Plus de 90 des dirigeants d’entreprise sont convaincues que l’IA améliorera le processus décisionnel
C’est que confirme une étude réalisée par Tata Communications qui montre également que trois responsables sur quatre (75%) parmi le panel interrogé pour cette étude pensent que l’IA créera de nouveaux emplois.
Détournant le débat des craintes dystopiques pour l’orienter vers la collaboration humaine et la diversité cognitive, cette étude envisage l’IA comme un moyen d’enrichir et non pas de remplacer la pensée humaine. Elle y voit des opportunités intéressantes pour les entreprises et leurs salariés.
« Les idées répandues concernant l’IA se concentrent sur la notion de « singularité » – une époque hypothétique à laquelle l’intelligence artificielle aura surpassé l’homme, commente Ken Goldberg, professeur à l’université de Berkeley et co-auteur du rapport. Toutefois, un intérêt se développe actuellement pour la « multiplicité », autrement dit l’utilisation de l’IA pour faciliter la collaboration entre machines et humains dans le but d’innover et de résoudre des problèmes. Cette étude menée auprès de dirigeants en collaboration avec Tata Communications révèle que la multiplicité, qui constitue une vision positive et inclusive de l’IA, gagne du terrain.
L’IA est désormais perçue comme un nouveau type d’intelligence qui peut compléter les types existants que sont l’intelligence émotionnelle, sociale, spatiale et créative, poursuit Vinod Kumar, directeur général de Tata Communications. Le pouvoir transformationnel de la multiplicité réside dans sa capacité à améliorer la diversité cognitive en combinant les différents types d’intelligence d’une manière nouvelle au profit de toutes les entreprises et de leurs employés. »
Outre l’enquête menée auprès de 120 dirigeants, l’étude s’appuie également sur 15 entretiens approfondis avec des chefs d’entreprises, cadres et leaders d’opinion, ainsi que sur des forums de discussion ayant réuni des experts renommés dans différentes disciplines : IA, apprentissage machine, design, art, administration, politique, éthique, entrepreneuriat, économie comportementale, journalisme, ingénierie et ressources humaines.
Parmi les autres points de ce rapport :
L’IA peut améliorer la diversité cognitive au sein des groupes
Il est de plus en plus communément admis que la diversité de pensée produit de meilleurs résultats dans le cadre de projets. Les dirigeants d’entreprises estiment que l’IA pourrait permettre de créer et maintenir des groupes de travail qui favorisent cette diversité cognitive.
L’IA peut aider les employés à gagner en agilité et à faire preuve de curiosité.
La quasi-totalité (93%) des chefs d’entreprises interrogés dans le cadre de l’étude s’accordent à dire que l’IA peut améliorer l’implication des employés. Elle peut évaluer les compétences de chaque employé et les priorités en matière d’innovation et suggérer des activités pour encourager la pensée créative à tous les niveaux de l’organisation hiérarchique. Elle contribue ainsi à la démocratisation du processus créatif et à une plus grande implication de l’ensemble des employés.
L’IA peut améliorer la collaboration humaine
Les entreprises sont de plus en plus multiculturelles, mais la diversité des langues et cultures constitue parfois un obstacle à la collaboration. La plupart (80%) des dirigeants interrogés conviennent que l’IA faciliterait la constitution, l’organisation et la communication des équipes, notamment à l’international.
La structure de travail est appelée à changer et nécessitera une plus grande agilité et flexibilité
Pour 75% des cadres, l’IA devrait se traduire par des créations de postes au sein de leur entreprise. Elle pourrait permettre aux employés de se libérer des tâches fastidieuses et répétitives pour se recentrer sur la communication et l’innovation. Le travail ne sera plus basé sur des tâches mais sur une stratégie et favorisera la curiosité et la pensée créative parmi les employés.
Les applications de l’IA selon McKinsey
Le McKinsey Global Institute (Notes from the frontier: Modeling the impact of AI on the world economy) a examiné cinq grandes catégories d’IA : la vision par ordinateur, le langage naturel, les assistants virtuels, l’automatisation des processus robotisés et l’apprentissage automatique avancé (machine learning). Les entreprises utiliseront probablement ces outils à des degrés divers. Certains adopteront une approche opportuniste, en testant une seule technologie et en la pilotant dans une fonction spécifique (une approche que notre modélisation appelle l’adoption). D’autres pourraient être plus audacieux, en adoptant tous les cinq et en les absorbant dans toute l’organisation (une approche que nous appelons l’absorption totale). Entre ces deux pôles, il y aura beaucoup d’entreprises à différents stades d’adoption; Le modèle capture également cet impact partiel.
D’ici 2030, la simulation moyenne de McKinsey montre qu’environ 70% des entreprises ont adopté au moins un type de technologie d’IA, mais que moins de la moitié auront pleinement intégré les cinq catégories. Le modèle d’adoption et d’absorption complète pourrait être relativement rapide – au plus haut niveau observé avec d’autres technologies.
Au niveau mondial moyen d’adoption et d’absorption impliqué dans la simulation du cabinet McKinsey, l’IA pourrait fournir une activité économique mondiale supplémentaire d’environ 13 000 milliards de dollars d’ici 2030 (le PIB des Etats-Unis est d’environ 18 000 milliards de dollars), soit environ 16% de plus que le PIB cumulé d’aujourd’hui. Cela représente une croissance du PIB supplémentaire de 1,2% par an. S’il était appliqué, cet impact se comparerait bien à celui d’autres technologies à usage général à travers l’histoire.