VMWorld 2015 a montré à nouveau l’avance de VMware sur le marché de la virtualisation, désormais un marché mature, suivi de près par Microsoft. Mais d’autres acteurs tentent de jouer leurs cartes.
A peu près 75 % des charges de travail sur les serveurs x86 sont désormais pris en charge par des environnements virtualisés considère le Gartner dans son rapport Magic Quadrant for x86 Server Virtualization Infrastructure publié il y a quelques semaines. Ce sont désormais des technologies matures mais qui continuent d’évoluer notamment avec l’arrivée des containers, perçus au départ comme concurrents et depuis quelques temps comme complémentaires. Le changement de discours sur ce point de VMWare, le leader incontesté du secteur, entre les éditions 2014 et 2015 de sa grand-messe VMWorld est significatif (VMware ouvre la porte à Docker et à Windows 10). Créé en 1998, VMware a initié une tendance de fonds qui a permis d’apporter à la de la souplesse et de l’efficacité. Le constat était sans appel : les serveurs x86 étaient le plus souvent utilisés entre 10 et 30 % de leurs capacités. La virtualisation a apporté une solution à ce problème. Par ailleurs, elle a été présentée comme une première étape qui a mené ensuite vers la vague plus récente du cloud computing qui embrase aujourd’hui l’IT.
Le marché de la virtualisation est dominé par VMware, loin devant, et Microsoft qui bénéficie de sa position dominante dans les serveurs x86 avec son OS Windows Server. Créé en 1998, VMware est désormais une entreprise de 6 milliards de dollars (2,5 milliards en vente de licences et 3,5 mds$ en services) largement spécialisé dans la technologie de la virtualisation avec quelque 500 000 utilisateurs et de l’ordre de 50 millions de machines virtuelles. Derrière VMware et Microsoft qui sont classés dans la catégorie des Leaders du Magic Quadrant du Garner, 5 acteurs se disputent le reste du marché avec des positionnements différents : Citrix, Odin (ex Parallels), Huawei, Oracle, et Red Hat.
Développé à l’origine comme un produit open source, Xen a été développé comme un projet de de l’université de Cambridge au Royaume-Uni. La société Xensource a été ensuite créée et en a poursuivi le développement. Citrix a racheté XenSource en août 2007 pour environ 500 M$ permettant à Citrix d’entrer sur ce marché de la virtualisation. Depuis 2013, la fondation Linux a repris le contrôle du projet. Citrix dans les années récentes a engagé plusieurs évolutions stratégiques et repositionné XenServer comme une plateforme pour bâtir une infrastructure de clouds et de virtualisation du poste de travail plutôt que comme une solution pour le data center. Citrix ne se positionne plus vraiment comme un concurrent de Microsoft et VMware sur le marché de la virtualisation de serveur. Si Citrix est désormais un acteur de Niche pour la virtualisation des serveurs vX86, ses deux produits phares sont désormais XenDesktop pour la virtualisation du poste du travail et XenApp pour la virtualisation des applications.
Huawei est un acteur récent non seulement sur la virtualisation mais tout simplement sur le marché de IT avec des positions fortes en Asie (Chine et Inde), Brésil et Inde et vise en priorité les opérateurs télécoms et les marchés émergents. FutureSphere est un logiciel de virtualisation d’infrastructure incluant l’hyperviseur Xen. Huawei développe également une suite autour de KVM. Huawei continue à monter en puissance dans la virtualisation et le cloud. En 2013, il est devenu partenaire Gold de la fondation OpenStack et le dixième contributeur de code.
En mars 2015, Parallels s’est divisé en deux marques et deux divisions : Parallels pour les solutions multi plateformes et Odin qui se concentre sur les fournisseurs de services d’hébergement et d’automatisation de clouds. Odin reste toujours intégré à la structure Parallels (un peu comme VMware est dans EMC). La solution d’origine Parallel Cloud Server a été rebaptisé Virtuozzo. Odin est également impliqué dans le mouvement des containeurs en étant la force principale derrière le projet OpenVZ et a collaboré activement avec Docker et Google sur la standardisation de ces nouveaux objets logiciels. Selon le Gartner, Windows Virtuozzo est le principal élément différenciant dans le domaine de la virtualisation des serveurs x86.
Oracle est à l’évidence un acteur majeur de l’industrie du logiciel mais est beaucoup moins connu en tant que fournisseur de solution de virtualisation. Oracle VM est basée sur l’hyperviseur open source Xen. Selon le Gartner, la stratégie d’Oracle est assez simple et consiste à proposer toutes les briques d’une infrastructure IT pour les entreprises qui souhaiterait n’avoir qu’un seul fournisseur : OS, SGBD, virtualisation, conteneurs… Oracle VM est un hyperviseur Xen construit sur la distribution Linux d’Oracle, qui est en fait la distribution Linux de Red Hat optimisé pour les environnements Oracle.
Red Hat continue à progresser et à améliorer sa position sur le marché de la virtualisation des serveurs x86. La dernière annonce remonte avec l’édition 3.5 en février 2015 de Red Hat Enterprise Virtualization qui vise en priorité les utilisateurs de la distribution RHEL et qui souhaitent virtualiser leurs applications avec KVM ou sur des conteneurs Linux (LXC). Red Hat se présente comme une alternative à VMware ou Microsoft. RHEV inclut à la fois des services de virtualisation et de conteneurs. Red Hat a également intégré OpenStack dans son offre RHEV.