Les DSI sont obligés de repenser la fonction et mettre en avant leur rôle déterminant dans les projets de transformation numérique sous peine de voir la fonction réduite à la surveillance des anciens systèmes.

En seulement quelques années, le rôle et les missions du DSI ont déjà considérablement évolué et les changements ne devraient pas en rester là. Alors que le plus gros de la transformation numérique reste encore à accomplir pour une large partie des entreprises, les DSI vont devoir faire face à une évolution majeure : de nouvelles missions vont lui incomber, requérant de nouvelles compétences essentielles. Une nouvelle façon d’appréhender le rôle du DSI.

Le partenaire de la transformation des entreprises

Chargé, par le passé, de faire évoluer l’informatique pour en faire non plus un centre de coût, mais un centre de profit, le DSI a vu son rôle évoluer dans un contexte de transformation numérique. De nombreuses entreprises se sont alors dotées d’un CDO, à comprendre : Chief Data Officer ou Chief Digital Officer. Phénomène relativement récent, impulsé par le DevOps et par la disponibilité d’applications et de services cloud favorisant des pratiques de Shadow IT dans l’entreprise, les DSI ont été obligés de repenser la fonction et mettre en avant leur rôle déterminant dans les projets de transformation numérique sous peine de voir la fonction réduite à la surveillance des anciens systèmes.

Dans une ère propice aux changements, où les nouvelles technologies transforment tous les secteurs d’activité, de l’automatisation à la gestion des données en passant par l’intelligence artificielle, le rôle du DSI moderne occupe une place à part dans la stratégie de transformation et de modernisation des entreprises. Un rôle pivot de plus en plus complexe, exigeant et polyvalent.

Alors que les départements informatiques revêtent un caractère plus stratégique et se rapprochent sans cesse de la chaîne de valeur de l’entreprise, le DSI doit être perçu comme source de valeur ajoutée, bénéfique à l’entreprise, plutôt qu’une source de coût. A lui alors de conduire les dirigeants sur la route de la transformation. Il lui faudra expliquer la pertinence des efforts demandés, non seulement pour améliorer la compétitivité et les profits, mais aussi pour jeter les bases des futurs modèles économiques. Si bon nombre des mesures nécessaires peuvent être techniques par nature, le DSI va néanmoins devoir exposer leur pertinence en termes de business. Un pari audacieux, eut égard aux nombreux modèles et métiers nouveaux engendrés par la transformation numérique.

Le mentor des talents et des nouvelles solutions

L’innovation ne venant pas toujours de là où on l’attend, le DSI moderne se doit d’avoir un esprit ouvert et jouer le rôle de mentor en accompagnant au quotidien les collaborateurs qui ont soif d’innovation et ce, quel que soit le domaine. Le DSI se devra également de faire en sorte que les nouvelles solutions et innovations soient conçues en phase avec les attentes de ceux nés dans le monde numérique. En définitive, il lui faudra susciter une culture start-up qui récompense les collaborateurs disposés à essayer des nouveautés et qui, en cas d’échec, les incite à aller rapidement de l’avant et à réessayer encore et encore si nécessaire.

Une culture d’innovation qui va de pair avec le recrutement de nouveaux talents. En effet ces nouvelles solutions engendrant de nouvelles fonctions et nouveaux métiers (data scientist, spécialistes de l’IA, architectes logiciels multicloud…), les entreprises à la recherche de professionnels qualifiés vont devoir s’en remettre au DSI. Il ne s’agit pas seulement de les attirer avec les derniers gadgets informatiques à la mode, mais bien de leur offrir un environnement de travail entre flexibilité et sécurité, leur permettant de travailler où ils le souhaitent et quand ils le souhaitent.

Un agrégateur de services

Dans de nombreuses entreprises, les efforts de transformation numérique sont dispersés à tous les niveaux et les nouvelles applications et services répartis entre divers prestataires cloud, aboutissant à un éclatement des activités entre les différents départements en lieu et place d’une stratégie de transformation numérique complète. C’est pourquoi le DSI doit faire office de rassembleur et dresser une feuille de route commune. A ce titre, le DSI il est l’intégrateur de technologies, se faisant le champion d’une stratégie unifiée donnant la priorité au numérique et aux technologies sous-jacentes telles que l’automatisation des processus en libre-service, une plus grande flexibilité des charges de travail et une utilisation stratégique des services multicloud.

Une fois encore, le rôle de l’informatique connaît un profond bouleversement avec de nouveaux éléments critiques venant compliquer la tâche du DSI. Les exigences attendues de sa part ne sont plus uniquement d’ordre technologique. Elles vont de la constitution d’une équipe à son management, de l’accompagnement au conseil, de la résolution des conflits à la gestion de crise, sans mentionner son aptitude à expliquer à la direction pourquoi les investissements informatiques à long terme sont indispensables au succès futur de l’entreprise. Les DSI doivent se montrer à la hauteur de cette nouvelle opportunité. Ils n’auront pas d’autre choix.

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Christian Reilly est VP & CTO Citrix