La CGC, la CFDT et FO, qui représentent 52% des voix aux dernières élections syndicales chez Orange, viennent de signer avec l’opérateur un accord de méthodologie prévoyant un cadre de référence et des outils en vue de garantir à chacun des salariés français de l’opérateur une charge de travail adaptée.
La négociation a porté sur l’ensemble du périmètre France, soit 96.000 salariés, 30 filiales, 8 conventions collectives, et sur une très grande diversité de métiers et de réalités de travail (décroissance de l’activité et de l’emploi pour certains services, augmentation pour d’autres). Tout en poursuivant ses recrutements (6.000 prévus d’ici 2018), l’opérateur devrait en effet constater une baisse de ses effectifs en lien avec le recul de son activité notamment liée à la digitalisation. Le projet vise donc à adapter la charge de travail de chacun des salariés, quelle que soit l’évolution de leur métier. L’opérateur indique qu’au cours de la négociation, une attention particulière a été portée à l‘écoute des managers, des « experts » organisation, santé et conditions de travail des équipes RH et des représentants du personnel.
Cet accord s’accompagne d’une « boite à outils » à destination des managers, équipes RH et chefs de projets. Elle devrait leur permettre de traiter le sujet dans les réunions d’équipes, dans les entretiens individuels, et de disposer d’une méthode pour analyser les impacts des changements sur la charge de travail et pour résoudre les éventuelles difficultés.
«La voix de chaque salarié compte. C’est en encourageant les pratiques d’échange régulier sur le contenu du travail et en anticipant l’impact de nos projets que nous améliorerons notre quotidien au travail », affirme dans un communiqué le directeur des ressources humaines du groupe, Jérôme Barré.
Cette signature avec les organisations syndicales intervient alors que les résultats de deux enquêtes menées chez l’opérateur historique viennent de tomber.
La première est l’enquête triennale sur le stress et les conditions de travail pilotée par le Comité National de Prévention du Stress (institution représentative du personnel). Prévue par l’accord sur l’évaluation et la prévention des risques psycho-sociaux signé le 6 mai 2010, suite à la vague de suicides qui a affecté l’opérateur, elle a recueilli 47.000 réponses, ce qui en fait la plus grande enquête de ce type menée en France sur ce sujet par une entreprise. Prise en charge par Secafi (cabinet indépendant agréé par le ministère du Travail) elle évalue chacun des points (formation, sens du travail, environnement du travail, autonomie, attention aux salariés…) sur une échelle théorique allant de -100 à +100.
Les résultats de cette troisième édition montrent une évolution positive sur l’ensemble des items avec notamment une amélioration de plus de 15 points de la fierté d’appartenance avec un score de +53. Certains points négatifs subsistent cependant et feront l’objet d’une étude plus approfondie. Ils concernent notamment l’inquiétude des salariés concernant la charge de travail liée à l’impact de la baisse des effectifs, les perspectives d’évolution ou encore la perception de la reconnaissance au travail.
L’autre enquête est celle réalisée par l’institut de sondage CSA sur un échantillon représentatif de 4.000 salariés. Lancé lui aussi en 2010, ce sondage semestriel évalue la qualité sociale de l’entreprise dans la durée. Là aussi l’évolution paraît positive. Ainsi, 92% des salariés se disent fiers de travailler pour Orange et 86% désignent l’opérateur comme une entreprise où il fait bon travailler. Par ailleurs, environ 2/3 des salariés affirment percevoir des bénéfices à la transformation digitale notamment sur la gestion du temps de travail, l’efficacité dans le travail et la collaboration entre collègues. L’étude constate également des progrès sur le climat général, en particulier sur les items du respect, des conflits et tensions et l’ambiance dans les équipes. Par ailleurs, ce qui n’est pas la moindre des choses, les salariés sont désormais plus nombreux à percevoir le service client comme une priorité pour le groupe.
L’institut CSA constate cependant que ce sont les jeunes et les managers qui ont la vision la plus positive de l’entreprise. Les salariés plus âgés et les non-managers se plaignent ainsi quelquefois d’un manque de reconnaissance de leur travail. Jérôme Barré estime que l’accord de méthodologie signé avec les syndicats « constitue l’une des premières preuves de la mise en œuvre de la promesse d’être un employeur digital et humain». Et donc de prendre en compte leur inquiétude.
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