Le cloud et la mobilité, associés aux myriades d’architectures et modèles techniques disponibles obligent les entreprises à repenser leur plateforme z/mainframe pour la rendre interactive avec l’écosystème Web, et lui permettre ainsi de tirer le meilleur parti de de ces avancées technologiques.

Les technologies Web, pierre angulaire du cloud

Le modèle économique du cloud se fonde sur l’externalisation du stockage informatique et du traitement de l’information. Il permet à l’entreprise de se désolidariser de contraintes informatiques telles que les installations et mises à jour logicielles, les espaces de stockage, la portabilité des données, etc. Le cloud facilite ainsi la circulation, le partage et le traitement collaboratif de l’information.

Concrètement, le cloud est constitué de données et de composants applicatifs qui se trouvent hébergés sur diverses plateformes. Ces composants fonctionnent ensemble autour d’un « nuage » en communiquant les uns avec les autres via des services web. Pour accéder aux applications et données un simple navigateur web suffit. Le cloud est donc tout à fait dédicacé à la mise en place des stratégies de mobilité et/ou de BYOD.

Cloud et mainframe : similitudes et antagonismes

Au premier abord on remarque une certaine similitude entre la logique de fonctionnement centralisée des plateformes z/mainframe et celles du cloud. En effet, les systèmes mainframe et les modèles de « cloud Computing » partagent plusieurs caractéristiques essentielles : fiabilité, évolutivité, flexibilité, capacité de partage d’applications et de données, transparence d’accès pour les utilisateurs finals. De plus, l’environnement mainframe bénéficie lui aussi d’un environnement très sécurisé et de très haute disponibilité.

Mais le principal obstacle de l’application du modèle cloud aux plate-formes Z est l’incompatibilité du format des applications et données mainframe avec les protocoles du

Web. Pour s’intégrer dans le cloud, les applications mainframe doivent donc être labélisées web : accès depuis tout type de navigateur, tablettes et smartphones inclus, support étendu du JavaScript, prise en compte de l’étendue des possibilités graphiques HTML5, support de web services entrants & sortants…

Les applications mainframes n’étant pas « Web compatibles », le rôle du SI serait donc de mettre en place une solution sécurisée qui apporte cette compatibilité web, afin de permettre aux plateformes z/mainframe de pouvoir proposer des services de cloud.

Comment rendre mainframe et web « cloud compatible » ?

L‘une des solutions serait d’installer, directement sur l’environnement Z, un convertisseur de protocoles, à la manière d’un middleware collaboratif. Entres autres avantages, cette architecture permettrait un accès web universel, aussi bien depuis n’importe quel navigateur que depuis n’importe quelle application ou serveur web : c’est la notion dite UTC (Ultra Thin Client).

Un tel convertisseur pourrait afficher, sans modification de code source, les transactions et les données mainframe aussi bien sous forme de pages web que de web services, dans le total respect du cloud. Basé sur une architecture 2-Tier, ne nécessitant ni serveur intermédiaire ni logiciels additionnel côté client, cette solution pourrait être une sorte de chaînon manquant entre le mainframe et le cloud.

Côté sécurité, une architecture 2-Tier est parfaitement adaptée. Car elle est à la fois compatible avec les procédés mainframe (RACF, TSS, ACF2) et les procédés IP (SSL, SSO, Proxy, VPN), tout en autorisant tout un éventail de processus personnalisés (contrôle des terminaux, cryptage sélectif, etc.). Enfin, une architecture 2-Tier permet de maintenir fermées les connexions web/mainframe lorsqu’elles sont inactives, tout en offrant un contrôle à la source des données envoyées sur le réseau.

Cloud & mainframe : un bel avenir

Cette notion de middleware collaboratif est donc un moyen pour l’entreprise de  pouvoirbénéficier du meilleur des deux mondes, dans un contexte hautement sécurisé.

Pour de nombreuses organisations dont l’activité principale repose sur des applications et des données mainframe, il y a donc là un réel intérêt à élaborer une stratégie d’intégration dans le cloud en s’appuyant sur le très fort potentiel de leur existant.

Le cloud peut ainsi être l’opportunité d’optimiser son mainframe en l’ouvrant au monde de l’internet et de la mobilité.

En d’autres termes, faire plus avec moins !

 

 

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Jean-Marie Barathe est Directeur Général de SysperTec Communication