Qu’il semble bien loin le célèbre « Linux is a cancer »… Le Microsoft 2023 de Satya Nadella est décidément très différent du Microsoft 2001 de Steve Balmer. L’éditeur vient d’officialiser la « General Availability » de sa distribution « Azure Linux ». Une distribution qui n’est pas destinée à concurrencer Red Hat et consorts mais servir les besoins internes du cloud Azure.
Ce n’est pas un scoop, la plupart des hyperscalers ont développé leurs propres distributions de Linux pour servir leurs propres besoins et optimiser le fonctionnement de leurs infrastructures cloud. C’est vrai d’AWS, c’est vrai d’Oracle, c’est aussi vrai pour Microsoft. Jusqu’ici connue sous le nom de CBL-Mariner, Azure Linux est la distribution Linux créée par l’éditeur. Mais alors qu’Amazon Linux est conçu pour permettre aux clients d’AWS de l’installer sur leur VM, Azure Linux poursuit un objectif différent.
L’objectif principal poursuivi par l’OS est de fonctionner comme hôte de containers au cœur de l’infrastructure Azure Kubernetes Service (AKS). Azure Linux lui-même fonctionne comme une VM sur Hyper-V, l’hyperviseur Windows de Microsoft. Il est spécifiquement optimisé pour ce scénario, même s’il reste effectivement possible de l’installer sur n’importe quel serveur x64 ou ARM64.
« Azure Linux a une orientation Azure très marquée et intègre le strict nécessaire pour faire fonctionner un cluster Kubernetes » explique Jim Perrin, Principal Program Manager Lead chez Microsoft. « Nous avions besoin d’une distribution Linux en interne, optimisée pour notre infrastructure cloud, une plateforme cohérente pour prendre en charge l’ensemble de la pile AKS ».
Car Azure Linux est volontairement conçu pour être minimaliste (avec une image de 400 Mo intégrant ‘seulement’ 300 packages) et focalisé sur un fonctionnement Azure. Le système bénéficie notamment d’une forte intégration à Azure Monitor, Azure Policy et Azure Security Center.
L’éditeur reconnait cependant que d’autres équipes (notamment celles de .NET et celles d’autres services Azure) pourraient aussi à terme l’utiliser à d’autres fins.
D’ailleurs, selon certaines indiscrétions, Azure Linux serait déjà exploité par les services Xbox, Playfab, Minecraft et plus d’une centaine d’autres services Azure (probablement exécutés sous AKS).
Reste qu’officiellement, Azure Linux n’a pas pour l’instant vocation à remplacer les distributions classiquement proposées par Azure à ses clients telles que Red Hat, SUSE, Ubuntu, CentOS, Debian et CoreOS.
Azure Linux est bien évidemment open source et disponible en libre téléchargement sur GitHub.