D’abord proposé comme une connexion de confort pour les visiteurs, le Wi-Fi est désormais devenu le réseau principal utilisé par les employés au sein de nombreuses entreprises. Pour répondre aux besoins du plus grand nombre, le Wi-Fi doit ainsi remplir plusieurs obligations parmi lesquelles : être stable, rapide, de qualité irréprochable et prendre en compte cinq enjeux majeurs :

1 – BYOD : du nomadisme à la mobilité

D’abord mis en place pour les visiteurs, le Wi-Fi sert aujourd’hui aussi bien à ces derniers qu’aux employés qui peuvent s’y connecter en utilisant leurs propres terminaux et ce, depuis leur bureau, une salle de réunion ou une filiale.

Ainsi, le type de terminaux connectés à l’architecture sans fil s’est extraordinairement diversifié ces dernières années : PC, laptops, tablettes, Smartphones (Android, iOS, Microsoft), etc. Les analystes prévoient d’ailleurs que, dès 2016, le nombre de tablettes dépassera très largement celui des laptops.

La solution Wi-Fi doit donc permettre de reconnaitre automatiquement le type de terminal connecté, avec ses propres caractéristiques (OS, débit, type de navigateur,…) et s’adapter tout aussi automatiquement en termes de débit, de politique de sécurité, de format d’affichage… pour répondre aux besoins et impératifs de productivité et d’efficacité.

2 – La qualité du roaming

La mobilité implique le déplacement des terminaux connectés et le passage d’une borne Wi-Fi à une autre. Ce passage, appeler roaming, génère la plupart du temps une baisse de débit et une augmentation de la latence, soit le temps de réponse du réseau à cette sollicitation. En effet, lorsqu’un terminal, quel qu’il soit, se retrouve dans une zone couverte par 2 bornes, il va comparer la qualité du signal et basculer sur l’une ou l’autre borne. Ce faisant il doit changer de canal, ce qui entraine mécaniquement une perte de débit et d’efficacité (ou une augmentation de la latence), voire une perte du signal et donc une coupure de session.

Un exemple type est celui d’un médecin passant de chambre en chambre dans un centre hospitalier et perdant presque systématiquement la connexion provoquant le rechargement du dossier du patient suivant : le temps nécessaire par patient passe ainsi de 5 à 15 minutes…

La qualité du traitement du signal en mobilité s’avère donc primordiale, surtout si en plus des données, la visio et/ou la téléphonie sur IP passent également par la connexion Wi-Fi.

3 – L’augmentation des connexions simultanées

Les bornes wifi, se comportant comme un hub, partagent la bande passante disponible entre les connexions qu’elles gèrent.

Pour la plupart des solutions, c’est le terminal qui choisit à quelle borne il souhaite se connecter, en fonction de la force du signal (proximité de la borne), même si celle-ci est déjà surchargée en nombre de connexions ou en débit utilisé. Il en résulte mécaniquement une baisse de la vitesse et de l’efficacité de la connexion.

Le cas de la salle de conférence, ou du campus étudiant, où chaque utilisateur se connecte avec, au minimum, 2 terminaux différents, est un bon exemple.

La solution Wi-Fi idéale doit donc redonner le pouvoir aux bornes en permettant à ces dernières de décider, entre elles, qui est la plus à même d’assurer la meilleure connexion possible à l’utilisateur mobile.

Par ailleurs, elle doit utiliser, pour assurer la couverture d’un espace, le moins de canaux possibles afin de limiter le changement de canal et multiplier les possibilités de connexions.

Certaines sont même capables de n’utiliser qu’un seul canal, quelque soit le nombre de bornes nécessaires, pour un espace donné. On parle alors de solution Wi-Fi « mono-canal » ou « mono-cellule » en opposition au Wi-Fi « multicanal » ou « micro-cellule ».

4 – Performances au moins équivalentes au filaire

Les applications sont de plus en plus gourmandes en bande passante. Une borne Wi-Fi est un « hub », elle divise son débit maximum par le nombre de connexions gérées à un moment donné. Si un énième utilisateur souhaite se connecter sur une borne déjà bien chargée, et réalise un important transfert de fichier, il pénalisera immédiatement les autres utilisateurs. Des technologies permettent de réduire cet impact en dirigeant les connexions vers les bornes les plus aptes à garantir le meilleur débit.

La dernière norme Wi-Fi, 802.11ac, permet d’assurer des débits de plusieurs Gb/s par connexion. Encore faut-il pouvoir le faire… Car si l’ensemble des constructeurs assure pouvoir offrir un tel débit, dans la pratique ce n’est pas tout à fait vrai. Une grande majorité des acteurs implémentent la norme dans leurs équipements, mais si on y regarde de plus près, peu de produits sur le marché peuvent réellement offrir de tels débits.

En effet, la « bande passante » du Wifi se mesure en Mhz : 160 Mhz au total. Cette bande est découpée en canaux de 20, 40, 80 ou 160 Mhz (soit respectivement 8, 4, 2 ou 1 canal de disponibles). Généralement, dans un déploiement Wi-Fi classique, plusieurs canaux sont indispensables pour couvrir une zone avec plusieurs bornes et éviter le recouvrement et donc les problèmes de roaming. Le 802.11ac nécessite, pour pouvoir proposer un débit supérieur au Gb/s, un canal de 80 Mhz voire de 160Mhz pour un débit de plus de 3 Gb/s par utilisateur.

De fait, le nombre de canaux étant limité et les technologies généralement utilisées nécessitant, de base, l’utilisation de plusieurs canaux ; les bornes n’ont plus assez de débit pour assurer les promesses de cette nouvelle norme. Pour palier et limiter ce problème, la réponse de plusieurs constructeurs est de réaliser le 802.11ac sur un canal de 40 Mhz mais avec un débit largement inférieur : entre 450 et 600 Mb/s.

5 – 802.11ac = passage obligé au 802.3at ?

Enfin, la plupart des bornes Wi-Fi sont installées en POE, pour des raisons pratiques et esthétiques évidentes. Or, pour assurer la puissance électrique nécessaire, de très nombreux constructeurs imposent le passage en 802.3at (ou POE+) pour pouvoir alimenter correctement leurs bornes 802.11ac.

Ainsi, un mauvais choix de solution Wi-Fi 802.11ac peut impliquer des coûts additionnels cachés pouvant être importants comme changer l’ensemble des switchs POE concernés ou devoir ajouter des boitiers intermédiaires, appelés « Power injector », entre le port du switch et celui de la borne.

Le Wi-Fi est devenu indispensable en offrant à la fois économie de câblage, facilité de gestion, mobilité, et évolutivité aux entreprises, à condition de choisir la solution et le déploiement Wi-Fi qui permettent d’éviter les écueils et désillusions.

 

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Jérôme Combes est directeur technique de Zycko France