La voiture de demain n’aura pas grand-chose à voir avec celle d’aujourd’hui. Alors que la Google Car affiche plus d’un million de km au compteur, l’Idate prévoit un développement rapide de la voiture connectée.

« Notre véhicule a réalisé 700 000 miles en mode autonome et notre optimisme sur notre capacité à atteindre le but d’une voiture sans conducteur ne fait que croître ». C’est ce qu’écrit Chris Urmson, directeur du projet de la voiture autonome dans un récent post. Les ordinateurs conduisent les métros et les avions, ils pourraient donc prochainement suppléer – avantageusement ? – les conducteurs dans la difficile  tâche de piloter les automobiles. D’ailleurs, la conduite d’engin routier existe déjà. Des camions sans conducteur sont déjà utilisés dans des mines australiennes. Google poursuit donc ses tests de conduite autonome en faisant arpenter les rues de la vile de Mountain View – là où est le siège de l’entreprise.

Le projet Google Car a été lancé en 2009 et a commencé par des essais de conduite sur autoroute. Il y a un an et demi, Google a franchi une nouvelle étape en abordant la circulation en ville. « Conduire en zone urbaine est beaucoup plus complexe que sur une autoroute, explique avec évidence Chris Urmson, avec de nombreux objets et obstacles à contourner et avec un code de la route à appliquer avec rigueur. Il évidemment impensable de ne pas respecter un stop ou de brûler un feu rouge ». Google indique avoir enrichi logiciel de pilotage pour détecter les difficultés qui se présentent en permanence. Et pour le responsable de Google, un système automatisé peut effectuer cette difficile tâche sans se fatiguer comme c’est le cas pour un conducteur humain.

« Ce qui, sur une route ou une rue, apparait chaotique et aléatoire, est en fait assez largement prévisible à un ordinateur. Au fur et à mesure que nous avons rencontré des milliers de situations différentes, nous avons enrichi notre logiciel afin qu’il puisse les prendre en compte, poursuit Chris Urmson. Du très prévisible arrêt au feu rouge au très improbable brûler de même feu. Un  journaliste du mensuel américain The Atlantic fait part de ses impressions en tant  que passager sur la conduite automatisée de la Google Car (The First Look at How Google’s Self-Driving Car Handles City Streets) et se déclare très impressionné par les performances du véhicule..

Malgré ses remarquables progrès, la voiture sans conducteur n’est sans doute pas pour demain car de nombreux restent à résoudre. A l’instar des voitures électriques, les premiers modèles seront très chers et abordable par un nombre très réduit d’heureux élus qui seront près à dépenser beaucoup pour un effet d’image assuré. On imagine les obstacles qui devront être franchi pour que la voiture automatisée soit largement répandue. D’abord, il faudra gagner la confiance des automobilistes qui devront confier leur vie à un système automatisé. Ensuite, il y aura toue sorte de problèmes. Pa exemple, des problèmes d’assurance. En cas d’accident, vers qui se retourner : le développeur du  logiciel ? L’intégrateur ? Le constructeur automobile ? Sans parler du lobby des auto-écoles qui ne manqueront d’ajouter leur voix pour expliquer que la sécurité n’est absolument  pas garantie.

La voiture connectée, déjà une réalité

Moins “glamour” et moins spectaculaire, la voiture connectée devient une réalité. En 2018, 420 millions d’automobiles seront connectées, représentant une croissance annuelle de 57% par rapport au 45 millions de véhicules connectés en 2013. C’est ce qu’indique l’Idate dans un rapport intitulé veille « Connected Economy » qui analyse les stratégies des constructeurs de voitures connectées, des opérateurs mobiles et des fournisseurs d’applications.

Le concept de la “voiture connectée” est assez simple, explique le rapport : une voiture équipée d’un accès internet lui permettant de communiquer avec le monde extérieur et de partager cet accès avec d’autres applications (ou des terminaux) à la fois à l’intérieur et à l’extérieur du véhicule.

Trois principales solutions techniques co-existent aujourd’hui. La solution embarquée (où le module est directement intégré à la voiture elle-même), est la plus avantageuse techniquement car elle est dédiée aux services connectés.  Une autre option consiste à utiliser le smartphone pour gérer la connectivité, avec néanmoins certaines limites techniques (utilisation de  la mini-antenne du smartphone). La dernière solution est la combinaison des deux précédentes: l’utilisation du système intégré pour des services de télématique et du smartphone pour les applications de divertissement (soit un service similaire à l’Internet mobile).

Pour les opérateurs télécoms, cette opportunité de revenu additionnel pourrait être significative puisque la voiture connectée générera un trafic que les opérateurs pourront faire payer indirectement (via les constructeurs automobiles).

Le modèle économique dominant sera le wholesale (la relation de vente B2B2C), même si AT&T a dévoilé ses formules d’abonnement direct en partenariat avec la nouvelle Audi A3 début Mars, en attendant d’annoncer une nouvelle version de cette formule dédiée au voiture connectée d’ici l’été 2014.

Pour les acteurs de l’Internet, la stratégie est claire : l’automobile est un terminal connecté supplémentaire, tout comme les smartphones, les tablettes  ou les ordinateurs portables, et qui doit être désormais pris en compte. Mais tous n’ont pas la même stratégie. Alors qu’Apple propose sa nouvelle technologie pour permettre l’interface avec ses produits, Google, qui est un vendeur publicitaire fait la promotion de sa technologie intégrée à la voiture. En tant que vendeur de publicité super intelligent, il cherche aussi à collecter les données pour améliorer encore le ciblage des messages, comme ceux liés aux centres d’intérêt,  en relation surtout avec la situation géographique.