La connectivité privée entre entreprises devrait enregistrer une croissance de 10 fois supérieure à celle de l’échange de données via Internet. C’est ce qu’indique l’indice mondial de l’interconnexion dont Equinix vient de publier la deuxième édition.
Les transformations numériques qui se succèdent au sein des entreprises du monde entier engendrent la création et la consommation de volume de données de plus en plus importants. L’Internet ne suffit plus à absorber cette croissance, par ailleurs, il n’avait pas été conçu au départ pour absorber un trafic aussi important et correspondant à des besoins aussi divers.
Selon les enseignements de la deuxième édition de l’Indice mondial de l’interconnexion (ou » GXI « ), une étude de marché commanditée par Equinix analysant l’échange de données dans le monde entier, l’interconnexion définie comme le trafic direct et privé entre principaux partenaires commerciaux devient le mode de fonctionnement par défaut des entreprises à l’heure du numérique. Ainsi, la bande passante d’interconnexion proposée à cette fin devrait dépasser les 8 200 térabits par seconde (Tbps) d’ici 2021, et représenter l’équivalent de 33 zettaoctets (zo) de données échangées par an – une croissance de 10 fois supérieure aux estimations relatives à la capacité de trafic Internet dédié. Tout ceci représenterait un taux de croissance annuelle composée (TCAC) de 48 %, soit près du double du TCAC du trafic IP mondial initialement prévu (26 %).
« L’interconnection est un élément incontournable dans la chaîne de valeur numérique. Elle assure une sécurité renforcée, des coûts moindres, une meilleure conformité et des performances accrues grâce à des temps de latence très faibles, explique Régis Castagné, Directeur Général Europe du Sud d’Equinix. L’intérêt est de disposer d’un maximum d’acteurs de son écosystème au sein de ses data centers pour faciliter les interconnexions, qui sont ces hubs où vont se rencontrer et s’échanger tous les flux ».
Toutes les activités de réseau sont un peu soumises aux mêmes règles topologiques. C’est un peu le cas des compagnies aériennes qui ont organisé leur réseau en mode Hub and Spoke qui permet d’optimiser le trafic des voyageurs.
Depuis sa création en 1998, Equinix a épousé l’évolution des communications inter-entreprises en passant de l’hébergement (colocation neutre), puis en offrant l’interconnexion entre entreprises présentes dans ses 200 data centers – dont 7 en France – et plus récemment en y ajoutant des services. Et ainsi de faciliter la communication entre entreprises participant aux mêmes écosystèmes. Parmi ces écosystèmes, on peut citer la finance, les médias, l’eCommerce. Les acteurs du clouds sont également très présents dans les data centers d’Equinix. 70 % des clients d’Equinix sont présents sur au moins 2 data centers et les 10 principaux clients ont installé leurs serveurs dans plus de 10 data centers. Tous les data centers sont conçus exactement selon les mêmes configurations et standards facilitant différents cas d’usage : optimisation du réseau, multicloud hybride, sécurité distribuée, données distribuées.
« Beaucoup d’entreprises savent qu’elles doivent utiliser tout ou partie du cloud mais ne savent pas particulièrement comment effectuer cette transition, poursuit Régis Castagné. En réunissant d’une part les principaux opérateurs télécom et fournisseurs de services cloud, et en offrant, d’autre part, une connexion directe à différents acteurs d’un même écosystème, il est possible de répondre aux besoins de performance et de sécurité des entreprises. Si Internet a largement facilité les échanges des entreprises, ce sont les data centers qui, désormais, rendent possible les révolutions du digital en réalisant les promesses de l’interconnexion. «
Parmi les tendances macroéconomiques, technologiques et réglementaires mises en exergue dans cette étude ayant stimulé la progression de l’interconnexion au cours des douze derniers mois et amenées à influer sur sa future croissance :
– La transformation numérique des entreprises nécessite des interactions en temps réel entre employés, objets, sites, clouds et données afin de générer de la valeur. D’ici 2021, au moins 50 % du PIB mondial sera lié à des activités numériques. En outre, cette croissance devrait être observable dans tous les secteurs basés sur des offres, des activités et relations s’appuyant sur ces technologies.
– Les risques de cybersécurité stimulent l’adoption de l’interconnexion. En effet, compte tenu des nombreuses menaces liées à la distribution des données sur une variété de points vulnérables, les sociétés se détournent de plus en plus de l’Internet public et s’orientent vers le trafic privé de données. Les failles massives de cybersécurité représentent l’un des risques les plus sérieux, et l’ampleur de la menace augmente de façon spectaculaire. D’ici 2021, leur coût total devrait d’ailleurs atteindre 6 000 milliards de dollars.
– Les écosystèmes des entreprises sont de plus en plus variés (au niveau des clients, partenaires et employés) et nécessitent des écosystèmes numériques et des capacités d’interconnexion à grande échelle. En 2021, les organisations s’appuyant sur un mélange d’intermédiaires hétérogènes devraient voir leur nombre doubler, tandis que leur engagement actif dans des industries différentes de leurs secteurs d’origine devrait pour sa part tripler.
Selon l’étude menée par Equinix, pour 85% des sondés en France, l’interconnexion accélérerait la transformation numérique et la connectivité instantannée et fiable à l’échelle globale permettrait de disposer de nouveaux leviers de croissance. En effet, les trois premiers facteurs cités qui motiveraient les besoins d’interconnexion seraient :
– la possibilité d’accéder à des réseaux professionnels à distance (59%)
– l’utilisation croissante des technologies numériques (47%)
– l’augmentation des risques de cyber-attaques (41%)
Selon l’étude indépendante menée par Equinix en France, les structures françaises estiment être impactées en premier par des problématiques liées à la sécurité (55%), en deuxième et troisième position arrivent la souveraineté ainsi que les volumes des données (41%). Par conséquent, leurs priorités se placent essentiellement dans la mise en conformité au niveau des régulation (54%), l’amélioration de la cyber-sécurité (53%) et l’optimisation de la performance en réduisant, voire en éliminant les temps de latence (39%). Par ailleurs, les conclusions de l’enquête mettent en lumière le fait que 25% des entreprises estiment que le nombre de fonctionnalités hébergées dans le Cloud vont augmenter considérablement et pour 31% d’entre elles la proximité des fournisseurs de service Cloud est un facteur décisif dans le choix d’un data center.