L’enseignement à distance a évolué à un rythme effréné ces dernières années, allant de la ludification des tâches et de la narration interactive du programme, à des devoirs collaboratifs, en passant par la conception d’un plan de travail personnel pour chaque étudiant.
La pandémie COVID-19 nous a montré l’importance de disposer d’un outil d’e-learning disponible immédiatement, mais outre la pandémie, d’autres situations comme les conditions météorologiques extrêmes rendant les écoles inaccessibles peuvent également nécessiter une réponse des conseils d’éducation.
Ce contexte doit modifier nos critères lors du choix d’une infrastructure d’e-learning, elle ne doit pas être robuste et rigide, mais flexible et utilisable à la demande.

Enseignement à distance avec des infrastructures intelligentes

La route vers une nouvelle génération de programmes scolaires est encore longue, mais il se pourrait que la crise sanitaire actuelle opère inéluctablement et définitivement des changements importants. C’est le parti pris d’une députée LR qui estime que la continuité pédagogique ne pourra se faire que si le système éducatif intègre l’enseignement à distance comme une composante à part entière. Sa très récente proposition de loi fait d’ores et déjà couler beaucoup d’encre…

Quelle qu’en soit l’issue, les infrastructures informatiques prenant en charge l’enseignement à distance doivent pouvoir faire face à des événements imprévus et à une augmentation soudaine de la demande en volumes d’information. Ces derniers sont essentiels à l’enseignement à distance pour prendre en charge l’ensemble des applications, de lourds fichiers vidéo, des devoirs envoyés et traités, et des informations partagées par les étudiants et les enseignants. Plus le nombre d’utilisateurs d’une interface particulière d’enseignement à distance est élevé, plus l’infrastructure devra s’adapter. En cas de catastrophe comme en temps normal, les capacités de l’infrastructure informatique doivent pouvoir augmenter ou diminuer facilement, rapidement et efficacement en fonction des besoins. Cette nécessité est renforcée par l’adoption d’applications pédagogiques innovantes qui nécessitent d’importantes ressources documentaires.

Dans le domaine de l’éducation, comme dans tout autre domaine, la capacité à évoluer au bon moment est conditionnée par l’infrastructure informatique. Les systèmes éducatifs sont (pour la plupart) dirigés par le gouvernement et institutionnalisés, et ne sont donc pas préparés à l’acquisition rapide d’infrastructures. Très souvent, l’achat d’une infrastructure de stockage de données implique une facture globale de plusieurs centaines de milliers d’euros. En cas de crise, comme celle à laquelle nous sommes confrontés actuellement, les installations professionnelles et techniques qui étaient insuffisantes le restent, la clé est donc l’anticipation. Or, les systèmes éducatifs d’aujourd’hui ne peuvent pas augmenter leurs ressources informatiques assez rapidement pour s’adapter à des changements soudains d’organisation.

Des infrastructures destinées à soutenir les élèves et les enseignants

Tandis que l’intérêt porté aux infrastructures d’e-learning est saisonnier, la demande ne cesse de croître. Par conséquent, ces infrastructures doivent répondre à la demande et augmenter (ou diminuer) leurs capacités en fonction des besoins. Néanmoins, les systèmes éducatifs ne sont pas en mesure de transférer rapidement le matériel d’un point A à un point B et de l’installer lorsqu’ils ont besoin de plus d’informations au même moment. Pour résoudre ce problème, il suffit d’adopter deux principes de base :

  • L’apprentissage à distance au quotidien, afin de profiter des fruits de l’investissement tout au long de l’année. Les élèves en difficulté pourront travailler de manière plus individuelle avec l’enseignant, ce qui permettra de mieux identifier les sources de difficulté. Depuis des années, nous parlons de l’incompatibilité du modèle d’apprentissage mis en place entre le XVIIIe et le XXIe siècle. C’est l’occasion de le changer.
  • L’adoption d’une infrastructure qui permettra aux systèmes éducatifs de modéliser l’acquisition d’un environnement cloud qui pourra s’adapter facilement à la demande, en cas de besoin, et uniquement en cas de besoin, sans délai. Même s’ils choisissent de ne pas utiliser le cloud public, que ce soit pour des raisons de sécurité ou de confidentialité, le modèle d’achat d’un cloud privé doit être le même que pour le cloud public : il doit être flexible. Le système éducatif n’a pas recours au budget de fonctionnement (OpEx), car il adopte un budget valable toute l’année. Il devra trouver des fournisseurs d’infrastructure qui peuvent fournir une infrastructure à capacité double (ou supérieure) lorsque la facturation ne porte que sur la consommation réelle, et sans qu’il soit nécessaire d’installer du matériel supplémentaire en période de hausse de la demande. Ce qui n’est pas possible en cas d’urgence sanitaire (comme actuellement) ni en cas d’urgence liée à la sécurité.

L’e-learning, une culture au quotidien

Pour atteindre ces objectifs, nous devons commencer dès maintenant et mettre en place l’infrastructure nécessaire à une utilisation partielle (afin que tout le monde soit formé et à l’aise avec les outils), tout en étant capables d’augmenter temporairement l’utilisation en cas de besoin. Cela signifie que l’infrastructure ne sera pas simplement utilisée pour les opérations quotidiennes. Elle devra également permettre le streaming vidéo, ainsi que l’utilisation d’applications web, de tests/quiz et d’autres outils d’e-learning pour tous les élèves, à toutes les heures de cours de la journée, sans interruption et sans attendre que du nouveau matériel soit fourni. Or, les collectivités locales et territoriales ne sont pas équipées pour répondre à ces besoins de manière réactive.

L’enseignement à distance signe-t-il pour autant la fin de l’enseignement en classe ? Il s’agit plutôt d’une évolution du rôle de l’enseignant qui pourra plus facilement suivre le rythme d’acquisition des élèves individuellement. Il disposera de meilleurs outils pour accompagner les élèves présentant des difficultés et ainsi leur consacrer plus de temps, tandis que les élèves plus à l’aise pourront eux aussi avancer à leur rythme.

La crise actuelle nous a appris que l’e-learning est en passe de s’installer durablement dans l’avenir de l’éducation. L’importance de l’enseignement à distance devrait augmenter à mesure que davantage d’enseignants et d’élèves l’intégreront dans leur vie quotidienne, et que les futurs enseignants seront formés à utiliser ces outils. La réalité augmentée, le travail complexe en groupe et collectif, un contact plus étroit et plus personnel avec l’enseignant sont autant de processus d’apprentissage que ces technologies soutiendront. Nous devons donc nous préparer aujourd’hui, non seulement à une future crise qui exigera d’importants volumes d’informations, mais également à une utilisation quotidienne plus exigeante. Des infrastructures flexibles, permettant une acquisition souple basée sur les modèles du cloud, sont essentielles à la formation et au développement continus.
___________________

Par Jean-Philippe Pouquet, Enterprise Sales Manager pour la France, Infinidat