Pour garantir une qualité HD de la voix sur IP dans les réseaux 4G, les opérateurs devront gérer des applications de VOIP de bout en bout dans un environnement totalement virtualisé.
« Génial ! on aura bientôt de la voix de la qualité du fixe sur la 4G .» En écoutant ce discours surprenant lors du salon MWC, on avait vraiment l’impression de revenir aux premières heures de la téléphonie des PTT et aux rires provoqués dans les années 60 par le « 22 à Asnières », le sketch du comique Fernand Raynaud.
Pas de voix dans la 4G, pourtant lancée en 2013 ? Comment seulement espérer de la voix sur la 4G, n’était-ce donc pas prévu à l’origine ? Une blague? Cette année, selon les chiffres donnés par l’Idate au Mobile world Congress de Barcelone, 500 millions de mobiles étaient connectées à la 4G/LTE à la fin 2014 et dans 4 ans, ce seront 2,3 milliards d’abonnés qui se passeront le mot, enfin théoriquement, à condition de maîtriser le trafic et la voix. Actuellement, la 4 G exploite, tous les initiés le savent, encore comme relais, la technologie 3G ou 2G associées aux différents réseaux des opérateurs pour assurer la transmission de la voix. Cela explique la régression apparente de la 4G qui interdit les échanges internet pendant une communication vocale alors que la 3 G, elle, le permettait.
Voix ou données, il fallait choisir
Il fallait s’en douter, du fait de la consommation croissante du streaming vidéo, de l’utilisation des réseaux sociaux, du téléchargement de films et de musiques, l’augmentation du trafic IP a considérablement augmenté, mettant sous tension les réseaux 3G et 2G. Pour améliorer la qualité de service, les opérateurs ont donc depuis mis en œuvre le réseau 4G devenu « LTE » dont on pouvait penser qu’il disposait au moins d’un mode particulier pour gérer la voix. Mais non, la voix est désormais une application comme une autre, et il a fallu presque réinventer la voix sur IP pour qu’elle fonctionne bien sur le LTE d’où le nom de VoLTE ( Voice over LTE). Ne pensez pas pour autant que les « marketeurs » du monde entier se soient donnés la main pour vous revendre cher ce qui était presque gratuit et surtout ce que l’on croyait déjà acquis pour toujours. Ce n’est pas le cas. « Vous vouliez du haut débit pour vos données, vous l’avez mais désormais la voix deviendra une option ou plutôt une simple application » a-t-on l’impression d’entendre. A force de donner la priorité aux équipements de données, la voix est devenue « presque »secondaire. Aujourd’hui, la voix sur IP , synonyme de grésillement, de » best effort », va toutefois redevenir essentielle et de qualité HD et déjà l’on s’extasie sur l’avènement de la voix au-dessus du réseau LT ( Voice over LTE).
Petit retour en arrière
Au départ, au début des années 2000, nous ne disposions que de téléphones cellulaires pour lesquels seule la voix importait. On a commencé à rajouter du wap pour créer des passerelles vers les réseaux de paquets et de données qui, par nature, sont différents des techniques de commutation téléphonique. Avec le déploiement d’IP au cœur du réseau et de la technologie LTE, l’économie d’échelle a été substantielle, et l’informatique a eut en quelque sorte « le dessus » face aux télécoms mais cela n’a pas effacé pour autant tous les mécanismes que l’on reproduit désormais sur IP. La technologie LTE a entraîné le déploiement de l’IMS, « l’IP Multimedia Subsystem » qui est devenue l’architecture standardisée utilisée par les opérateurs de téléphonie pour fournir les mêmes services multimédias fixes et mobiles. Cette architecture utilise la technologie Voip ainsi qu’une mise en service standardisée du vieux protocole standard SIP revu par l’organisme 3GPP.
Maintenir la qualité de bout en bout
Selon les fabricants comme NEC et Ericsson, le VoLTE qui utilise l’IMS offre de nouvelles fonctionnalités de réseau d’accès radio pour assurer une faible latence et une correction d’erreur exceptionnelle. L’ensemble garantit un service de voix excellent. Mais il est évident que pas mal d’utilisateurs de la 4G ne feront pas la différence entre l’ancienne 3G et la future Volte qui sera pourtant a priori aussi parfaite que celle du fixe.
Les prestataires de services d’orchestration, devenus incontournables pour maintenir la qualité de services s’en donnaient à cœur joie au Mobile world Congress. Les clients essentiels mettant en place, depuis mai 2014, des réseaux de plus en plus étendus. ( image récent Volte) Alcatel, Ericsson, Nokia, Mycom OSI ou Cenx proposent ainsi de surveiller la qualité des temps de réponse des applications dans les serveurs virtualisés. Un accord original entre Cenx et Spirent mériterait d’ailleurs d’être souligné.
L’orchestration, pour donner le bon tempo des échanges
La firme CENX qui a fait de ce type de service son cheval de bataille annonçait avec le fabricant d’analyseur de protocoles Spirent, qu’elle proposait une solution d’orchestration de services pour la Voix sur LTE (VoLTE), le tout sur une infrastructure de réseau totalement virtualisée. Avec Cortx service Orchestrator de CENX, les fournisseurs de services vont disposer d’outils de mesures nouveaux, des « métriques » pour visualiser l’état du réseau et surtout de son utilisation avec les applications qui fonctionnent dans des machines virtuelles. L’outil de Spirent Landslide, qui s’appuie sur des sondes et des capteurs permet de tester de bout en bout la qualité du réseau mobile, y compris la voix. Les mesures de l’évaluation de la qualité du son relèvent des normes classiques (POLQA).
Landslide propose un environnement complet de test de réseau. Il est capable d’émuler le contrôle du monde réel et de faire varier la charge de trafic de données à travers un réseau virtualisé (Evolved Packet Core VEPC). L’objectif est de calculer les temps de réponse, de mesurer le débit et en temps réel la qualité vocale « POLQA».
Une combinaison qui rappelle les services de moniteurs transactionnels
Le service Cortx service Orchestrator, de son coté, « ingère » certaines informations et va prendre en compte ces mesures pour effectuer une grande corrélation entre toutes ces données. Avec ces analyses, l’équipe d’exploitation de l’opérateur doit théoriquement pouvoir identifier rapidement les données pertinentes et optimiser le réseau. Pour les abonnés à la 4G, cette analyse de la voix dans le contexte d’une topologie particulière de service sera, selon la firme, synonyme de services de qualité. Les techniciens pourront « descendre » dans les détails des différents segments du réseau ou dans les différents états des machines virtuelles utilisées suivant les besoins. En somme, on a avec Spirent et son offre Landslide une mesure de la qualité et une capacité d’émulation du trafic et de l’autre avec Cenx l’outil pour corréler les échanges. Ces fonctions ne sont pas sans rappeler les services offerts par des outils de moniteurs transactionnels comme Tibco qui eux aussi permettent de vérifier la cohérence des applications de bout en bout du réseau quelque soit la nature des typologies.