Evénements annulés, surveillance renforcée des réseaux sociaux, ventes en bernes, effondrement des valeurs boursières… les entreprises de l’informatique sont chamboulées par l’épidémie de coronavirus.

Les événements IT et Tech sont annulés les uns après les autres suites à l’expansion mondiale de l’épidémie de coronavirus. Après l’annulation emblématique du Mobile World Congress, d’autres organisateurs de salons et conférences ont également décidé de repousser ou annuler leurs événements.
Facebook a annulé sa grande conférence développeur annuelle « F8 2020 ». Elle sera remplacée par des événements locaux et des événements en ligne dans les prochains mois.
La conférence GDC 2020 (Gaming Developer Conference), très attendue en raison de l’arrivée d’une nouvelle génération de GPU et d’une nouvelle génération de consoles (XBox X Series et PS5), qui devait avoir lieu du 16 au 20 mars a été repoussée à une date ultérieure.
Après avoir annulé plusieurs dates de son « MS Ignite Tour » en Asie, Microsoft vient également d’annuler son événement « IOT in Action » prévu le 5 mars à Melbourne en Australie. Pour l’instant, l’éditeur maintient sa grande conférence développeur « Build 2020 » en mai mais suit l’évolution de la situation et n’exclut pas son annulation ou son remplacement par un événement en ligne uniquement.

En France, le gouvernement a émis ce Samedi une interdiction, valable sur tout le territoire, de tous rassemblements de plus de 5000 personnes en milieu confiné, et ce jusqu’à nouvel ordre !

Conséquence immédiate, l’événement « Big Data Paris 2020 » qui devait avoir lieu les 9 et 10 mars vient d’être repoussé aux 27 et 28 mai 2020 au Palais des Congrès.
Il en va de même du salon « Solutions RH et eLearning Expo 2020 » attendu mi-mars et qui vient lui aussi d’être décalé aux 26, 27 et 28 mai à la Porte de Versailles à Paris.
Et l’événement « IT Partners » qui devait se tenir les 11 et 12 mars prochains est lui aussi reporté au 1 et 2 juillet, toujours à Disneyland Paris.

Des réseaux sociaux sous pression

Les équipes de contrôle de contenus d’Amazon, Facebook, Google et Twitter ont également fort à faire. Durant le week-end, on apprenait qu’Amazon avait dû retirer de ses différentes marketplaces mondiales plus d’un million de produits factices prétendant soigner ou prévenir du coronavirus Covid-19.

Google a mis en place un mécanisme SOS Alert @WHO pour s’assurer que toute personne faisant des recherches depuis son moteur sur les sujets liés au Coronavirus tombe en priorité sur une page officielle avec des conseils de sécurité et autres informations utiles.

Facebook lutte également contre les Fake News sur le sujet et a monté une équipe chargée de débusquer les théories conspirationnistes. Le réseau social utilise également son « Face Check » pour alerter les utilisateurs contre les fausses nouvelles autour du coronavirus.

Des ventes en berne

Les difficultés d’approvisionnement en produits fabriqués en Chine commencent à se ressentir un peu partout. Mais au-delà de ces problèmes, l’annulation du MWC a également bouleversé les plans de nombreuses entreprises.

Les ventes du nouveau Samsung Galaxy S20 en Corée du Sud sont très inférieures aux prévisions. Samsung n’aurait écoulé que 70 800 unités le jour de la sortie, soit deux fois moins que pour le Galaxy S10 et sept fois moins que pour le Galaxy Note 10. Le fabricant pointe directement du doigt l’épidémie de Coronavirus pour expliquer les ventes décevantes de son nouveau flagship. Il est vrai que la Corée du Sud est le pays le plus affecté par l’épidémie après la Chine (4.212 personnes infectées).
Par ailleurs, Samsung a fermé pour quelques jours son usine de fabrication de smartphones à Gumi après la détection de deux cas d’infection.

La Tech n’est pas la seule industrie impactée. Les entreprises pharmaceutiques telles que Pfizer, Merck & Co ou AstraZeneca ont déjà averti que l’épidémie risquait d’affecter la fourniture des certains médicaments. Il en va de même de toutes les industries du tourisme à commencer par les compagnies aériennes et les chaînes hôtelières.

Un crash boursier en préparation ?

Apple, Microsoft, NXP Semiconductors et d’autres entreprises IT ont déjà averti que cette épidémie aurait des impacts sur les résultats trimestriels et qu’elles n’atteindraient pas leurs objectifs.

Et les bourses ont sombré la semaine dernière. Aux USA, l’indice S&P 500 a atteint sa plus basse valeur depuis 9 ans. Les indices boursiers européens ont perdu entre 12 et 13% en une semaine. En une semaine, toutes places de marché confondues, près de 6.000 milliards de dollars de capitalisation boursière se sont évanouis. Et le spectre d’une crise comme celle de 2008 ressurgit.

Cependant, le malheur des uns fait toujours le bonheur des autres. D’autres fournisseurs IT se retrouvent en effet boostés par cette situation : les fournisseurs de solutions de collaboration (comme Slack) ou de vidéoconférence (comme Zoom) ainsi que les fournisseurs de solution de travail à distance ont vu leurs actions fortement décoller ces derniers jours.