Entre besoins numériques croissants et déficit de connexion pouvant créer des millions d’euros de pertes financières, la dernière révolution technologique SD-WAN est-elle la solution économiquement la plus performante pour accompagner ces mutations ? Quelles sont les précautions à prendre avant de migrer ?

Chaque jour des milliards d’informations sont échangées via les réseaux privés d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles, entre le siège, les sites distants, les hébergeurs…Tous les départements sont concernés de la R&D aux RH, des achats à la comptabilité en passant par la production ; aucun n’y échappe. A cela s’ajoutent également de nouveaux besoins qui émergent continuellement. Un monde en mouvement mais contraint par des réseaux informatiques qui, ajustant leur dimensionnement à la gourmandise croissante des applications, atteignent leurs limites techniques et budgétaires avec des niveaux de dépenses toujours plus importants.

La dernière révolution technologique des télécoms, le SD-WAN, répond-elle aux enjeux de performances techniques et économiques des PME et ETI ? Sans conteste oui, ne serait-ce qu’au regard des économies que l’entreprise peut réaliser. Mais y a-t-il des précautions à prendre ?

Savez-vous à quel point votre réseau informatique vous est indispensable ?

Les entreprises se digitalisent à marche forcée et de nouveaux besoins s’expriment chaque jour : wifi-guest -pour des personnes de passage- ; audio et visioconférence ; partage de documents ; accès à des applications hébergées dans le cloud (Microsoft Office 365, Salesforce …) ; téléphonie sur IP ; applications dans les domaines logistiques et transports ; connexions à Internet des collaborateurs pour des usages professionnels comme privés…. Et celles qui disposent de sites distants ont des besoins quotidiens de connexions supplémentaires de plus en plus complexes à satisfaire comme l’échange d’informations avec leur siège social pour des sujets stratégiques RH, achats, comptabilité, innovation, production et bien d’autres.

Les réseaux informatiques classiques atteignent aujourd’hui leurs limites pour répondre à ces nouveaux enjeux. Tout d’abord parce que ces réseaux sont appuyés, le plus souvent, sur la technologie MPLS (multi protocol label switching), fiable mais coûteuse. Une seule connexion active est souvent chargée de conduire l’ensemble des flux métiers, mails, web…. En outre, les applications d’entreprise sont de plus en plus fréquemment externalisées dans le cloud, provoquant d’importants goulots d’étranglement sur des accès mutualisés qui demandent à être redimensionnés, afin d’accueillir une demande grandissante de bande passante.

Et ce n’est pas sans générer des risques d’impacts financiers considérables. Une défaillance dans le système et c’est la catastrophe : incapacité à traiter les informations, retards de production et de livraison, ventes manquées, image écornée, clients insatisfaits… La facture peut être lourde.

 Performances accrues et économies notoires

Pour faire face à cette situation, est apparue une nouvelle génération de réseau, portée par la technologie SD-WAN, acronyme de Software Defined Wide Area network. Ses principaux atouts : la performance technique, la simplification de la gestion du réseau, la réduction des coûts. Nous estimons que les entreprises peuvent réaliser entre 10 et 50 % d’économies à qualité de service égal en adoptant cette nouvelle solution. Par exemple, une enseigne de la restauration rapide que nous avons accompagnée profite, grâce à cette technologie, de 43 % d’économies sur son budget télécoms avec une augmentation sensible de la bande passante disponible.

L’explication : l’agilité du réseau. Grâce à son logiciel de régulation, SD-WAN -troisième génération de réseau après l’IP Sec et le MPLS-, gère agilement tous les flux d’informations. Telle l’aide à la navigation Waze, il aiguille instantanément les différents flux selon leur criticité, les connexions disponibles et les variations du trafic. Ainsi, il permet d’utiliser les connexions peu onéreuses issues de l’Internet (Adsl, FTTH…) pour le traitement des applications les moins critiques de l’entreprise (web, messagerie…), et réserve les autres au réseau MPLS, plus coûteux mais bénéficiant de la garantie d’un réseau dédié. Très souple également dans son architecture, il accompagne aisément le déploiement des entreprises. En effet, des connexions internet supplémentaires peuvent être provisionnées rapidement, et ce sans coûts de travaux importants, de modifications du réseau, de paramétrages et d’administration. Le Wan se met au service des applications de l’entreprise !

Des précautions à prendre

Les entreprises les plus concernées sont celles qui disposent de nombreux sites distants et dont les flux applicatifs sont variés dans leurs types (métiers, internet…) et leurs contraintes techniques (voix, vidéo…). Et plus la capillarité est importante, plus les gains financiers potentiels le sont de par la facilité de déploiement, l’administration simplifiée. Néanmoins, quelques précautions sont à prendre avant toute migration.

Il est un préalable incontournable : réaliser un audit de l’existant. D’abord en termes techniques bien entendu, mais surtout en termes fonctionnels. Quels sont les besoins de l’entreprise : visioconférence, e-learning, voix sur IP… ? Les coûts et les engagements contractuels avec les prestataires sont également des points à considérer afin d’évaluer l’opportunité de l’opération. Il convient ensuite de s’intéresser à l’organisation : quelles sont les ressources internes pouvant prendre en charge la mutation ?

A partir de tous ces éléments, l’entreprise devra concevoir un plan d’évolution de son réseau associé à un cahier des charges précis fixant le cadre technique et fonctionnel de la solution recherchée. Ce dernier sera soumis au marché pour consultation. Les réponses devront être scrupuleusement comparées.

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Christophe Alaux est associé d’Euklead