Le Big Data  est un enjeu majeur de compétitivité pour les entreprises, tel est l’avis de l’Académie des Technologies dans un rapport qu’elle vient de publier intitulé Big Data : un changement de paradigme peut en cacher un autre dans lequel l’institution appelle les pouvoirs publics à développer de façon intensive les formations aux technologies du Big Data

Le domaine du Big Data représente une vraie révolution informatique, qui s’exprime dans des dimensions multiples, depuis la technologie jusqu’aux applications en passant par les pratiques. Il devient fondamental de comprendre ces nouveaux outils pour faire face à la compétition mondiale des entreprises « stars » de l’Internet. La maîtrise du Big Data est un enjeu majeur de compétitivité pour les entreprises françaises qui doivent acquérir de nouvelles compétences, à la fois techniques et culturelles, comme de savoir tirer profit de l’open source.

Nécessité car si les acteurs traditionnels ne s’emploient pas développer une stratégie offensive, ils se feront manger la laine sur le dos par les « nouveaux barbares » selon l’expression de Nicolas Colin et François Bourdoncle en activant deux leviers. Le premier consistant à reprendre un processus métier existant et de l’exécuter « da façon numérique ». Le second visant à atteindre par une ré-implémentation « complètement numérique une bien meilleure satisfaction client.

Big data : données, méthodes et programmation

Le Big Data est une rupture dans l’analyse des données et l’utilisation des méthodes statistiques pour les entreprises, fondée sur une approche systémique et des cycles réactifs courts. C’est une façon de programmer des systèmes en boucle itérative, très différente de la démarche classique qui sépare une phase d’extraction de connaissances de la phase d’application (pour du ciblage marketing par exemple). La programmation en boucle itérative permet de confronter tout de suite les motifs détectés à la mise en situation et de juger de leur efficacité opérationnelle. Le Big Data est ainsi avant tout une démarche expérimentale – même si elle laisse la place aux développements conceptuels et théoriques – qui est favorisée par un changement de culture de travail, agile et collaborative.

Côté développement, le Big Data représente également une nouvelle façon de programmer, de façon massivement parallèle et centrée sur les données. Le Big Data n’est pas simplement une collection d’outils, c’est également une autre façon de concevoir les algorithmes. Cette différence vient de la distribution des traitements sur des milliers voire des dizaines de milliers de machines, des exigences de performance liées aux très gros volumes traités et du besoin de mettre les algorithmes au point par apprentissage.

Bref c’est un nouveau monde qui s’ouvre à vitesse grand V, un nouveau V qui s’ajoute aux quatre décrivant traditionnellement cette révolution du Big Data : volume, variety, velocity and veracity.