseurs de services cloud, apaisant les tensions liées à ses pratiques de licences controversées dans le cloud et mettant au passage fin à l’enquête de l’Europe sur ses pratiques commerciales autour d’Azure. Cet accord donne à l’entreprise neuf mois pour se conformer aux réclamations des clouds européens et concrétiser ses promesses, sous peine de faire face à de nouvelles plaintes.

Cependant, Microsoft se retrouve plus tôt que prévu de nouveau dans le viseur des régulateurs européens. Il est vrai que l’accord avec le CISPE ne concerne que les acteurs européens et exclue les autres hyperscalers à commencer par Google Cloud.
Or Google s’oppose depuis des années aux licences Microsoft qui avantage Azure au détriment de ses concurrents à travers ce que Google Cloud appelle la « Microsoft Tax ».

Et le géant américain vient de déposer cette semaine sa première plainte antitrust formelle auprès de l’Union européenne, dénonçant les restrictions imposées par Microsoft pour l’exécution de ses services sur des infrastructures cloud concurrentes. Selon Google, les conditions de licence actuelles rendent l’utilisation de Microsoft 365 et Windows Server sur des clouds tiers nettement plus coûteuse, créant ainsi une « taxe Microsoft » qui freine la concurrence.

Google avait déjà adressé une lettre de réclamation à l’Autorité de la concurrence britannique (CMA) pour dénoncer ces pratiques commerciales et en avait de même aux USA avec la FTC mais sans formuler réellement de plainte.

Microsoft a réagi en rappelant avoir déjà résolu de telles préoccupations avec des fournisseurs de cloud européens. « Ayant échoué à convaincre les entreprises européennes, nous nous attendons à ce que Google échoue de même à convaincre la Commission européenne », a déclaré l’éditeur. En omettant de signaler que la Commission européenne n’a pas eu à se prononcer puisque le CISPE a retiré sa plainte après l’accord trouvé, accord que Microsoft doit encore concrétiser avant la mi 2025. Faute de quoi il pourrait à nouveau être confronté à des poursuites du CISPE.

Après l’affaire du bundle de Teams dans Office, Microsoft est une fois de plus sous pression en Europe, avec une Commission européenne invitée une nouvelle fois à examiner de près ses pratiques commerciales autour des services Cloud.