Selon NetMarketShare, le nouveau Edge basé sur le même code source de Google Chrome permet à Microsoft de retrouver la seconde place devant Firefox sur le marché des navigateurs PC.

Depuis des années, le marché des navigateurs Web, qui fut à l’origine longtemps dominé par Internet Explorer, est ultra dominé par Google Chrome. Et la situation n’est pas près de changer. Le navigateur de Google possède à lui tout entre 65 et 70% du marché des « browsers » pour ordinateurs.

Fin 2018, Microsoft annonçait abandonner ses propres technologies (versées en open source) et le navigateur Edge créé avec Windows 10 pour adopter les mêmes technologies que Google avec la volonté de produire un « nouveau navigateur Edge » intégralement basé sur Chromium, la version open source de Google Chrome.

Si l’on en croit NetMarketShare, le pari de Microsoft semble payer ses fruits. Jusqu’ici, et bien que Windows 10 soit présent sur plus d’un milliard de machines, Edge n’avait jamais vraiment dépassé les 5% de part de marché. Or le dernier classement de NetMarketShare, réalisé à peine trois mois après le lancement officiel du « nouveau Edge » (et alors que celui-ci n’est que très progressivement poussé par Windows Update sur tous les PC à travers le monde), le place déjà en seconde position avec 7,6% du marché ! Un total qui combine en réalité toutes les versions de Edge (ancien Edge comme nouveau Edge). Et qui permet surtout à Microsoft de repasser devant Firefox (crédité de 7,2% dans le dernier classement) ce qui n’était plus arrivé depuis 2017 (époque où IE représentait encore 14% du marché)..

Pas de quoi s’enorgueillir mais ce décollage de Edge reste quand même significatif. D’autant que le navigateur de Microsoft, bien qu’il s’appuie sur le même code source que Google Chrome, propose quelques trouvailles ergonomiques propres comme les collections, l’affichage sous forme d’icônes uniquement des favoris, un plus grand respect de la vie privée, des fonctions d’administration propres aux entreprises, etc. Et que la roadmap à venir de l’éditeur est bien remplie avec un nouveau mode lecture, des onglets verticaux, etc.

De façon plus surprenante, IE se voit toujours crédité de 5,9% du marché devant Safari qui se contente de 3,6% du marché Desktop (et ne doit sa survie que par ses parts de marché Mobile de 26% les utilisateurs iPhone/iPad étant plutôt fidèles au navigateur d’Apple). Opera plafonne toujours autour de 1,1% du marché desktop.

De son côté, Brave, le navigateur autoproclamé le plus respectueux de la vie privée, affirme avoir gagné plus d’un million d’utilisateurs durant le mois de mars, porté par un confinement où certains utilisateurs ont cherché à profiter d’Internet sans être trop pistés.
Ce navigateur propose en outre un mécanisme original de Tokens pour rémunérer les contenus afin d’encourager les sites à se passer de publicités.
Mais ses parts de marché ne sont pas mesurées par NetMarketShare.

La guerre des navigateurs est-elle pour autant relancée ? Pas vraiment. D’autant qu’elle ne se joue pas uniquement sur les PC mais également sur mobiles. Et là encore avec plus de 66% de parts de marché, Chrome domine outrageusement le marché des smartphones et tablettes.

Un autre institut d’analyses,  StatCounter, montre le chemin immense qu’il reste à parcourir à Microsoft pour prétendre ne serait-ce qu’à une vraie seconde place. StatCounter mixe en effet aussi bien les navigations mobiles que celles sur ordinateurs ou téléviseurs. Si Google se situe effectivement premier avec 64% du marché, le second est Safari (18%) porté par les parts de marché de l’iPhone. Firefox, troisième, dépasse péniblement les 4,4%. Microsoft n’arrive qu’en cinquième position avec 2,44% du marché pour Edge, devancé par le navigateur Samsung ! Chez StatCounter, IE réalise toujours 1,71% des navigations Web, ce qui place en réalité Microsoft à 4,15% du marché (en 4ème place donc).

Si la firme de Redmond veut vraiment retrouver une place significative dans le monde des navigateurs, l’éditeur va devoir conquérir des parts bien plus significatives sur PC comme sur mobiles. Sa nouvelle stratégie est cohérente et son nouveau Edge (qui, rappelons-le, est en open source et aussi disponible sur Windows 7, MacOS, iOS, Android et bientôt Linux) truffé de bonnes idées tout en conservant les qualités premières de Chrome. Le marché des entreprises pourrait être un booster. Mais l’éditeur devra se montrer patient, créatif, et dynamique sur la durée, car sa reconquête, si tant est qu’elle soit possible, prendra du temps.

Sources : NetMarketShare, StatCounter