Les entreprises peuvent de moins en moins se permettre de perdre des données. Avec les gros titres fréquents sur les attaques de ransomware, l’hameçonnage, les fuites de données et les atteintes à la sécurité, le défi va en grandissant. La question qui se pose est la suivante : si le monde de l’informatique évolue, pourquoi le marché de la sauvegarde ne suit-il pas le mouvement ?

Sauvegarde : 1988 vs 2018

L’architecture de sauvegarde traditionnelle existe depuis l’invention de l’informatique. Elle fonctionne en copiant des données vers une autre architecture de stockage, à un moment précis. Cette opération est souvent effectuée la nuit et le plus vite possible, car elle a un impact sur le niveau de performance et sur l’infrastructure de l’environnement informatique. La sauvegarde n’a toutefois pas beaucoup changé au cours des trente dernières années et ne suit pas le rythme de l’ère digitale.

La sauvegarde a pour but de sécuriser les données pour en éviter la perte. Au fil du temps, les entreprises ont fini par se rendre compte qu’elles étaient fortement dépendantes de leurs données : de moins en moins d’entreprises sont en mesure de supporter des pertes de données quelles qu’elles soient. Une boutique en ligne ne peut pas se permettre de perdre 12 heures de données à cause d’une panne — non seulement elle perdrait douze heures de commandes et de ventes, mais sa réputation serait également impactée sur le long terme. Pour mettre ces informations en contexte, une étude récente a révélé que près de la moitié des entreprises ont subi un problème de récupération de données au cours des trois dernières années. Parmi elles, 20 % ont signalé une perte de clients, et 19 %, des dommages directs liés à la réputation de l’entreprise. Tout cela combiné peut malheureusement entraîner la fermeture/faillite d’une entreprise.

Des nouveaux business models régis par les données

De plus en plus d’organisations utilisent leurs données et ajustent leurs business models en fonction de ces données récoltées afin de générer davantage de ventes. Porsche est un bon exemple. Son objectif actuel est d’atteindre 30 % de chiffre d’affaires supplémentaire, non pas en vendant plus de voitures, mais en fournissant des services supplémentaires à partir de l’analyse des données reçues à la fois des voitures et des clients. Les clients reçoivent un abonnement d’entretien et des notifications signalant, par exemple, le besoin de remplacer les disques de frein après 5 000 kilomètres. Avec ces informations, Porsche récolte des données supplémentaires, qui peuvent à leur tour être analysées et utilisées pour générer des ventes supplémentaires.

Bien que de nombreuses entreprises deviennent de plus en plus dépendantes des données pour augmenter leurs activités, peu d’entre elles procèdent régulièrement à des audits de risques afin de s’assurer que ces données soient bien protégées. Si quelque chose devait se produire, que ce soit une panne, une attaque de ransomware ou une erreur humaine, quel serait le coût pour l’entreprise en termes de chiffre d’affaires, de fonctionnement ou d’atteinte à la réputation ? En réalité, de nombreuses organisations ne font ce calcul que lorsque le sinistre est déjà survenu, et c’est dans la majorité des cas trop tard.

Tests sur papier

L’un des principaux handicaps, en matière de reprise d’activité après sinistre et de sauvegarde, est que les tests sont souvent effectués sur papier. Effectuer un test de reprise d’activité après sinistre sur papier donne une impression de sécurité. Bien que beaucoup d’équipes informatiques considèrent que celui-ci simule efficacement la réalité, il n’en est rien. La récupération de sauvegardes incomplètes effectuées 24 heures auparavant peut prendre des heures. Les entreprises seront alors confrontées à des temps d’arrêt qu’elles ne peuvent pas se permettre, et qu’elles auraient pu éviter. Fondamentalement, les organisations doivent être en mesure de restaurer les systèmes et les données dans un délai extrêmement court.

Le futur de la sauvegarde avec la CDP

L’avenir de la sauvegarde se trouve dans la protection continue des données (CDP). La CDP est un mécanisme de protection qui consiste à capturer et à suivre en continu les modifications apportées aux données d’une entreprise et à enregistrer automatiquement chaque version créée par l’utilisateur soit localement, soit dans un référentiel de destination. Les nouvelles données sont copiées dans un fichier journalisé avec prise en compte des modifications. Grâce au suivi des blocs modifiés, l’utilisateur ou l’administrateur peut restaurer les données au point de reprise de son choix, avec une granularité remarquable.

La CDP assure une protection particulièrement efficace pour les applications métier et les données d’une entreprise. Grâce à la journalisation, toutes les modifications apportées dans un certain laps de temps sont consignées. La récupération peut ainsi se faire à n’importe quel point de reprise sur la durée couverte par le journal, avec une précision de quelques secondes. À l’inverse, la réplication incrémentielle et les snapshots entraînent des risques de perte, d’altération et d’indisponibilité des données. Ce qu’il faut aujourd’hui aux entreprises, c’est une reprise sur journal continue et précise, avec la possibilité de revenir en arrière sur quelques secondes ou plusieurs années. La présence de très nombreux points de reprise permet de limiter à quelques secondes la perte de données et réduit de façon significative l’impact des pannes et des interruptions.

Ce n’est qu’en adoptant ce type de sauvegarde que les organisations fourniront une expérience client sans faille et seront plus en phase avec l’ère digitale.

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Samuel Motte test Systems Engineer de Zerto