L’informatique et les télécoms, ç’a eu payé, mais ça paie plus… pourrait-on dire en paraphrasant le fameux sketch de Fernand Raynaud en lisant l’édition 2013 de l’enquête Observatoire des ingénieurs réalisée par le CNISF (c’est la 24e étude socio-économique réalisée par cette institution). De fait les salaires des informaticiens sont largement rentrés dans le rang et sont loin des niveaux connus il y a quelques années.

Le niveau de salaire jugé insuffisant et qui décourage les ingénieurs est très présent dans les SSII et dans les sociétés d’ingénierie (plus d’une fois sur deux), explique le rapport. À l’opposé, il est moins fréquent dans les IAA (industries agro-alimentaires, l’industrie pharmaceutique et surtout dans la métallurgie et la fabrication de produits métalliques.

Côté télécoms, c’est le sentiment d’inquiétude prédomine. La proportion d’ingénieurs inquiets pour leur emploi est bien plus élevée qu’en moyenne dans le secteur des télécommunications (20 %) ; c’est le double de l’an passé. Globalement, moins d’un ingénieur sur dix pense que la crise est conjoncturelle et qu’elle sera résolue à court terme. Les autres y voient plutôt une crise structurelle nécessitant une forte remise en question.

Une photographie des ingénieurs en France

Fin 2012, on comptait 778 000 ingénieurs diplômés de moins de 65 ans contre 749 700 fin 2011. Six ingénieurs sur 10 en activité ont moins de 40 ans. 85 550 ingénieurs ont été recrutés en 2012 dont 80 % en France en diminution de 7 % par rapport à 2011. Côté parité, on est encore loin du compte, même si la situation est en train de se rééquilibrer. En moyenne, 18 % des ingénieurs sont des femmes alors qu’on en compte 28 % parmi les ingénieurs débutants.

Par rapport à la population globale, les ingénieurs ne sont pas trop à plaindre. Quelque 4 % des ingénieurs étaient à la recherche d’un emploi fin 2012, une proportion que l’on doit ramener réduit à 2,8 % si on ne compte pas les jeunes à la recherche d’un premier emploi (respectivement 3,5 % et 2,7 % l’an passé).

La proportion d’ingénieurs travaillant hors France poursuit sa progression : elle a plus que doublé depuis le début des années 2000. Fin 2000, on comptait 7 % d’ingénieurs en activité hors de

France, soit 34 000 personnes. La part des emplois hors de France croît dans toutes les classes d’âge, même si cette progression est moins marquée chez les 40 ans et plus.

Les emplois hors de France métropolitaine sont plus dispersés, l’Asie apparaît dans la liste des principales destinations. Près de la moitié des emplois hors de France métropolitaine (50,1 %) se concentrent dans 6 pays : Suisse (11,2 %), États-Unis (10,9 %), Allemagne (9,6 %), Grande-Bretagne (7,5 %), Autre Asie (5,6 %) et Belgique (5,3 %).