L’Union européenne a sélectionné huit sites pour y établir des centres qui accueilleront les premiers supercalculateurs européens.

Concrètement c’est l’entreprise commune européenne pour le calcul à haute performance (EuroHPC) qui a opéré la sélection des huit sites dans dans 8 États membres : Barcelone (Espagne), à Bologne (Italie), à Kajaani (Finlande), à Minho (Portugal), à Ostrava (République tchèque), à Bissen (Luxembourg), à Sofia (Bulgarie) et à Maribor (Slovénie). EuroHPC est une structure juridique et financière qui a été créée en novembre 2018 et restera opérationnelle jusqu’à la fin de 2026 qui met en commun les ressources de 25 pays européens dont la mission est de mettre en œuvre une infrastructure de supercalcul.

Ils soutiendront le développement d’applications majeures dans des domaines tels que la médecine personnalisée, la conception de médicaments et de matériaux, la bio-ingénierie, les prévisions météorologiques et le changement climatique. Au total, 19 des 28 pays participant à l’entreprise commune feront partie des consortiums à la tête de ces centres.

En tenant compte des fonds de l’UE, cela représente un budget total de 840 millions d’euros. Les modalités de financement des nouveaux supercalculateurs seront détaillées dans les conventions d’hébergement qui seront signées prochainement.

L’entreprise commune EuroHPC envisage, avec les sites d’hébergement sélectionnés, d’acquérir 8 superordinateurs : 3 précurseurs de machines exaflopiques (capables d’exécuter plus de 150 pétaflops, soit 150 millions de milliards de calculs par seconde) qui se rangeront parmi les cinq premiers du classement mondial et 5 machines pétaflopiques (capables d’exécuter au moins 4 pétaflops, soit 4 millions de milliards d’opérations par seconde). A ce jour, la machine la plus puissante sur la planète est le système Summit d’IBM installé dans au Oak Ridge National Laboratory dans le Tennessee dont la puissance culminait à 143 PFlops.

Cette initiative visera à rattraper le retard important de l’Europe en matière de supercalculateurs face aux Etats-Unis et à la Chine. En termes de puissance, l’Europe de l’Ouest représente un peu moins de 10 % de la puissance cumulée de calcul contre l’Amérique du Nord (principalement les Etats-Unis) avec 38,7 % et l’Asie de l’Est (principalement la Chine) avec 41 %.

Les précurseurs de systèmes exaflopiques devraient fournir 4 à 5 fois plus de puissance de calcul que les meilleurs systèmes actuels de calcul à haute performance du Partenariat pour le calcul avancé en Europe (PRACE). Ensemble, ces précurseurs et les systèmes pétaflopiques permettront de doubler les ressources de supercalcul disponibles au niveau européen, auxquelles un nombre beaucoup plus grand d’utilisateurs pourront ainsi avoir accès.

Dans les prochains mois, l’entreprise commune signera des conventions avec les entités d’hébergement sélectionnées et leurs consortiums d’hébergement. Ces conventions préciseront le déroulement du processus d’acquisition des machines ainsi que les engagements budgétaires respectifs de la Commission et des pays membres. Les supercalculateurs devraient être opérationnels dans le courant du second semestre de 2020 pour les utilisateurs européens issus du monde universitaire, de l’industrie et du secteur public. Tous les nouveaux supercalculateurs seront connectés au réseau paneuropéen à haut débit GÉANT.

Proposée par la Commission et soutenue par le Conseil de l’UE, l’entreprise commune EuroHPC a été créée en novembre 2018 dans le but de doter l’UE d’une infrastructure de supercalcul de classe mondiale d’ici la fin de 2020.

En février 2019, EuroHPC a lancé ses premiers appels à manifestation d’intérêt en vue de sélectionner les sites qui accueilleront ses premiers supercalculateurs d’ici la fin de 2020. Deux appels ont été ouverts : l’un pour les entités qui hébergeront les supercalculateurs pétaflopiques et l’autre pour celles qui hébergeront les supercalculateurs pré-exaflopiques.

Le calcul à haute performance est une priorité essentielle du programme de l’UE pour une Europe numérique proposé par la Commission en mai 2018 dans le contexte du prochain budget à long terme de l’UE, qui comprend une proposition de 2,7 milliards d’euros pour financer le calcul à haute performance en Europe au cours de la période 2021-2027. Ce budget permettra à l’entreprise commune EuroHPC de soutenir l’acquisition de supercalculateurs exaflopiques (capables d’exécuter 1018 calculs par seconde, soit un millier de pétaflops) d’ici à 2023, et le développement d’applications de pointe fonctionnant sur ces supercalculateurs et des compétences nécessaires pour les utiliser.

L’entreprise commune sera dotée d’un budget d’un milliard d’€, provenant pour moitié du budget de l’UE et pour moitié des États membres européens participants. Des partenaires privés apporteront des ressources complémentaires d’une valeur supérieure à 400 millions d’€. Les activités de l’entreprise commune se concentreront dans deux domaines:

– Une infrastructure de supercalcul paneuropéenne : il s’agira d’acquérir et de déployer dans l’UE deux supercalculateurs qui figureront parmi les cinq plus puissants du monde, et au moins deux autres qui, actuellement, se classeraient parmi les 25 premiers mondiaux. Ces machines seront interconnectées avec les supercalculateurs nationaux existants et mis à disposition des utilisateurs publics et privés dans toute l’Europe, au service de plus de 800 domaines d’application scientifique et industrielle.

– La recherche et l’innovation : le but est de soutenir le développement d’un écosystème européen de supercalcul, stimulant un secteur de l’équipement technologique et qui mettra les ressources de supercalcul dans de nombreux domaines d’application à la disposition d’un grand nombre d’utilisateurs publics et privés.