Lors d’un évènement en Chine, Huawei a officialisé la première version pour smartphone et tablette de son système d’exploitation maison « HarmonyOS » destiné à concurrencer Android et libérer la marque des technologies américaines de Google qui lui sont interdites depuis deux ans.

Depuis plus de deux ans et l’annonce de son bannissement par l’administration de Donald Trump, qui lui interdit l’accès aux technologies américaines dont Android, Huawei met les bouchées doubles pour développer une alternative à Android. La version 1 d’HarmonyOS, présentée il y a plus d’un an, était limitée aux IoT. La version 2 dévoilée cette semaine se veut enfin complète et à même d’animer smartphones et tablettes.

Huawei décrit ainsi son système : « En tant que système d’exploitation de nouvelle génération pour les appareils intelligents, HarmonyOS fournit un langage commun à différents types de dispositifs numériques pour se connecter et collaborer, offrant aux utilisateurs une expérience plus pratique, fluide et sécurisée entre leurs appareils. Il utilise une technologie distribuée pour répondre aux besoins variés de tous ces types d’appareils différents en s’appuyant sur un seul système permettant un déploiement flexible selon les besoins.
HarmonyOS peut combiner plusieurs dispositifs indépendants pour former un « Super Dispositif » cohérent et holistique qui intègre tout le matériel et toutes les ressources pour exploiter librement et en temps réel les capacités de ses différentes composantes en fonction des besoins de l’utilisateur. Pour les développeurs, HarmonyOS permet un développement multiplateforme et multi-déploiement d’applications plus facile que jamais
 ».

L’une des idées maîtresses d’HarmonyOS, c’est que les applications peuvent être « atomisées » et distribuées de sorte qu’il est non seulement facile d’échanger des éléments multimédias d’un appareil à l’autre mais également de basculer une application d’un appareil à l’autre sans avoir à télécharger préalablement cette application sur tous les appareils. En outre le système se veut multitâche mais très peu consommateur de ressources notamment grâce à la conception « atomisée » des applications : le basculement d’une application à l’autre est instantané sans phase de rafraichissement ou de sortie de veille.

Le constructeur a ainsi lancé toute une nouvelle gamme d’appareils allant de la montre connectée (Huawei Watch 3) à la tablette géante 12,6 pouces (MatePad Pro) tous équipés d’HarmonyOS 2.

En outre, Huawei va commencer à déployer son OS en Chine sur les smartphones dès cette semaine en commençant par les derniers modèles sortis (Mate 40, Mate 30 et P40) mais prévoit de couvrir plus de 100 modèles d’ici le premier semestre 2022 !
Ainsi, même des appareils plutôt anciens comme les séries P10 et P20 ou encore le M5 auront droit à HarmonyOS.

Par ailleurs, Huawei a développé une extension pour Windows pour unifier les expériences entre le PC et les smartphones. Ainsi, les applications du smartphone peuvent s’afficher sur Windows et les échanges entre les appareils se font très naturellement, les disques du PC étant vus comme des supports média par le smartphone et le smartphone comme un disque PC.

Selon Huawei, HarmonyOS serait plus rapide qu’Android mais aussi plus économe en énergie.

Sur Smartphone et tablette, le système présente la même interface EMUI que celle qui équipe les appareils Android de la marque. Avec toutefois plusieurs améliorations notamment liées aux concepts de « Cards » interactives qui semble à la fois inspirées de Windows Phone et de la dernière version d’iOS et qui résument les infos clés de chaque app.

Au final, HarmonyOS se révèle assez intrigant. S’il ne fait guère de doute que Huawei a la capacité d’embarquer dans cette aventure une grande partie de l’écosystème applicatif Chinois, le fabricant devra aussi arriver à séduire les développeurs européens et américains, un défi des plus difficiles…