La très grande majorité des entreprises ont amorcé les premières démarches vers l’automatisation de leur réseau mais beaucoup reste à faire.

C’est ce qu’indique le rapport sur l’état de l’automatisation du réseau (State of Network Automation Report – SoNAR) que vient de publier Juniper.

« Encore aujourd’hui, la façon dont nous gérons le réseau est assez ancienne, expliquait Ravi Chandrasekaran, SVP, Enterprise Networking Business de Cisco lors de la conférence Global IT Summit organisée récemment par NetEvents. La majorité des changements qui sont opérés sur le reseau sont encore manuels. Or il se trouve que la plupart des violations de la politique de sécurité sont toutes des erreurs humaines (…) Si nous voulons vraiment passer à un monde numérique, Il n’est pas possible de continuer ainsi. Le réseau traditionnel était très simple mais le monde a radicalement changé. La topologie des réseaux permet de faire des choses impensables auparavant ».

Parmi ces changements de paradigme, l’automatisation de la gestion des réseaux n’est pas une option mais une obligation. « Les technologies et les outils réseau ont énormément progressé durant les dernières décennies pour enfin permettre un plus haut degré d’automatisation. « Mais bien qu’ils deviennent de plus en plus essentiels pour les entreprises, leur adoption n’est pas encore au niveau », confirme Sumeet Singh, vice-président de l’ingénierie chez Juniper Networks.

Mais le chemin à parcourir est encore long car « L’adoption de l’automatisation à grande échelle par les entreprises exigera d’elles qu’elles s’engagent dans une transformation qui va bien au-delà de la simple adoption de produits et de technologies ».

L’étude montre en effet que si 96 % des entreprises ont amorcé les premières démarches vers l’automatisation, la plupart d’entre elles n’en sont qu’aux prémices et seulement 8 % des répondants déclarent qu’ils utilisent l’automatisation depuis plus de quatre ans.

Cibler les efforts

L’étude montre que les entreprises qui concentrent leurs efforts d’automatisation sur des points précis du réseau obtiennent de meilleurs résultats dans un certain nombre de domaines essentiels, comme l’atteinte des objectifs commerciaux, que celles qui automatisent l’ensemble du réseau. Bien que cela puisse sembler contre-intuitif, le rapport précise que les professionnels du réseau doivent concentrer leurs efforts et leurs ressources sur une portion précise de l’infrastructure tout en automatisant en profondeur pour transformer la culture, les compétences, les processus et bénéficier d’un ensemble d’outils susceptibles de s’adapter à tout endroit du réseau, une fois confinés dans un espace ciblé.

Automatisation et sécurité

Bien que l’automatisation ait été historiquement considérée comme une occasion de réduire les ressources et les coûts, le rapport démontre que cette approche est dépassée. La sécurité s’avère être le principal moteur d’adoption de technologies d’automatisation pour deux répondants sur trois ; le nombre est encore plus élevé pour ceux qui privilégient l’automatisation dans des portions spécifiques du réseau (78 %) et pour ceux qui automatisent sur l’ensemble du réseau (71 %) que pour les entreprises qui commencent tout juste leur parcours d’automatisation.

En outre, l’agilité, listée comme principal moteur dans la conduite des affaires est le facteur que l’automatisation améliore le plus. La réduction des coûts et des ressources arrive en dernier dans les deux catégories, ce qui montre que l’automatisation n’est plus seulement une mesure de réduction des coûts, mais un aspect de plus en plus important pour l’atteinte des objectifs commerciaux.

Quels besoins pour l’automatisation ?

Non seulement le rapport met fin au mythe selon lequel l’automatisation entraînera la disparition de l’ingénieur réseau, mais le rapport souligne qu’un degré d’automatisation plus élevé entraîne un taux de satisfaction lui aussi supérieur des salariés. Cela suggère que l’automatisation peut générer des bénéfices qui vont bien au-delà de l’infrastructure qu’elle supporte et contribuent à utiliser le plein potentiel des équipes informatiques.

Pour ceux qui commencent à peine à se lancer dans l’automatisation, le manque d’éducation et de ressources constitue un défi majeur. Plus de la moitié des répondants de cette catégorie ont souligné que le manque de formation était un obstacle important. Plus précisément, 59 % ont mentionné le manque de temps pour se former tout en étant en activité, 52 % ont listé le manque de connaissances nécessaires pour accéder à la formation (connaissances préalables) et 56 % ont cité le manque de ressources de formation.

L’automatisation devient rapidement un élément fondamental du réseau, car les entreprises se concentrent sur le développement et le déploiement d’applications multi-cloud, sur le Software-Defined Everything et bien plus encore.