La combinaison des bonnes pratiques appliquées à la gestion des applications permet aux DSI de réduire leurs dépenses IT significativement permettant d’investir dans de nouveaux projets.

Mieux gérer pour moins dépenser et ainsi retrouver des marges de manœuvres tel est le message simple mais essentiel de l’étude intitulée Best Practices for Mastering IT performance réalisée par Capgemini qui considère que les bonnes pratiques permettent de réduire les dépenses dans les domaines de la gestion de la demande (15 %), de la gestion de portefeuille applicatif (4 %) et des modèles opérationnels (18 %) soit un montant total avoisinant les 40 %. Une aubaine lorsque l’on sait combien les budgets des DSI sont contraints et la difficulté qu’elles rencontrent à réduire la partie affectée à l’exploitation et à la production.

Dans le cadre des recherches effectuées par la SSII, un modèle de maturité IT[1] a été utilisé pour évaluer les entreprises en fonction des deux critères suivants : l’efficacité sur les coûts IT et sa contribution à la valeur de l’entreprise. Capgemini a évalué les entreprises qui sont les plus performantes sur ces deux aspects. Trois domaines clés ont été identifiés comme les principaux paramètres permettant d’obtenir des résultats :

Gestion de la demande : la gestion de la demande est l’aspect le plus important, car cette activité définit quelles applications sont introduites dans le portefeuille. Une bonne gestion de la demande est source d’économies importantes pouvant aller jusqu’à 5 % des coûts d’exploitation. L’autre dimension de la gestion de la demande est la qualité de la solution qui émane directement de l’expression des besoins. Capgemini constate que les entreprises qui font moins appel à la personnalisation des applications (customized packages) sont le plus souvent les plus performantes. La qualité de la solution permet de réduire les coûts à hauteur de 10 %.

Dans les entreprises les plus performantes, 76 % des applications bénéficient d’une bonne formulation de la demande, contre 50 % pour les autres entreprises, cette proportion atteignant même 80 % pour les applications critiques, contre seulement 48 % pour les autres entreprises. Cela signifie que, dans ces entreprises, les applications critiques sont mieux adaptées à leurs besoins métiers et que leur exécution et leur gestion sont plus simples et plus rentables.


Les éléments de la gestion de la demande

Cette gestion de la demande doit s’appuyer sur une expression des besoins des métiers. Parmi les manques couramment rencontrés, on peut citer les suivants :

  • De nombreux échanges informels sans échéances claires ;
  • De nombreuses demandes abandonnées en cours de route ;
  • Pas d’anticipation de telle sorte que la DSI peut être confrontée à une demande de dernière minute ;
  • Des besoins changeants et volatiles ;
  • Des demandes contradictoires ;
  • Pas de priorités ;
  • Pas de formalisation de la demande.

 

Gestion de portefeuille applicatif : ce domaine permet d’évaluer les mesures prises par les entreprises les plus performantes pour gérer activement et efficacement leur portefeuille d’applications. Il n’est pas rare de constater que certaines entreprises doivent un nombre élevé d’applications, certaines parfois obsolètes, d’autres même totalement inutilisées. La réduction de ce que Capgemini appelle la « long tail » n’est pas le résultat du hasard mais d’un travail continu à décommissionner ces myriades de petites applications. Parmi les autres problèmes, le rapport mentionne les applications appartenant au shadow IT et dont l’estimation est assez variable mais qui peut estimation est assez variable mais qui peut être assez importante. De son côté, Capgemini estime qu’il peut entraîner un surcoût d’exploitation pouvant aller jusqu’à 40 %.

Tout ceci entraînant des dépenses inutiles. Dans un registre voisin, une étude récente avait pointé qu’en moyenne 30 % des serveurs des data centers des entreprises étaient inutilisés (La chasse aux serveurs « comateux »).

– le dernier domaine concerne le modèle opérationnel : il s’agit de la structure organisationnelle qui est mise en place pour gérer les activités liées au portefeuille d’applications. Le modèle opérationnel des entreprises les plus performantes diffère de celui des autres entreprises sur des aspects tels que le recours aux prestations offshore, la répartition géographique des prestations, l’adoption des technologies SMAC[2] et l’agilité. Un modèle efficace sera placé sous le signe de l’industrialisation et d’une stratégie performante de sourcing : un ensemble de partenaires identifiés, réguliers et en nombre limité, une tarification des prestations fixes apportant une meilleure « prédictabilité »… Capgemini affirme que les entreprises avec l’IT la plus performante sont celles qui font largement appel à l’outsourcing.

Le modèle opérationnel combine tous les leviers liés à la DSI. Dans les entreprises les plus performantes, l’industrialisation est un élément de base où les économies attendues de l’application des meilleures pratiques sont de 18 % en moyenne.

Capgemini1

À partir de ces constats, Capgemini a développé un outil d’évaluation reposant sur des éléments factuels pour aider les DSI à mesurer leurs performances et à élaborer un plan de transformation pratique pour résoudre leurs problématiques métier. Cette solution, baptisée eAPM (Economic Application Portfolio Management), combine l’expertise de Capgemini avec un outil d’analyse avancée des données en mode cloud, ainsi que des fonctions de visualisation.

 


Méthode de recherche

Dans le cadre de ce rapport détaillé réalisé sur cinq ans, Capgemini a analysé 67 000 applications sur une centaine de portefeuilles de grandes entreprises opérant dans 13 secteurs d’activité, et en a dérivé plus d’un million de points de mesure. Ces données ont été décryptées à l’aide d’outils d’analyse avancée et de traitement Big Data pour identifier la segmentation, les corrélations entre les données et les bonnes pratiques appliquées par les entreprises les plus performantes, ainsi que les critères de performance de ces entreprises.