L’ensemble des aéroports mondiaux a dépensé 7,8 milliards de dollars en IT représentant plus de 6 % de leur chiffre d’affaires, un ratio élevé par rapport aux dépenses moyennes des entreprises.
Les aéroports constituent un écrin hébergeant de très nombreuses technologies et souvent à la pointe de tendances. A la fois parce qu’ils sont confrontés à une augmentation de l’ordre de 5 % du trafic aérien[1] et qu’ils sont soumis à des mesures de sécurité de plus en plus fortes. Les technologies permettent d’y faire face.
Ces deux dernières années, les dépenses ont largement augmenté passant de 5,6 milliards de dollars en 2013 à 7,8 milliards en 2001 en 2015, une augmentation dont peu d’entreprises ont pu bénéficier. Le premier poste des investissements concerne le traitement des passagers qui constitue la priorité de 3 aéroports sur 4. L’exploitation des aéroports – gestion des ressources affectées aux avions, aux pistes et l’administration des actifs vient en deuxième position mais assez loin derrière (40 % des aéroports). Et en troisième, il s’agit de la gestion des bagages.
Dans le traitement des passagers, l’évolution de des dernières années est assez spectaculaire et a vu la généralisation des kiosques – ils sont installés dans 9 aéroports sur 10 – dont les fonctionnalités se sont étendues et permettent aux passagers de procéder désormais à l’ensemble des opérations d’enregistrement ne laissant plus aux agents des compagnies que la prise en compte des bagages. Sauf que, malgré des améliorations notables, les agents sont toujours nécessaires pour assister les passagers rencontrant des difficultés. 40 % des kiosques permettent d’imprimer les étiquettes pour les bagages que les passagers n’ont plus qu’à déposer dans des endroits ad hoc. Sachant que parallèlement les passagers impriment de plus en plus leur carte d’embarquement chez eux.
L’enregistrement rapide des passagers et des bagages améliorent les flux mais n’empêchent pas la formation d’embouteillage à d’autres endroits, notamment aux passages en douane et à la sécurité. Pour assurer une meilleure fluidité dans les différents points, les aéroports projettent dans les trois ans à venir de déployer des technologies telles que les senseurs pour suivre les mouvements des flux de passagers.
Les technologies de balisage (beacons) qui permettent de réguler les flux de passagers dans les différents points de l’aéroport. 30 % des aéroports prévoient d’installer ce type de technologies dans les trois ans et 50 % de les expérimenter. C’est d’abord le passage à la sécurité (point névralgique s’il en est où il faut enlever ses chaussures, sa ceinture, vider ses poches, sortir ses appareils électroniques, bref, un moment qui gâchent un peu le voyage) qui devrait être équipé en premier. 17 % des endroits en sont déjà équipé et 44 % devraient l’être d’ici à 2018. Les postes d’enregistrement devraient aussi en être largement dotés.
Ces technologies seront utilisées en complément des apps sur mobiles – incluant les montres connectées – permettant de diffuser des informations en temps réel vers les passagers. Les notifications sur les vols sont déjà fournies dans la majorité des aéroports. Elles seront enrichies au fur et à mesure pour faciliter la vie des passagers – temps de passage à la sécurité, disponibilité des parkings – sont prévues dans les années à venir dans une majorité des aéroports.
Les technologies mobiles seront aussi largement utilisés par les personnels aux sols, tout particulièrement dans certains points névralgiques comme les zones d’enregistrement et les lobbies où déjà un tiers des aéroports sont déjà équipés de tablettes, smartphones ou autres appareils mobiles spécialisés.
Les mobiles dans les zones d’opérations telles que la gestion des bagages et des avions utilisent assez déjà des terminaux mobiles spécialisés. Mais à terme, l’usage des smartphones devrait se généraliser.
Les démarches de décision collaborative A-CDM (Airport – Collaborative Decision Making) sont déjà installées partiellement ou en totalité dans un tiers des aéroports (elle est utilisée à Paris-Charles de Gaulle depuis 2 ans) et devraient par un autre tiers dans les trois ans à venir. Cette démarche A-CDM permet d’optimiser le fonctionnement de l’aéroport et de fluidifier le trafic par une meilleure coordination entre tous les partenaires de la plateforme (gestionnaire de l’aéroport, navigation aérienne, compagnies, services météo, etc.).
L’A-CDM à Paris – Charles de Gaulle
Organisée autour d’une application qui rend possible un partage des informations en temps réel sur toutes les étapes du vol, la démarche A-CDM est mis en œuvre à Roissy depuis plusieurs années, C’est une modification des processus de travail, à laquelle chacun doit adhérer pour améliorer la sécurité et la fluidité des vols, favoriser une efficacité plus grande dans la gestion des nœuds d’engorgement et permettre en dernier lieu de rationaliser les coûts.
Parmi les bénéfices, on peut citer :
– Lors des épisodes neigeux de décembre 2010 et janvier 2013, l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle a été le premier à revenir à une pleine capacité ;
– La durée de circulation au sol a diminué de 8% depuis 2010 ;
– Le temps d’attente au niveau des seuils de piste a reculé de 17% depuis 2010 ;
– Le respect des créneaux du Network Manager s’est amélioré de 4% depuis 2010.
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[1] On estime que depuis 1945, le trafic aérien mondial double tous les quinze ans (grâce à un taux de croissance annuel moyen d’environ 5%) portant le nombre de passagers à plus de 3 milliards en 2012.