D’après Gartner, d’ici la fin de l’année 2017, 85 % des entreprises auront au moins commencé à déployer Windows 10 sur leurs terminaux, dans le but d’achever leur migration en 2019. Il s’agit du démarrage le plus rapide de l’histoire de Windows avec plus de 270 millions de terminaux actifs, huit mois seulement après le lancement, soit une augmentation de 145 % par rapport à Windows 7 sur une période identique.

Windows 10 offre incontestablement de nombreux avantages aux professionnels. Il propose un modèle d’applications unique sur tous les types de terminaux et une nouvelle approche de la sécurité des terminaux et des données. Pour la plupart des entreprises, les améliorations de la sécurité constituent le principal motif de migration, suivies par les fonctionnalités d’intégration au cloud. Si les équipes informatiques apprécient particulièrement les outils de sécurité et de gestion, les utilisateurs finaux se réjouiront quant à eux du retour du menu Démarrer ainsi que de la plateforme unifiée pour tous types de terminaux (ordinateurs, tablettes, téléphones et consoles de jeux).

Cependant, la migration vers un nouveau système d’exploitation représente un projet de grande ampleur pour de nombreuses entreprises et demeure une tâche complexe. Cela malgré les efforts réalisés par Microsoft pour réduire les contraintes associées au déploiement de Windows 10. Dans la mesure où la fin du support de Windows 7 a été annoncée pour janvier 2020 et où le processus de migration peut s’étaler sur plus de dix-huit mois, les entreprises ne doivent pas perdre de temps pour lancer leur projet de migration.

Surmonter les obstacles : planification, inventaire, surveillance et analyse

Lors d’une migration de masse, les entreprises sont confrontées à des défis de taille : formation des utilisateurs finaux, problèmes de compatibilité avec les actifs matériels et logiciels et impact sur les performances. Le principal problème réside dans la difficulté à coordonner un grand nombre de personnes et de terminaux disparates tout en assurant le déploiement contrôlé et sécurisé des systèmes d’exploitation. Au bout du compte, si une expérience utilisateur négative est associée au processus de migration ou si les utilisateurs finaux sont déjà mécontents, l’adoption de Windows 10 s’en ressentira et l’image des équipes informatiques responsables du déploiement en sera ternie. Examinons l’impact de la migration et quelques recommandations visant à rationaliser le processus.

Environnement de travail

L’intérêt de Windows 10 réside davantage dans l’expérience utilisateur que dans les nouvelles fonctionnalités. Il s’attache à offrir une expérience utilisateur commune et évolutive au travers d’un système d’exploitation unique qui s’exécute sur tout un éventail de terminaux, tout en offrant un niveau de contrôle accru. L’interface utilisateur se veut intuitive, de sorte que les collaborateurs n’auront généralement besoin d’aucune formation, ou alors succincte, pour s’y adapter. Les professionnels devront toutefois analyser les différentes fonctionnalités pour comprendre les implications sur la sécurité et déterminer s’il convient de les activer ou de les bloquer dans un environnement d’entreprise. De nouvelles stratégies doivent également être mises en œuvre afin de séparer les données d’entreprise des données personnelles.

Budget

Combien la migration va-t-elle coûter et le budget nécessaire est-il disponible ? Même si la mise à niveau vers Windows 10 est annoncée gratuite pour la plupart des entreprises, le processus de migration peut néanmoins s’avérer coûteux en raison du temps et des moyens consacrés aux tests et au déploiement. D’après Forrester, les entreprises ont en moyenne dépensé 1 000 dollars par utilisateur pour la mise à niveau de Windows XP vers Windows 7. Si le coût de la migration vers Windows 10 promet d’être probablement inférieur, il pourrait toutefois rester conséquent pour les grandes entreprises. Qui plus est, lors de la mise à niveau vers Windows 7, le processus de migration des applications est apparu comme la partie la plus coûteuse de l’opération, et il devrait en être de même dans le cas de Windows 10. En budgétisant et en surveillant la qualité du service avant, pendant et après la migration de Windows, les entreprises pourront réduire les coûts et mesurer le succès du projet.

Modèle d’application unique sur les différents types de terminaux

Avec Windows 10, Microsoft étend les applications Windows universelles en introduisant une boutique d’applications unique pour tous les types de terminaux. L’éditeur veut ainsi créer de nouvelles opportunités pour les développeurs d’applications d’entreprise, en offrant notamment la possibilité de proposer les anciennes applications Win32 et .NET remaniées dans la boutique d’applications Windows. La préparation de la migration doit commencer par une parfaite compréhension des ressources de l’entreprise et un inventaire complet de ses actifs : les ressources matérielles (type de terminal, modèle, processeur, mémoire, périphériques, etc.) et logicielles (applications, pilotes, correctifs, etc.) doivent être soigneusement répertoriées et mises à jour dans la CMDB. Cet inventaire permettra d’identifier les problèmes de compatibilité, ainsi que les activités de déploiement de systèmes, de services et de tâches à exécuter en priorité. Les entreprises doivent également collaborer avec les développeurs des applications critiques afin de comprendre leurs intentions en matière de prise en charge des applications Windows universelles et Win32 dans les prochaines années.

Des fonctionnalités émergentes grâce aux nouvelles technologies

Windows 10 prend en charge un certain nombre de fonctionnalités émergentes que les développeurs et les entreprises pourront exploiter au cours de la prochaine décennie. Par exemple, il étend l’assistant personnel Cortana à tous les types de terminaux, offrant ainsi un mode d’interaction naturel avec les applications et services. Par ailleurs, la tablette murale tout-en-un Microsoft Surface Hub constitue une nouvelle classe d’actifs informatiques pour Microsoft et modifiera probablement considérablement la façon dont nous appréhenderons les réunions à l’avenir. Enfin, Microsoft HoloLens représente un autre exemple d’innovation préfigurant l’évolution de nos interactions avec l’outil informatique. Ce nouveau casque de réalité augmentée pourrait remplacer les différents moniteurs d’un espace de travail et permettre l’affichage dynamique d’écrans virtuels au gré des besoins. Les entreprises doivent étudier l’impact que ces nouveaux modèles d’interaction auront sur l’aménagement des espaces de bureau, la conception des applications et l’acquisition de matériel. Elles doivent réfléchir à la façon dont les utilisateurs devront être équipés à l’avenir, et aux applications auxquelles les technologies innovantes pourraient apporter des avantages considérables lorsqu’elles se généraliseront.

La migration manuelle du système d’exploitation sur des milliers de terminaux n’est ni pratique ni rentable. Il est bien plus efficace d’adopter une approche de déploiement automatisé du système d’exploitation permettant de centraliser la configuration, la planification et l’implémentation du nouveau système d’exploitation.

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Vincent Bieri est Chief Product Evangelist & Co-Founder chez Nexthink