Une nouvelle étude Agora et T-Systems fait le point sur l’impact de la crise pandémique sur les DSI et leur SI. L’étude confirme ce que l’on présentait et ce qui a déjà été dit ici et là mais présente l’intérêt de chiffrer l’ampleur de certaines transformations…

Quels impacts ont eu le Covid sur les systèmes d’informations et les stratégies des DSI ? Réalisée par le club Agora des DSI pour T-Systems, une étude en trois volets tente de faire le point. Selon l’enquête menée auprès de 45 DSI de très grandes entreprises, le confinement de 2020 a provoqué une croissance sans précédent des déploiements de solutions digitales pour permettre aux entreprises de continuer leur activité. C’est notamment le cas pour 87% des DSI qui a cette occasion ont mis en œuvre des VPN, des solutions de visioconférence ou encore des outils collaboratifs avec des budgets en hausse de 84% dans ce domaine.

Des progrès à réaliser sur la sécurité

À cette occasion, 64% des DSI ont estimé qu’ils avaient encore des progrès à faire en matière de sécurisation des outils de travail collaboratif et, plus globalement, 68% avouent devoir améliorer la protection des environnements de travail en « home office ». Un constat étonnant quand on sait par ailleurs que les DSI interrogés affirment tous avoir pris en compte l’aspect sécurité dans leurs processus de sélection et que 93% d’entre eux ont vu leur budget cybersécurité augmenter.

Mais, ils ne sont que 40% à posséder un SOC (Security Operations Center) externalisé et 44 % un SIEM (Security Information Event Management) souligne l’étude, rappelant par ailleurs que l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information considère les journaux d’événements comme une brique technique indispensable à la gestion de la sécurité des systèmes d’information.

Le cloud en plein essor avec une préférence pour les solutions SaaS

Certainement pour gagner en réactivité dans un contexte guidé par l’urgence, 71% des DSI ont opté pour des solutions SaaS, plus rapides à déployer.

Ils ont également eu recours au IaaS afin d’augmenter leur capacité de stockage (27%) et pour accroitre leur puissance de calcul (36%), 22% d’entre eux ayant opté pour des VM nues tandis que 28% ont préféré du IaaS avec un OS managé.

À noter que 76% prévoient d’accélérer le développement du cloud externalisé dans les prochains mois.

Si les budgets Cloud, collaboratifs et cybersécurité sont orientés à la hausse en 2021, d’autres sont en contrepartie orientés à la baisse : c’est notamment le cas de la R&D (pour 31% des DSI), du recrutement (pour 42% des DSI), et de l’ERP (pour 31% des DSI).

Souveraineté : des DSI en plein paradoxe ?

À l’heure du choix d’un prestataire, 44% des DSI déclarent s’interroger sur la nationalité de leur opérateur de Cloud depuis l’invalidation du Privacy Shield et 51% estiment que la décision de la Cour de justice de l’Union européenne en juillet dernier a eu un impact sur leur gouvernance des données vis-à-vis des fournisseurs américains.

Une écrasante majorité (91%) déclare même qu’il est important que leur opérateur de Cloud ne soit pas soumis au Patriot Act.
Autant de bonnes nouvelles pour le projet de métacloud européen GAIA-X.

Pour autant, seulement 20% auraient mis en place une solution de gouvernance des données alors que la majorité de ces mêmes DSI (67%) utilisent un cloud américain contre 44% qui s’appuie sur un cloud européen.

Par ailleurs, près de la moitié des DSI (49%) envisage de renforcer leur stratégie multi-cloud. Des stratégies multi-cloud qui ne se résument pas à prendre le prestataire le moins cher. Dans la plupart des cas, les entreprises sont contraintes par des réglementations locales (Chine) ou encore par des critères d’accessibilité. Force est de constater que la posture des DSI en matière de souveraineté oscille désormais entre pragmatisme et volonté de protéger les données de leur entreprise.