Grâce à la connexion par satellite, toutes les entreprises et les foyers de l’Union européenne peuvent disposer d’une connexion à haut débit, y compris les millions de citoyens qui n’avaient pas accès aux réseaux à haut débit ou mobiles.À la fin 2012, 99,4 % des foyers de l’UE avaient accès à une couverture en haut débit de base, soit fixe soit mobile, y compris 96,1 % des foyers dans les régions rurales. Il restait cependant à desservir 0,6 % de la population (soit environ 3 millions de citoyens), dont de nombreuses familles et entreprises installées dans des régions isolées ou rurales où le déploiement du haut débit fixe ou mobile est plus compliqué et coûteux.

De nombreux Européens ne savent pas qu’ils peuvent bénéficier du haut débit par satellite. L’Union européenne lance broadbandforall.eu, un service développé par l’Association européenne des opérateurs de satellites (ESOA) qui permet aux citoyens de vérifier rapidement les choix qui s’offrent à eux en matière de haut débit par satellite.

148 satellites fournissent des services aux Européens. Les abonnements de base démarrent à 10 euros par mois, les abonnements 20 Mbps à 25 euros par mois, et le prix moyen d’une antenne parabolique est de 350 euros (il peut être inférieur en cas d’abonnement à tarif majoré).

Comment les 100% de couverture ont été atteints

Fixe (ADSL, VDSL, câble, fibre, cuivre) 96,1 %
Mobile (2G, 3G, 4G) 99,4 %
Satellite 100 %

Le paquet législatif «continent connecté» présenté par la Commission pour renforcer le marché unique des télécommunications vise à permettre l’émergence de champions européens performants dans d’autres domaines de l’écosystème numérique. Par exemple, des mesures telles qu’un régime d’autorisation unique garantiront que le droit d’opérer dans un État membre s’étendra à tous les États membres. Ces mesures favoriseront notamment les technologies transfrontières, comme le satellite. Avec la mise en place d’un cadre commun et d’une gouvernance coopérative, il ne devrait plus être nécessaire de traiter avec plusieurs niveaux de bureaucratie.

Les satellites modernes bidirectionnels en bande KA peuvent offrir des vitesses de téléchargement allant jusqu’à 20 mégabits par seconde. Des entreprises comme Eutelsat et Astra font partie des leaders mondiaux du haut débit par satellite. Aujourd’hui, plus de 250 satellites en orbite géostationnaire fournissent plus de 20 000 chaînes de télévision, et quelque 148 d’entre eux sont des satellites européens exploités par des membres de l’ESOA.

Par ailleurs, la Commission a financé deux initiatives pour soutenir le déploiement du haut débit par satellite dans les régions européennes, auxquelles participent 43 partenaires de 16 États membres. Les projets SABER et BRESAT rassemblent des autorités nationales et régionales qui collaborent avec d’importants représentants du secteur des satellites afin de sensibiliser le public, d’échanger les bonnes pratiques en matière d’utilisation des fonds, d’analyser les entraves et de proposer des solutions.

Haut débit par satellite

Aujourd’hui, le haut débit par satellite est globalement comparable au haut débit par DSL en termes de coûts et de performance et il existe des abonnements de base à partir de 10 euros par mois. Bien que la fibre et le câble offrent des vitesses supérieures, ils ne sont pas accessibles à tous les utilisateurs, contrairement au satellite qui devient aujourd’hui attrayant, surtout dans les régions reculées où la couverture fixe ou mobile est faible ou inexistante.

Quelles sont les aides publiques disponibles pour poursuivre le déploiement du haut débit dans les régions rurales? Le financement public continue de jouer un rôle majeur pour apporter le haut débit aux foyers et aux entreprises, notamment dans les régions rurales. La Commission a élaboré des lignes directrices concernant les aides d’État qui prévoient des conditions généreuses afin d’aider les États membres à mettre en place le haut débit en favorisant la concurrence.

Le haut débit sera soutenu par le mécanisme d’interconnexion pour l’Europe, les TIC étant à présent une priorité des fonds structurels de l’UE, et les nouvelles lignes directrices relatives aux aides d’État pour le haut débit.

Prochaines étapes

Les services numériques de demain – de la télévision connectée à l’informatique en nuage et la santé en ligne – s’appuient de plus en plus sur des connexions de haut débit. Ces connexions sont devenues cruciales pour l’économie et, d’après les différentes estimations, une augmentation de 10 % de la pénétration du haut débit permettrait une hausse de 1 à 1,5 % du PIB. Les objectifs de la stratégie en matière de haut débit sont les suivants:

– le haut débit de base pour tous au plus tard en 2013;
– les réseaux de nouvelle génération (30 Mbps ou plus) pour tous au plus tard en 2020;
– 50 % des foyers disposant d’un accès à 100 Mbps ou plus.

Une Europe dans une situation délicate

Ces chiffres présentées par l’Union européenne s’inscrivent dans un climat de relative morosité ou, à tout le moins, de difficultés et de changement de business models. « Alors que l’Europe a été le berceau de la téléphonie mobile, elle a complètement raté le virage du Très Haut Débit, rappelait la semaine dernière Michel Combes, Pdg d’Alcatel-Lucent lors de son audition devant les députés de la commission des affaires économiques (Pour accéder à cette audition). Résultat, 47 % des connexions 4G sont aux Etats-Unis, 27 % en Corée et 6 % seulement en Europe. Nous sommes dans la situation où étaient les Etats-Unis il y a une dizaine d’années et qui a entrainé la disparition de Motorola, Nortel et Lucent.  Dans un billet publié la semaine dernière (Un marché européen qui n’aura pas retrouvé son niveau de 2010… en 2015), Didier Pouillot, Directeur de la Business Unit Telecom Strategy de l’Idate explique que « s’ajoute un climat économique particulièrement tendu, qui éprouve les limites de la résilience traditionnellement attribuée au secteur télécoms, et une concurrence particulièrement intense qui souligne l’extrême fragmentation du marché européen ».

Pour Didier Pouillot, Directeur de la Business Unit Stratégies Télécoms, « Cette explosion des usages et des trafics liés, peut aussi constituer une opportunité pour les opérateurs, pour autant qu’ils parviennent à en exploiter la valeur. C’est tout le chantier qui s’ouvre aujourd’hui devant eux. »

Pour le consultant de l’Idate, quatre tendances qui vont peser sur l’organisation industrielle du service des télécommunications en Europe :

– « Il est probable que le très fort ralentissement des revenus et des marges des opérateurs européens va se traduire par une phase de fusions directes ou de partages avancés des infrastructures, d’abord au niveau national avant qu’elles puissent déboucher sur la reprise de stratégies cross-border.

– L’effondrement de la valeur des groupes européens ouvre également la porte, dans la recomposition du secteur, aux investissements d’acteurs non-européens,

– La dynamique du très haut débit mobile et des micro-cellules pousse à la convergence des infrastructures fixe-mobile (backhauling/backboning) et des offres quadplay,

– Les évolutions des technologies réseaux, en particulier celles qui s’inscrivent dans la notion de SDN (Software Defined Network) et l’intégration des architectures Cloud, même si les conséquences dans la relation des telcos vis-à-vis des fournisseurs et des OTT (Over-The-Top) sont encore difficiles à appréhender ».