Les taux d’emploi des femmes et des hommes en France sont comparables, pourtant les startups ne comptent que 21% de femmes. Pourquoi est-ce ainsi ? Les faibles niveaux de participation trouvent leurs origines dans l’enfance, où un certain nombre de facteurs – société, culture, éducation, marché du travail – déterminent le devenir des femmes comme des hommes.

Le XXIème siècle doit être celui de l’égalité entre les sexes

Il y a toujours eu des défis à relever depuis que les femmes ont commencé à occuper des emplois considérés comme « pour les hommes », des directions aux responsabilités politiques. Le secteur des technologies est principalement composé d’hommes, or les personnes ont naturellement tendance à embaucher des personnes auxquelles elles peuvent s’identifier. Ce biais inconscient peut mener à des comportements stéréotypés dommageables : ils peuvent notamment nuire à l’éducation, à l’embauche, à la promotion et à la rétention des femmes au sein des nouvelles technologies.

De plus, certaines croyances selon lesquelles les femmes ne seraient pas adaptées aux carrières dans la tech de façon plus globale persistent. Le manifeste de James Damore (ex-Google) en est une illustration parfaite : selon lui les femmes sont destinées aux carrières sociales et artistiques, elles ne peuvent pas prendre de décisions fermes et seront de mauvais leaders – terme masculin qui n’a d’ailleurs pas d’équivalent féminin en français -, et sont incapables de gérer leur stress.

Ces biais sont réels : par exemple, la tenue d’auditions aveugles pour les orchestres augmente de 30% les chances de femmes d’arriver en finale. Cumulons cela aux autres biais et nous comprenons vite comment nous arrivons à un écosystème de startups dominé à 79% par la gente masculine.

Certaines femmes ont aussi l’impression que les hommes ont plus d’aptitudes qu’elles dans les nouvelles technologies. C’est pourquoi il y a des programmes qui s’intéressent à l’intégration des filles dans ce secteur. Ces campagnes tentent d’éradiquer et de remettre en question les points de vue désuets des parents et des enseignants, à savoir que les filles ont moins tendance à vouloir s’impliquer dans ces secteurs, ou qu’elles les trouveront trop difficiles.

Les hommes eux-mêmes ont un rôle très important à jouer dans la réduction de l’écart entre les sexes. Invariablement, ils sont ceux qui embauchent ou non : il faut les encourager, les former et, dans certains cas, les forcer à créer des équipes diverses. Ils ont besoin d’une formation sur les préjugés conscients et inconscients et doivent être sensibilisés aux avantages de la diversité.

Le secteur des nouvelles technologies est prêt pour plus d’égalité

Selon une étude McKinsey, tous secteurs confondus, les entreprises les plus diverses ont 35% des chances en plus d’obtenir des rendements financiers supérieurs à leurs moyennes nationales respectives de l’industrie. D’autres études existent et tendent vers la même conclusion : la diversité est un facteur de performance pour les entreprises. Peut-être qu’un jour, les recruteurs seront évalués à l’aune de cette réalité socio-économique ?

La question « pourquoi une femme devrait-elle entrer dans le secteur des technologies ? » est symptomatique de préjugés solidement ancrés dans les mentalités. Il faut garder en tête que cela revient à demander pourquoi une femme devrait devenir médecin. Des efforts continus en vue d’intégrer les femmes à la science et à la technologie seront nécessaires jusqu’à ce que la question ne soit plus posée.

Si l’écart salarial dans ce secteur diminue, il reste de 30,2% entre les ingénieures et ingénieurs selon Digischool ! De même, elles ne représentent que 21% des ingénieur.e.s, avec un taux d’insertion des diplômées inférieur à leurs pairs.

Investissons dans l’éducation et la formation – à tous les âges

Encourager les femmes à intégrer le secteur des technologies commence à l’école. Le codage devrait y être obligatoire pour tout le monde ; la résolution de problèmes complexes et la pensée critique devraient faire partie de la vie quotidienne. En effet, nous – et c’est encore plus vrai pour les enfants – absorbons ce à quoi nous sommes exposés. L’éducation et l’encouragement sont les fondements de la réformation d’une idéologie dépassée.

Plus tard, sur le lieu de travail, les programmes de formation peuvent aider les gens à comprendre les préjugés conscients et inconscients, à la fois en les aidant à changer leur façon de penser et en montrant en quoi certains comportements sont injustes (n’oublions pas que la plupart des préjugés sont inconscients ; la plupart d’entre nous n’avons pas d’idéaux sexistes).

En fin de compte, beaucoup de choses doivent changer si nous voulons réduire l’écart entre les sexes dans l’industrie des technologies. Grâce à l’éducation et à l’encouragement des bonnes pratiques auprès des femmes et des hommes, nous pouvons éliminer les préjugés désuets et créer un environnement de travail plus égalitaire.

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Tara O’Sullivan est Chief Marketing Officer chez Skillsoft