De plus en plus d’objets sont connectés à Internet et l’avenir nous réserve une infinité d’applications. Les prévisions quant à la taille et au potentiel de l’Internet des Objets sont stupéfiantes. Un vrai phénomène ! La firme d’analystes Markets and Markets prévoit que ce marché représentera 561,04 milliards de dollars d’ici 2022(1). Selon Gartner, 8,4 milliards d’objets seront connectés à Internet d’ici la fin de l’année et 20,4 milliards d’appareils seront actifs dans l’écosystème IoT en 2020(2).

Pourtant, le marché des entreprises – à l’exception de quelques marchés spécifiques comme l’énergie, les services publics et la logistique – est encore peu affecté. Pour un grand nombre d’organisations, un long chemin reste encore à parcourir. Il leur faudra augmenter la puissance de leurs systèmes, condition indispensable aux échanges avec les objets connectés. Dans le même temps, les systèmes logiciels devront être capables de supporter de nouveaux cas d’utilisation innovants qui permettront de réaliser les économies et d’obtenir l’efficacité promises par le concept.

La révolution de l’IoT repose sur un certain nombre de critères-clés. Il s’agit essentiellement de la connectivité des données des appareils fixes et mobiles, de l’intelligence des dispositifs capable de fournir la lecture des capteurs et d’accepter des commandes à distance et des outils opérationnels pouvant transformer les volumes de données provenant des unités IoT pour créer de nouveaux concepts, générant eux-mêmes de nouveaux services utiles. Dans de nombreux secteurs, les pionniers de l’IoT commencent cette aventure avec des appareils grand public intelligents, capables d’alerter les fabricants avant une panne. Ce sont la mise en place d’une maintenance préventive, des feux de circulation intelligents et des véhicules qui communiquent avec les systèmes de gestion routière afin d’éviter les embouteillages ou encore de nombreuses utilisations dans le domaine de la logistique.

L’IT en première ligne de l’IoT

S’il existe bien un segment de marché où l’IoT a un impact, c’est celui de la fourniture des technologies de l’information. Malgré ce nouveau nom, la plupart des concepts IoT fondamentaux des dispositifs intelligents, de la connectivité et de l’analytique intelligent existent déjà dans le secteur informatique. Les grandes entreprises, les fournisseurs de télécommunications et les hébergeurs s’appuient depuis longtemps sur l’automatisation en même temps que sur la remédiation à distance pour déployer et dépanner les immenses data centers centralisés ainsi que les succursales et les filiales délocalisées. Avec l’emprise croissante de l’IT sur toutes les activités professionnelles et la pression permanente qui consiste à en faire plus avec moins, les départements informatiques ont été pendant de nombreuses années des pionniers de l’IoT, même si on ne donnait pas de nom à leur action. De plus en plus d’équipements non informatiques sont désormais dotées de la connectivité et de l’intelligence exigées par l’IoT, et les services informatiques sont aussi les premiers à se saisir de cette technologie, de manière très innovante.

IoT, nouveau nom, même jeu !

L’adoption de l’IoT au sein des infrastructures informatiques est une évolution tout à fait naturelle. Dans les années 90, la VoIP prenant de plus en plus d’importance, de nombreux départements informatiques ont assumé le rôle d’équipes télécoms détachées. Ces dernières années, l’utilisation d’IP avec la vidéosurveillance a conduit ce domaine dans le giron de l’IT. Du fait de l’importance prise par le data center sur le plan des performances et de la continuité des activités, le département informatique est de plus en plus tenu de contrôler les périphériques à distance lorsque les installations ont un accès physique limité. L’attribution de ce nouveau rôle aux départements informatiques se renforce et se développe grâce à la capacité technique dont ils disposent mais aussi du fait de l’existence d’outils comme les systèmes de gestion d’immeubles et d’exploitation hôtelière, qui sont déjà maintenus par l’informatique pour les équipes de gestion des établissements.

La connectivité hors bande permet l’Internet des Objets

On trouve l’utilisation de la gestion hors bande (OOB) au cœur de plusieurs tâches de gestion existantes. La gestion hors bande est nécessaire pour garantir l’accès de l’administrateur aux éléments comme les commutateurs réseau, les routeurs, les unités d’alimentation électrique et à un nombre croissant d’équipements de sécurité comme les pare-feu ou les dispositifs de cryptage. Même si la plupart de ces unités disposent d’une connexion IP pour leur gestion de base, de nombreuses fonctions d’administration critique comme les mises à jour de progiciel ne sont disponibles que via les ports console série. De plus, si la connectivité IP est perdue ou si un périphérique est « planté », les commandes ne peuvent plus être exécutées. Il faut alors redémarrer le matériel via l’alimentation électrique. Ce qui peut parfois n’être réalisé que grâce à smartOOB via un chemin d’accès distinct, tel qu’une liaison de sauvegarde ADSL, une connexion téléphonique ou un lien 3G/4G.

De la même manière que de nouvelles catégories d’appareils ont évolué en connectivité IP, une nouvelle catégorie de solutions smartOOB a augmenté le nombre et le type d’appareils auxquels ils peuvent se connecter. Les réseaux de caméras de vidéosurveillance, les guichets automatiques, les distributeurs automatiques de billets, les terminaux de jeux d’argent et le CVC (chauffage, ventilation, climatisation) appartiennent à une liste qui ne cesse de s’allonger. Dans certains domaines spécifiques, en particulier si les dépenses d’investissement sont élevées comme les installations industrielles, smartOOB est une option pour ajouter la connectivité à un dispositif existant beaucoup plus économique qu’acheter un nouveau modèle. C’est une véritable aubaine pour les projets IoT où les appareils ont besoin de connectivité avec un accès flexible tels que les réseaux mobiles 3G et 4G aussi bien que pour les applications embarquées dans les véhicules.

La flexibilité est vitale

Certaines solutions smartOOB ont également connu une renaissance en termes d’ouverture. Cela s’est produit sur deux fronts. Tout d’abord, l’ouverture des périphériques via les API a permis aux entreprises de créer des scripts flexibles, capables d’automatiser de nombreuses fonctions de dépannage en fonction des réponses provenant de l’appareil. D’autre part, l’utilisation de normes communes telles que SNMP a autorisé une intégration plus étroite avec des plateformes de gestion de réseau bien utilisées comme Solarwinds et Nagios. Celles-ci offrent de plus en plus de fonctionnalités de gestion à distance pour les périphériques IoT.

Les départements IT englobent smartOOB comme une partie de ce que sont effectivement les applications IoT en vigueur. C’est désormais évident dans la communauté des data centers et des fournisseurs de services. Par exemple, Sohonet, un fournisseur de services réseau réputé auprès de plus de 400 sociétés du secteur des médias et du divertissement, dont BBC Worldwide, HBO et NBC Universal, utilise smartOOB pour gérer des appareils répartis dans 60 points de vente sur trois continents. Comme l’explique Ben Roeder, directeur technique chez Sohonet : « Avec le temps, le matériel finira par tomber en panne et avoir accès à une console pour gérer les changements de configuration à distance, l’alimentation électrique ou même le matériel neuf tout juste reçu et que nous pouvons installer à partir d’une console distante est une exigence simple mais essentielle. » Pour Sohonet, son smartOOB Opengear a été intégré dans son propre système de gestion de réseau, créé en interne pour faciliter le dépannage et l’automatisation.

Pour TMV Control Systems, fabricant d’équipements de chemin de fer, SmartOOB équipe son unité de contrôle de traction et de moteur qui permet à ses clients ferroviaires de surveiller à distance les systèmes de moteurs via la connectivité sans fil 3G, les capacités du GPS et la passerelle VPN. « Alors que le recueil des données durait des heures, elles sont désormais automatiquement récupérées en quelques minutes », explique Isaac Sutherland, développeur de logiciels pour TMV Control Systems. « Les superviseurs, les propriétaires d’équipement et les équipes de maintenance ont maintenant accès en ligne à des données datant de quelques minutes seulement. Les problèmes peuvent être identifiés et analysés à mesure qu’ils se produisent afin que le personnel du support à distance puisse fournir des solutions adéquates. »

Pour conclure

Dans l’exemple de TMV, la possibilité d’utiliser le réseau cellulaire est vitale. Comme les réseaux cellulaires continuent de progresser avec des coûts de bande passante plus faibles et plus de performances, cette transition vers l’utilisation de ces réseaux à des fins d’administration IT augmentera. Cependant, malgré tout le battage médiatique existant autour du potentiel de l’IoT, ceux qui en sont chargés sur le terrain sont toujours limités par les budgets. Une des forces de smartOOB est son coût relativement bas. Les départements informatiques examinent comment ils peuvent effectuer un double usage de la technologie, à la fois sur les éléments du réseau et du système existants et sur les nouveaux cas d’utilisation de l’IoT dans des domaines tels que la vidéosurveillance, le contrôle des accès et le CVC. L’IoT pourrait bien représenter un secteur de 500 milliards de dollars dans quelques années, mais pour l’instant, son utilisation par les administrateurs réseau et informatiques pour une meilleure gestion des systèmes critiques a un effet réel.

 

  1. Communiqué par Markets and markets – http://www.marketsandmarkets.com/PressReleases/iot-m2m.asp
  2. Communiqué par Gartner – https://www.gartner.com/newsroom/id/3598917

 

 

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Michel Daviller est Sales Engineer EMEA chez Opengear. Il est basé en France.