Entre 2014 et 2016, plus de la moitié des entreprises de plus de 10 salariés ont innové dans les secteurs marchands non agricoles, soit trois points de plus que sur la période 2012-2014.

C’est ce qu’indique la dernière livraison de la série Insee Première qui indique que les entreprises ont plus souvent innové en organisation ou marketing (42 %) qu’en produits ou procédés (33 %). Parmi les sociétés innovantes en produits, 68 % ont introduit un nouveau produit sur un de leurs marchés. Les sociétés du secteur information-communication sont les plus innovantes (73 %), suivies de celles du secteur industriel (59 %) et des activités spécialisées, scientifiques et techniques (59 %). Les entreprises innovantes dans un domaine ont tendance à être celles qui innovent dans les autres.

La propension à innover augmente avec la taille des sociétés, mais également avec l’appartenance à un groupe ; toutefois, l’écart avec les sociétés indépendantes se réduit sur la période 2014-2016. Les sociétés innovantes en produits ou procédés consacrent 7 % de leur chiffre d’affaires à leurs activités d’innovation, dont la moitié en recherche et développement.

Les soutiens financiers publics bénéficient à plus d’une société innovante en produits ou procédés sur trois ; le crédit d’impôt recherche et les exonérations fiscales ou sociales sont les aides les plus souvent sollicitées. La moitié des sociétés n’innovent pas, par manque de moyens financiers ou en raison d’une absence de demande.

Les différents types d’innovation – organisation, marketing ou produits – se cumulent souvent, notamment lorsqu’une société innove en produits. En effet, une innovation de produits peut entraîner une innovation de procédé (nouvelle méthode de production), une innovation d’organisation (formation du personnel à ce nouveau produit ou à ce nouveau procédé) ou une innovation de marketing (promotion, distribution, nouveau marché).

Ainsi, 88 % des sociétés innovantes en produits réalisent au moins un autre type d’innovation sur la période 2014-2016, 38 %ont les quatre types d’innovation. Les innovations en organisation concernent 34% des sociétés et les innovations en marketing 27%. Viennent ensuite les innovations directement liées à la production : les innovations de procédés (24 %), puis les innovations de produits (20%) ; elles constituent le coeur de l’innovation.

Cet écart entre innovations technologiques et non technologiques se creuse par rapport à la période 2012-2014 (+ 4 points). Si la part des sociétés innovantes reste la plus élevée parmi les sociétés de 250 salariés ou plus (76 %), elle est en légère diminution (– 2 points), du fait d’une conjoncture défavorable du commerce mondial sur la période 2014-2016. Les grandes sociétés innovent un peu moins souvent qu’auparavant en produits.

 

les sociétés de l’information-communication sont innovantes

Depuis quelques années, la propension à innover augmente dans tous les secteurs d’activité, à l’exception de l’industrie. C’est surtout le cas pour les activités de services administratifs et de soutien (+ 9 points), principalement pour celles liées aux systèmes de sécurité. L’organisation de l’Euro 2016 en France, les attentats de 2015 et 2016 ainsi que la loi du 17 août 2015 relative au dialogue social et à l’emploi (article 40) ont conduit le secteur à restructurer ses activités de support et son organisation entre 2014 et 2016.

Dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques, la part des sociétés innovantes augmente également (+ 7 points).Ce secteur, historiquement innovant, a bénéficié de la transition numérique (dématérialisation, télétransmission, near field communication (NFC)…).

Le secteur de l’information-communication reste le plus actif en matière d’innovation : 73 % des sociétés de ce secteur ont innové entre 2014 et 2016, soit une hausse de 2 points par rapport à la période 2012-2014. L’industrie et les activités spécialisées, scientifiques et techniques se partagent la deuxième place avec 59%de sociétés innovantes.

Dans les activités financières et d’assurance, la part des sociétés technologiquement innovantes augmente de 6 points. Ce secteur est entré dans une spirale innovante avec de nombreuses créations de services ou de laboratoires dédiés à l’innovation. La transition numérique, les nouvelles technologies (généralisation du paiement sans contact, développement d’applications web et mobile…) et les exigences en matière de sécurité (données, transactions, lutte contre les fraudes) ont également poussé ce secteur à plus d’innovations.

L’innovation représente 7 % du CA

 Les dépenses pour les activités d’innovation comprennent les dépenses en recherche et développement (R&D) et les dépenses relatives à une innovation ou une activité d’innovation telles que les acquisitions de machines ou d’équipements, les acquisitions de connaissances et les frais liés à la formation du personnel, à la mise sur le marché ou au design. En 2016, elles atteignent près de 7 % du chiffre d’affaires des sociétés technologiquement innovantes, soit près de deux points de plus qu’en 2014. La moitié de ces dépenses est consacrée aux dépenses de R&D, proportion stable entre les deux années. L’information-communication est le secteur qui investit le plus dans les activités d’innovation par rapport à son chiffre d’affaires : près de 15%(dont 80%pour la R&D); viennent ensuite les activités spécialisées, scientifiques et techniques (10% du chiffre d’affaires dont 70%pour la R&D).


Les différentes innovations

L’innovation technologique correspond à une innovation ou à des activités d’innovation en produits (biens ou prestations de services) ou en procédés.

L’innovation non technologique correspond à une innovation en organisation ou en marketing.

Les activités d’innovation n’aboutissent pas nécessairement à une innovation. Elles incluent l’acquisition de machines, d’équipements, de bâtiments, de logiciels et de licences, les travaux d’ingénierie et de développement, le design industriel, la formation et le marketing s’ils sont entrepris spécifiquement pour développer ou mettre en oeuvre une innovation de produit ou de procédé. Elles incluent également tous types d’activités de recherche et développement.