Lors du 3ème NXTWORK à San Francisco, Bikash Koley, le nouveau CTO de Juniper a annoncé la mise complète en Open Source de sa solution d’automatisation de réseaux Contrail et son entrée dans la Linux Foundation.

Contrail est un contrôleur d’automatisation des réseaux pour le cloud qui est basé sur une technologie SDN (Software Defiined Network) appuyée sur le protocole OpenFlow. C’est une technologie d’orchestration pour la création de réseaux virtuels qui permet de créer un cadre extensible capable de recevoir des nouveaux commutateurs et routeurs physiques au delà du data center d’un cloud pour adapter la charge de travail à des contraintes de mobilité dans un environnement hybride.

Juniper a acquis Contrail à la fin de 2012 pour $176 millions, et c’est Bob Muglia, alors Senior VP Software Division de Juniper, qui présentait la stratégie SDN de Juniper avec comme objectif de rentre la société moins dépendante du hardware et de pénétrer le marché des entreprises, alors que Juniper est encore essentiellement présent sur le marché des telcos et des fournisseurs de services. L’objectif de l’approche SDN (dont les premières implémentations opérationnelles ont été faites chez Google à partir de 2012) est d’une part de baiser les coûts d’investissement en s’appuyant sur du hardware standard  mais aussi grâce à la programmabilité et l’automatisation, de faciliter l’agilité de l’entreprise au fur et à mesure que le cloud évolue, se diversifie et devient hybride (public, privé ou multiple), traite des quantités plus importantes de données, demande plus de performance, de mobilité et de sécurité. SDN est en grande partie d’inspiration Open Source. Contrail est donc capable de fonctionner sur une VM (Vitual Machine) et il offre un ensemble d’API ouvertes compatibles REST pour les interactions avec les outils d’orchestration comme Kubernetes et d’autres applications. Contrail est une distribution d’OpenStack pour l’orchestration et l’automatisation sur le cloud. Il fonctionne sous Linux (Red Hat) et supporte les hyperviseurs Xen (supporté par Oracle et Citrix) et KVM plus récent. Junos , le système d’exploitation pour les switch (QFX) et routeurs (MX et PTX) de Juniper supporte Contrail.

Lors de son rachat, une version commerciale de Contrail était proposée en même temps que Contrail était mis en open source sous le nom de projet Open Daylight.  Mais les contributions de la communauté ont été si faibles que Juniper est sorti du projet dès 2015. L’image de Contrail s’en est trouvée plutôt amoindrie sur un marché agité et préoccupé par le cloud, et ses capacités d’attirer des nouveaux clients ont été plutôt mal perçues. Juniper payait alors le résultat de sa position trop hésitante entre les logiciels « ouvert à certains composants seulement » et les implémentations hardwares plus ou moins propriétaires.

Pour remettre Contrail à sa juste place,  Juniper a donc décidé de crée Open Contrail et de mettre le code de base de OpenContrail (qui est à la base de Contrail) dans la Linux Foundation. Juniper décrit OpenContrail comme un contrôleur scalable (évolutif) de virtualisation pour les réseaux, fournissant la sécurité et le SDN. OpenContrail est déjà déployé chez plusieurs opérateurs téléphoniques (dont AT&T qui le mentionnait lors de sa présentation au récent Open Stack Summit de Sydney). Il permet d’automatiser la gestion de la charge à travers divers environnement de Cloud. Cependant en plus de OpenContrail, Juniper continue de vendre différentes versions commerciales appelée Contrail Networking, Contrail Security et Contrail Cloud.

« Les constructeurs automobile qui font de la formule 1 ne gagnent pas d’argent avec » indiquait Rami Rahim, le CEO de Juniper répondant à une question sur la monétisation des annonces faite à Nxtwork 2017. « Contrail reste cependant méconnu pour les nombreuses caractéristiques uniques dont il dispose et il est un élément de la « secret sauce » de Juniper pour améliorer la croissance de ses revenus