Près de 7 entreprises sur 10 du Cigref (représentatives des grandes entreprises françaises) disposent d’une organisation pour gérer le parc logiciel (Software Asset Management ou SAM) contre 20 % il y a seulement 6 ans.
C’est ce qu’indique la dernière publication que vient de publier le Cigref (Software Asset & Cloud Management | De la gestion des actifs logiciels à l’optimisation des services). Ces initiatives sont sans doute nées d’un besoin de mieux connaître le parc des applications dont disposent l’entreprise mais est aussi une réponse à la montée des à la montée des audits de quelques éditeurs qui ont frappé la quasi-totalité des entreprises et administrations françaises à partir du début des années 2010.
La moitié des entreprises interrogées déclarent que les audits ont été le principal déclencheur à la mise en place d’une gestion du parc logiciel. Ce chiffre est à rapprocher de l’âge moyen des structures SAM qui, pour rappel, ont majoritairement moins de cinq ans. Ce sont donc bien les audits qui ont poussé les entreprises à investir dans le SAM, dans une démarche plutôt défensive dans un premier temps. 96% des répondants ont eu à faire face à un ou plusieurs audits rien que ces trois dernières années. Parmi les éditeurs les plus actifs en la matière, indique le rapport du Cigref, on trouve les poids lourds historiques comme IBM, Oracle, Microsoft et SAP.
Les offres de produits SaaS (Software as a Service) de fournisseurs comme Salesforce ou Microsoft avec Office 365, font désormais l’objet d’un suivi renforcé du fait des enjeux financiers qu’ils représentent, mais aussi de la lourde administration qu’il est nécessaire de mettre en oeuvre pour contrôler les usages et les coûts de ces solutions aussi coûteuses que simples à souscrire et à déployer pour les métiers.
Si donc les entreprises ont franchi le pas, les moyens dont disposent les SAM sont encore modestes. 60% des entreprises sondées affirment consacrer moins de 500 000 € HT par an pour couvrir salaires, outils et coûts liés aux prestations externes. A noter cependant : 24% des répondants ont un budget supérieur à 1 M€ HT annuel.
Les enveloppes dédiées au SAM dépendent de trois facteurs :
– La dépense logicielle : on constate une corrélation entre coûts logiciels et budget SAM,
– Le nombre d’éditeurs sous contrôle : plus le nombre de fournisseurs gérés est important, plus lourd sera le budget,
– La maturité de la fonction et la largeur de la palette des services rendus.
La gestion de la conformité demeure encore une priorité pour les DSI. Les audits sont un droit légitime de l’éditeur, mais considère les auteurs du rapport, les pratiques de certains éditeurs, parfois jugées intrusives (collecte de données, etc.) ou agressives (pression commerciale, etc.) par les entreprises auditées, ont profondément terni les relations commerciales mais aussi les partenariats technologiques.
Encore aujourd’hui, la gestion de la conformité et des audits représente plus de 50 % des missions des SAM. La plupart des organisations ont élargi leur périmètre d’intervention à d’autres processus comme par exemple la refacturation, le vendor management, la gestion des approvisionnements (mise à disposition des clés de licences, des jetons, commandes de logiciels et de maintenances, etc.). Les plus avancées ont construit des catalogues de services à forte valeur ajoutée à destination des DSI, des Achats mais aussi des directions et des filiales.
Même si ce développement des pratiques de contrôle des actifs logiciels est plutôt défensif, il n’en apporte pas moins des bénéfices : meilleure gestion des risques, amélioration des compétences permettant un dialogue plus équilibré avec les éditeurs, une meilleure performance de la DSI… Bref, tout milite selon le Cigref en faveur de la mise en œuvre d’une politique SAM. L’évolution vers le cloud et le logiciel en mode SaaS devrait accélérer le processus et modifier les pratiques en profondeur.