Le FBI et ses alliés internationaux viennent de démanteler une ferme de bots gérant près de 1000 profils X/Twitter de désinformation et de lancement de campagnes de fake news. Une opération qui démontre un peu plus l’intense activité cybermalveillante des groupes de hackers et hacktivistes rattachés au pouvoir Russe.
La Russie est passée maître dans la manipulation des opinions et les grandes campagnes de désinformation sur les réseaux sociaux. L’an dernier, le ministère des affaires étrangères français avait ouvertement dénoncé une vaste campagne numérique de manipulation contre la France et la diffusion massive de fake news sur les réseaux sociaux. Il y a quelques jours, une enquête d’Associated Press révélait que Moscou profitait à la fois des élections et des JO 2024 pour intensifier à nouveau ses campagnes de désinformation.
Fausses alertes, détournement de photos, faux articles de presse, mises en scène orchestrées, fausses campagnes de recrutement de l’armée française, fausses nouvelles, deep fakes… tout est bon pour rebondir sur des actualités, déformer la vérité et déstabiliser les opinions. L’important est de bien cibler les influenceurs puis de laisser faire l’inarrêtable viralité des réseaux sociaux.
Dans le cadre d’une opération conjointe menée par le FBI et des forces internationales de cybersécurité, un réseau clandestin de bots sur les réseaux sociaux, opéré par le gouvernement russe et utilisant l’intelligence artificielle générative pour propager de la désinformation à l’échelle mondiale, a été démantelé.
Selon le Département de la Justice américain, la Russie a développé un outil dénommé Meliorator pour créer et gérer plus de 1000 bots sur la plateforme X (anciennement Twitter). Ces bots avaient pour objectif de diffuser de la désinformation concernant plusieurs pays, dont la France mais aussi les États-Unis, la Pologne, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Espagne, l’Ukraine et Israël.
« Cette ferme de bots IA sur les réseaux sociaux créait des profils fictifs… Les opérateurs utilisaient ensuite ces profils pour promouvoir des messages soutenant les objectifs du gouvernement russe », explique le DOJ américain dans un communiqué.
Une petite victoire qui ne devrait pas ou peu freiner les opérations Russes sur les réseaux sociaux. Rappelons également que dans son rapport annuel publié en février dernier l’ANSSI s’inquiétait de multiples attaques de pré-positionnement dans nos réseaux notamment industriels de groupes « désinhibés et agressifs » liés à la Russie. Le rapport évoquait également l’inquiétude de l’ANSSI face à un regain de campagne de déstabilisation et de désinformation à l’instar du réseau Portal Kombat formé de 200 sites servant à promouvoir la propagande Russe et ayant véhiculé plus de 150.000 fausses informations en trois mois.