Microsoft introduit Cloud OS Network, un consortium de 25 cloud services providers dont les offres sont construites sur Windows Server et Hyper-V, System Center et Windows Azure.

Ce réseau représente un bataillon de 425 data centers dans 90 pays regroupant plus de 2,4 millions de serveurs fournissant en énergie informatique quelque 3 millions de clients. Parmi les participants à ce consortium, on trouve des grands intégrateurs comme Capgemini, CSC, des constructeurs avec Lenovo, Fujitsu, des spécialistes du cloud comme OVH et Dimension Data et des sociétés moins connues. Cette annonce fait suite à celle faite il y a dix-mois selon laquelle Microsoft offrait la possibilité à des fournisseurs de cloud de proposer des services Windows Azure en marque blanche. C’est aussi la possibilité pour les entreprises de construire des solutions homogènes de cloud hybride mélangeant non seulement cloud privé et cloud public mais aussi des fournisseurs.

Cette offensive est destinée à renforcer la crédibilité de Microsoft dans le cloud face à ses grands concurrents les fournisseurs de services cloud tels qu’Amazon, Google, IBM ou de technologies comme VMWare. Dans une comparaison de son offre avec VMWare (Microsoft vs. VMware), Microsoft indique que ce dernier manque de « vision claire. VMWare a publiquement changé sa roadmap plusieurs fois ces dernières années, présente ces changements comme des évolutions mais laisse en fait des clients avec des solutions qui ne seront plus supportées ou ne correspondent pas aux besoins. »

S’agit-il là d’une annonce de communication pour occuper le terrain ou d’une véritable offensive face à la forte concurrence ? Qu’apporte-t-elle de plus par rapport aux partenariats déjà conclus par la majorité des participants avec Microsoft ? Selon Takeshi Numoto, corporate vice president of Cloud and Enterprise Marketing de Microsoft, cela permettra de « créer un ensemble de data centers sans frontières pour les applications, les données et les solutions d’administration et offrira une diversité de solutions, plus de flexibilité à un moindre coût ». En créant un espace de solutions homogènes et interopérables, Microsoft indique qu’il évite aux entreprises d’être bloqué chez un fournisseur. Dans cet espace de partenaires Microsoft, l’entreprise pourra ainsi choisir de stocker ses données dans les pays de son choix en fonction de la réglementation. C’est là une offensive marquée face aux différents fournisseurs de cloud souverains. Avec OVH par exemple, l’offre Microsoft est concurrente de celle de Numergy et de cloudwatt.

Ce dernier argument trouve toutefois ses limites dans la mesure où les événements récents ont montré que la localisation n’est en rien une garantie de la sécurité des données. Dans un document intitulé The False Promise of Data Nationalism, L’organisme The Institute Technology & Foundation rappelle que stocker ses données sur un territoire national n’est en rien une garantie pour assurer leur sérurité et ajoute que la sécurité des données ne dépend pas de l’endroit où elles stockées mais des mesures mises en œuvre pour les sécuriser. Une évidence qu’il n’est pas inutile de rappeler. Evidemment, il est des situations où la localisation est une obligation réglementaire. Dans son document, l’ITIF recommande aux gouvernements d’engager ce qu’elle appelle « une convention de Genève sur le statut des données ».

Les participants au Consortium Cloud OS Network
Alog, Aruba S.p.A., Capgemini, Capita IT Services, CGI, CSC, Dimension Data, DorukNet, Fujitsu Finland Oy., Fujitsu Ltd., iWeb, Lenovo, NTTX, Outsourcery, OVH.com, Revera, SingTel, Sogeti, TeleComputing, Tieto, Triple C Cloud Computing, T-Systems, VTC Digilink and Wortmann AG.

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