Le Premier ministre britannique a annoncé l’intention de son pays d’organiser et accueillir le premier grand sommet international sur l’IA. Un sommet qui s’annonce déjà pas si international puisque la Chine et la Russie en seraient exclues.

Depuis le Brexit, l’Angleterre peine à exister sur la scène internationale. Et son Premier ministre britannique voit dans l’IA la possibilité de redorer le blason politique, diplomatique, technologique de son pays. Après un entretien avec Joe Biden, il a ainsi confirmé la volonté du Royaume-Uni d’organiser un sommet international sur l’IA à l’automne 2023 alors que chercheurs, éditeurs, penseurs, politiques et organisations sociétales multiplient les appels à une législation internationale des IA et de leurs usages. Le sommet réunirait des dirigeants politiques et industriels de “pays partageant les mêmes idées”, autrement dit sans la Chine et la Russie, alors que la Chine est le pays qui a publié le plus de papiers de recherche sur l’IA en 2022.

Le sommet vise à établir des « garde-fous » pour la nouvelle technologie et à réduire les risques liés à son développement. Il pourrait en partie s’appuyer sur les travaux du groupe de travail sur l’« Hiroshima AI Framework » mis en place par le G7 il y a deux semaines. Ce dernier vise à coordonner les régulations sur l’IA générative et à promouvoir une IA centrée sur l’humain et respectueuse des valeurs démocratiques (l’équité, la responsabilité, la transparence, la sécurité, la protection de la vie privée et des droits humains).

On ignore encore dans quelle mesure l’Europe (qui prépare de son côté son AI Act) et les USA (qui veulent aussi imposer leur vision) chercheront à participer à ce sommet et à faire évoluer leurs propositions en fonction des discussions engendrées par la préparation du sommet et du « Hiroshoma AI Framework ».

Et ça ne semble pas partie gagnée. Les propositions de l’AI Act Européen basées sur une régulation des risques et l’établissement de nouveaux standards et de nouvelles interdictions (comme l’interdiction de la reconnaissance faciale par les forces de police) propres à l’IA suivent une approche bien différente de celle du Royaume-Uni plus axée à faire rentrer l’IA dans les régulations existantes.

 

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