Les dépenses mondiales consacrées aux systèmes de renseignements cognitifs et artificiels devraient atteindre 12,5 milliards de dollars cette année.
C’est ce que prévoit la dernière édition du Guide mondial des dépenses de systèmes de renseignements cognitifs mondiaux publié par le cabinet IDC. Cela représente une augmentation de près de 60 % par rapport à 2016. Les dépenses mondiales en solutions cognitives et de l’IA susciteront des investissements importants dans les entreprises au cours des prochaines années, atteignant un taux de croissance annuel composé (CAGR) de 54 % jusqu’en 2020 avec des revenus supérieurs à 46 milliards de dollars.
« Les applications basées sur l’informatique cognitive, l’intelligence artificielle et le deep learning constituent la prochaine vague de technologie qui transforme la façon dont les consommateurs et les entreprises travaillent, apprennent et jouent », considère David Schubmehl, directeur de recherche d’IDC. « Ces applications sont développées et mises en œuvre sur des plates-formes cognitives qui offrent les outils et les capacités nécessaires pour fournir des prévisions, des recommandations et une assistance intelligente grâce à l’utilisation de systèmes cognitifs, d’apprentissage par machine et d’intelligence artificielle. Les systèmes cognitifs et d’IA deviennent une partie clé de l’infrastructure informatique et toutes les entreprises doivent comprendre et planifier l’adoption et l’utilisation de ces technologies dans leurs organisations ».
D’un point de vue technologique, la plus grande partie des dépenses en 2017 (4,5 milliards de dollars) regroupe les applications industrielles qui apprennent, découvrent et font des recommandations ou des prévisions. Les plates-formes informatiques cognitives, qui fournissent les outils et les technologies pour analyser, organiser, accéder et fournir des services de conseil basés sur une gamme d’informations structurées et non structurées (en gros le Big Data et les applications dérivées), génèreront des investissements de près de 2,5 milliards de dollars.
Les dépenses liées aux services informatiques et aux services aux entreprises liés à la cognition seront supérieures à 3,5 milliards de dollars tandis que les achats dédiés de serveurs et de stockage totaliseront 1,9 milliard de dollars.
Les cas d’utilisation qui verront le niveau d’investissement le plus élevé cette année sont par ordre d’importance décroissante : Enquête sur la gestion de la qualité et systèmes de recommandation ; Systèmes de diagnostic et de traitement ; Agents automatisés de service à la clientèle ; Systèmes automatisés de renseignement et de prévention des menaces ; Et analyse de la fraude.
Combinés, ces cinq cas d’utilisation fourniront près de la moitié de toutes les dépenses de systèmes IA en 2017. Les cas d’utilisation qui connaîtront la croissance la plus rapide des dépenses au cours de la période de prévision 2015-2020 sont liés à la sécurité publique.
Les marchés fortement réglementés, tels que les services bancaires et les services d’investissement en valeurs mobilières seront les plus actifs en matière d’utilisation. Collectivement, ces deux industries représenteront un quart des dépenses mondiales en solutions IA. Les exigences strictes en matière de conformité sont des facteurs clés pour ces industries lorsqu’elles recherchent de nouvelles innovations dans la fraude et la détection des risques.
D’un point de vue géographique, les États-Unis sont de loin le plus grand marché pour les dépenses IA avec des revenus de 2017 avec plus de 5 % des dépenses. L’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique (EMEA) est actuellement la deuxième plus grande région, mais la forte croissance des dépenses en Asie / Pacifique (y compris un CAGR de 107% au Japon) la placera devant l’EMEA d’ici à 2020.
IA : une perception différente en fonction de l’âge
L’IA caractérisée par l’autonomie croissante des machines ne laisse personne indifférent et suscite différentes réactions notamment liées à l’âge. En effet, 51% des 18-24 ans déclarent avoir déjà interagi avec des technologies d’intelligence artificielle, notamment via Siri pour 53% d’entre eux ou encore via les recommandations d’articles Facebook pour 36% d’entre eux. A contrario, 41% des plus de 55 ans déclarent ne jamais avoir interagi avec des technologies d’intelligence artificielle. Et, à peine 3% des plus de 55 ans qui ont des interactions avec des technologies d’intelligence artificielles sont à l’aise avec ces dernières. C’est ce que montre une étude que vient de réaliser Pegasystems
Autres chiffres illustrant cette différence de perception entre les âges : 51% des 18-34 ans interrogés sont plus enclins à dire la vérité en interagissant avec les agents de service clients d’intelligence artificielle (chatbots) par opposition à une personne humaine contre seulement 24% pour les 55 ans et plus.
De la crainte à l’adoption
Les résultats de l’étude de Pegasystems mettent en exergue un phénomène de défiance vis-à-vis de l’IA qui relève plus de la méconnaissance que de faits véritablement fondés.
88% des personnes interrogées souhaitent être averties si elles dialoguent avec un assistant virtuel et 79% des personnes interrogées déclarent préférer avoir affaire à une véritable personne plutôt qu’à un assistant virtuel. L’étude met également en lumière que toutes les craintes et freins ressentis vis-à-vis de l’intelligence artificielle s’envolent dès que des bénéfices peuvent être tirés de ces technologies et que leur utilité devient avérée.
Par exemple, plus de 71% des personnes interrogées se déclarent plus enclin à utiliser l’intelligence artificielle si cela leur permet de gagner de l’argent ou du temps. Même constat dans les autres pays : plus de 68% des allemands, australiens, américains, français, anglais et néerlandais interrogés son prêt à utiliser des technologies d’intelligence artificielle si cela leur permet de gagner en temps ou en argent.
Parmi les autres résultats de cette étude :
– 33% des sondés déclarent apprécier le fait qu’un revendeur en ligne utilise l’intelligence artificielle pour fournir des recommandations personnalisées sur les articles qu’ils peuvent envisager d’acheter (livres, vêtements, etc.).
– 28% déclarent apprécier le fait qu’un médecin utilise l’intelligence artificielle pour aider à faire un meilleur diagnostic ou des recommandations sur leur traitement de santé
– 22% déclarent apprécier le fait qu’un conseiller financier utilise l’intelligence artificielle pour aider à déterminer de meilleurs choix d’investissement pour eux.