Amélioration de l’expérience client et des services, et réduction de la consommation notamment de l’énergie, telles sont les voies d’amélioration permises par le cloud et l’Internet des objets.
C’est ce qu’indique l’étude que vient de publier le cabinet Markess intitulé “Le cloud au service des objets connectés & de l’IoT – projets & tendances 2020”. Des milliards d’objets sont déjà interconnectés dans le monde. Quels que soient les chiffres qui circulent et les rapports qui traitent de ce sujet, les tendances convergent : l’ère des objets connectés et de l’IoT (Internet of Things) ouvre la voie à de nouveaux services, change les modèles et les approches de nombreux secteurs d’activité.
Selon une étude du cabinet A.T. Kearney pour l’Institut Montaigne, le potentiel de création de valeur sur l’économie française par le secteur de l’IoT pourrait ainsi s’élever à 74 milliards d’euros en 2020 (soit environ 3,6% du PIB de la France). L’usage d’objets connectés permet en effet d’améliorer certains domaines ou fonctions de l’entreprise ainsi que les services délivrés aux clients. Début 2018, les décideurs interrogés par Markess pour cette étude avancent plus particulièrement 3 axes d’amélioration associés aux objets connectés :
– L’expérience client pour 54% d’entre eux ;
– Des services ou processus spécifiques à leur secteur (santé, assurance, transport, logistique…) pour 46% ;
– La consommation (énergie, consommables, produits…) pour 42%.
Cependant, la gestion de milliers d’objets connectés, le traitement à la volée de Po de données remontées ou captées par ces objets, leur stockage et sauvegarde pour un usage ultérieur doivent s’appuyer sur de nouveaux modèles d’infrastructure informatique permettant d’aller plus vite, d’être plus agile et plus sûr. Pour répondre aux nombreux enjeux que soulèvent ces projets, le cloud est aussi un modèle de plus en plus prisé. Les porteurs de tels projets interrogés par Markess en sont convaincus, plus de 90% d’entre eux comptant recourir au cloud d’ici 2020.
En 2018, 5 raisons majeures poussent ces décideurs à choisir le cloud pour leurs projets d’objets connectés :
– La communication des objets connectés avec d’autres environnements du système d’information (SI). Les plates-formes iPaaS devraient jouer un rôle clé comme le témoigne le projet My UV Patch de L’Oréal. Afin de rénover sonmoèdle marketing et de communication, l’Oréal a mis en place la solution Crosscut pour connecter le back office à son environnement numérique. Crosscut s’appuie sur le cloud et les API et fait appel à des connecteurs et un moteur d’orchestration.
– L’analyse des données en provenance d’objets connectés. Le cloud permet de garantir la puissance de traitement nécessaire pour analyser des données à la volée, en volume et en temps réel. La société Engie Axima combine ainsi le cloud et l’analyse de big data pour prédire les pannes de ses installations techniques et réduire les coûts d’exploitation associés. Engie Axima s’appuie sur la plate-forme d’Orange pour héberger et analyser des données hétérogènes et développer des modèles prédictifs.
– La communication entre objets et appareils connectés, qui peuvent être répartis sur des milliers de sites ou zones géographiques comme c’est le cas chez Veolia. L’entreprise a migré l’ensemble de l’actif applicative dans le cloud avec la plus grande migration d’une solution dans AWS représentant 17 000 utilisateurs avec comme objectif la creation de Nouvelles applications permettant de gérer 10 millions d’objets connecté. Veolia prévoit de fermer ses data centers en France d’ici à la fin de l’année.
– L’accès à des jeux d’APIs pour interconnecter les services applicatifs entre eux.
– L’accès à des infrastructures de stockage (et de sauvegarde).
Ces décideurs mettent aussi en avant la possibilité d’accéder, via ces plates-formes, à des modèles de machine learning, à des capacités de traitement pour les données de ces objets et d’enrichissement de celles-ci avec des sources tierces (cf. météo, trafic, informations remontées par des utilisateurs…) pour créer des services à valeur ajoutée additionnels, et voire dans certains cas, différenciateurs par rapport à la concurrence.
De plus en plus de plates-formes PaaS facilitent aussi la création rapide de fonctions permettant d’exécuter du code pour n’importe quel objet connecté sans avoir à mettre en service ou à gérer des serveurs. D’autres vont aider à gérer les flottes d’appareils connectés en les localisant rapidement, en envoyant des mises à jour à distance, en mesurant les indicateurs de fonctionnement afin d’anticiper des pannes ou autres défaillances…
Dans le cadre de ces projets, tous les décideurs interrogés relèvent cependant des points critiques en matière de données, de sécurité et de connexion des objets connectés. En regard, de nouvelles offres émergent afin de mieux protéger et sécuriser les données sensibles ainsi collectées, de faciliter la synchronisation en temps réel avec d’autres environnements du SI, ou encore de faire fonctionner en local les objets en l’absence de connexion réseau ou en cas de connexion intermittente.
Sur ce dernier point, il faut suivre avec attention les solutions de type “fog computing” ou “edge computing” qui proposent de déporter une partie des traitements au plus proche des objets connectés, les ressources dans le cloud n’étant sollicitées que pour la gestion, l’analyse et le stockage de longue durée.
Alors que le marché est en plein développement, les cartes semblent déjà bien distriuées. “Seuls quelques acteurs du marché ont aujourd’hui la capacité à couvrir un large spectre de la chaîne de valeur attendue pour les projets d’objets connectés recourant à des ressources dans le cloud ainsi qu’à des domaines technologiques connexes, comme l’analyse de big data, l’intelligence artificielle et le machine learning, sans oublier demain la blockchain. Le top 10 des prestataires cités par les décideurs interrogés est révélateur. Il reste cependant une place pour des prestataires répondant à des besoins de niches, verticaux ou sectoriels, besoins majeurs mis en avant par ces mêmes décideurs”, commente Emmanuelle Olivié-Paul, directrice associée chez Markess.