IBM démontre que l’informatique quantique imparfaite d’aujourd’hui peut quand même être supérieure à l’informatique classique pour résoudre certains problèmes mathématiques actuels.

IBM a toujours nié à Google sa démonstration de la suprématie quantique. Pour le constructeur, non seulement l’algorithme de Google n’avait aucune application pratique pour les entreprises mais un ordinateur Summit était capable de réaliser le même calcul en quelques heures (et non en milliers d’années comme le prétendait les chercheurs à l’origine de la démonstration Google).

Les chercheurs d’IBM continuent de leur côté à explorer les algorithmes quantiques et cherche à démontrer que même les technologies quantiques actuelles dites NISQ (Noisy Intermediate Scale Computers) peuvent être utiles et surpasser l’informatique binaire classique.

La semaine dernière, les chercheurs d’IBM ont publié un papier prouvant « mathématiquement » que certaines fonctions impossibles à calculer sur des ordinateurs classiques pouvaient l’être sur les prototypes d’ordinateurs quantiques actuels malgré leurs déficiences (en termes de bruits et donc d’erreurs).

« Plus précisément, nous montrons que les qbits, même les qbits bruyants d’aujourd’hui, offrent plus de valeur que les bits comme moyen de stockage pendant les calculs » expliquent les auteurs. « Notre démonstration inclut l’étude de la fonction la plus simple qui ne peut pas être calculée de façon classique dans le modèle d’espace limité d’un bit : trouver la majorité de trois bits (c’est-à-dire, renvoyer zéro si plus de la moitié des bits sont zéro, et en renvoyer un si plus de la moitié sont un) ».

Les chercheurs ont d’abord prouvé par la théorie avant de la vérifier par expérimentation sur une des machines quantiques d’IBM. Ces travaux ont le mérite de travailler sur des fonctions plus diverses et plus immédiatement applicables que les algorithmes de type « Boson Sampling » jusqu’ici utilisés pour démontrer « l’avantage quantique ». Ils complètent au travers d’une approche très différente, les travaux réalisés en début d’année par les chercheurs du CNRS qui, eux aussi, ont de leur côté démontré un avantage quantique.

Certes, on est encore très loin d’une application d’entreprise prouvant son utilité et sa supériorité dans le monde réel, mais la démonstration a de quoi porter l’espoir de voir les développements quantiques actuels NISQ être utiles à autre chose que faire avancer le Schmilblick du Quantum Computing.