La transformation digitale :
Une mutation qui ne porte pas son nom ? Quelquefois un simple projet de loi peut remettre en cause les fondements même d’une entreprise.C’est le cas avec le décret encadrant la dématérialisation des titres restaurant qui est entré en vigueur. Les employeurs qui le souhaitent peuvent donc émettre des tickets sous forme numérique. Pour les acteurs historiques du marché, c’est tout simplement la quasi totalité des procédures, l’organisation de l’entreprise qu’il faut reconsidérer. La transformation digitale devient alors la stratégie du futur de l’entreprise, sur un marché où de nouveaux entrants proposent d’ores et déjà des services totalement numérisés et innovants. Le futur des acteurs historiques sera digital ou ne sera pas.
Il faut mieux impliquer toutes les forces vives de l’entreprise
La transformation digitale ne peut être l’apanage des directions informatiques. A y réfléchir, on peut même se demander si le sujet n’est pas un sujet hors du périmètre IT. Cela amène des bouleversements dans les modèles opérationnels, les modèles économiques avec parfois des impacts très importants sur la chaîne de valeur. C’est avant tout une aventure collective qui impacte toutes les forces vives de l’entreprise. En cela, il apparait évident que les entreprises ayant réussi l’intégration d’un projet ERP d’envergure ont acquis un savoir faire dans la relation entre les parties prenantes qui sera essentielle pour le succès de la transformation digitale.
En cela, la transformation digitale est une vision commune qui implique la cohésion des acteurs, l’engagement sans faille de la direction, un véritable focus des investissements numériques sur les domaines stratégiques et enfin des compétences managériales spécifiques capables d’amortir rapidement le choc de la transformation et de faire basculer l’entreprise dans le monde digital. Ce choc peut engendrer une très large variété de transformations. Elles peuvent concerner les produits et services, les politiques d’innovation, la relation client, les opérations internes, la valorisation du capital de données, les modes de travail des collaborateurs, la gestion et la culture des ressources humaines de l’entreprise.
Un engagement sur le long terme
C’est aussi l’occasion d’engager l’entreprise dans une véritable optimisation de sa politique de services IT. Ce peut être les fondements d’une stratégie pluriannuelles de centre de services partagés et du catalogue de services métiers, la réflexion sur le cloud, les bases de la politique de qualité de service, la stratégie de « time to market » et enfin la gestion rigoureuse d’un PL&IT La transformation digitale peut être perçue comme la combinaison de la volonté d’entreprendre un changement majeur pour l’entreprise et de la capacité d’investir dans les technologies et compétences humaines adaptées à ce défi. Comme toute transformation, de la maturité de l’entreprise dépend la réussite du projet. Savoir se positionner sur une échelle de valeur, connaitre ses forces et ses faiblesses au préalable de toute action est le fondement même de la réussite. Il est inutile de vouloir entreprendre une transformation digitale, au sens création de valeur pour la société, sans une vision qui rassemble les forces vives de l’entreprise.
Bien souvent cette vision se limite à la mise en oeuvre de deux ou trois services digitaux. Du pur « Digital washing », pour s’adapter au goût du jour, sans aucune vision stratégique qui ne vise qu’à montrer un pseudo dynamisme. Se transformer par la biais du digital c’est réaligner l’entreprise, ses processus et ses organes sur une vision innovante et créatrice de valeur à moyen et long termes. Le véritable challenge est de réaliser cette transformation dans un délai contraint, tout en assurant le business « as usual » et la délivrance des services « time to market ».
C’est de ce fait un pilotage agile sur un périmètre parfaitement défini et maitrisé, capable de détecter et d’analyser la moindre dérive et d’y apporter le remède adapté. Voilà les 3 étapes qui mènent vers une véritable transformation digitale, source de création de valeur pour l’entreprise. La phase d’assessment est une étape vitale pour la réussite du projet de l’entreprise. Elle permet de définir le degré de maturité de l’entreprise pour le projet de transformation, de constituer le noyau dur du projet à mener, de faire une cartographie précise de l’existant et des acteurs qui seront les moteurs de la transformation. Elle permet également à partir d’une première analyse, de commentaires et remarques sur le projet initial, d’élaborer des pistes d’actions essentielles à mener avant que le projet ne soit officiellement lancé.
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Gilles Cornilliere est le directeur du cabinet de Conseil Gimin