Que fait un développeur de logiciels ? Facile : il développe des logiciels, n’est-ce pas ? Ce n’est pourtant pas aussi simple. Alors qu’auparavant, les développeurs étaient cantonnés à l’écriture de logiciels, l’IT et le business collaborent aujourd’hui plus étroitement. Une exigence est née de cette transformation : celle de mieux comprendre l’environnement dans lequel ils opèrent.
Cet environnement est lui aussi en pleine mutation. Les développeurs doivent à présent transmettre les projets de manière claire et accessible, et interagir avec des collaborateurs éloignés de leur métier.
Heureusement, il existe désormais des outils qui facilitent cette collaboration et qui sont en train de révolutionner le métier de développeur.
Parler la langue des affaires
Comment expliquer ce bouleversement ? En premier lieu, on doit évoquer le désenchantement des entreprises ayant massivement investi dans des logiciels personnalisés trop longs à finaliser et à rentabiliser. Bien des sociétés ont dépensé des centaines de millions d’euros sur des projets dont la réalisation a nécessité des années de travail, pour finalement être déçus lorsqu’ils étaient enfin achevés. Les entreprises ont raison d’être mécontentes lorsqu’un investissement aussi important ne tient pas toutes ses promesses. Le pire est qu’il est souvent trop tard pour redresser la barre une fois que le logiciel est prêt, les parties prenantes de la société n’ayant pas eu suffisamment de visibilité pendant la phase de développement.
Il est indéniablement plus simple et plus rapide d’exécuter aujourd’hui des projets logiciels. Depuis dix ans, le recours à des techniques de développement agiles a permis de mettre plus rapidement les logiciels à la disposition des utilisateurs en travaillant par sprints raccourcis et en apportant des améliorations itératives.
Mais la rentabilité des logiciels n’est pas uniquement une question de délai de commercialisation : il est vital que l’entreprise soit capable d’exprimer ce qu’elle veut et que le développeur soit capable d’exprimer par quels moyens il parvient à ce résultat. Si les entreprises s’appuient de plus en plus sur les logiciels pour gérer leurs activités, alors l’aptitude d’un développeur à savoir parler la langue des affaires, et non seulement celle de la technologie, est essentielle.
Tout le monde sur le pont
Un développeur de logiciels traditionnel devait maîtriser l’art de créer des solutions informatiques grâce à sa connaissance approfondie du .net ou de javascript. Un développeur de logiciels moderne se doit également de comprendre le fonctionnement de l’entreprise, les réglementations et les exigences de conformité les plus récentes dans son pays, sa région et son secteur, et bien plus encore. Cela rend le développement logiciel plus complexe et en fait un sport d’équipe qui repose sur de multiples contributions. Heureusement, toutes les parties impliquées dans l’exécution d’un projet peuvent désormais parler une même langue que tout le monde comprend.
Les développeurs, et même les analystes d’affaires ayant peu d’expérience en programmation, peuvent aujourd’hui utiliser des logiciels d’automatisation low-code afin de créer et implémenter des logiciels, sans être spécialistes du langage de programmation.
Le low-code est une approche visuelle du développement logiciel. Il analyse et automatise le cycle de vie du développement d’applications, et réduit la dépendance des développeurs à l’égard du codage traditionnel. Désormais, les outils de création d’applications sont encore plus accessibles aux non-codeurs pour concevoir des applications logicielles métiers déterminantes.
De nouveaux outils, de nouvelles possibilités
Si le low-code dévoile à toute l’entreprise les secrets du magicien, le rôle du développeur de logiciels est-il en train de devenir obsolète ? Celui-ci ne va pas totalement disparaître, mais plutôt évoluer.
Jadis isolés et largement impliqués dans le travail tactique de développement de produits pour l’entreprise, les développeurs peuvent à présent être mieux intégrés et plus stratégiques.
Tandis que .net et javascript continueront d’exécuter les applications logicielles, une plate-forme d’automatisation low-code s’imposera de plus en plus comme l’outil de prédilection. Cela rendra le codage plus rapide et plus collaboratif, ce qui est une bonne nouvelle pour tout le monde.
Le low-code n’est pas une approche nouvelle, mais a bénéficié ces dernières années de l’élan de transformation numérique observé dans les entreprises. Selon Gartner, 75 % des grandes entreprises utiliseront au moins quatre outils de développement low-code, tant pour le développement d’applications informatiques que pour les initiatives de développement citoyennes, d’ici fin 2025. L’adoption de l’automatisation low-code grandit et les personnes chargées de développer les logiciels évolueront tout aussi vite.
S’assurer une place autour de la table
La métamorphose du développement logiciel et la dépendance croissante à l’égard des outils numériques dans de nombreuses activités contribuent à l’avènement du technologue en entreprise. Cela est capital, car les décisions technologiques seront désormais mieux comprises au cours du développement, et non pas seulement après le déploiement.
C’est la collision de mondes qui existaient auparavant en silo. La procédure de développement d’applications bénéficie désormais des synergies dont elle a besoin pour privilégier les résultats sans être entravée par la logistique. Le low-code signifie que le code lui-même ne constitue plus un obstacle. L’ensemble de l’entreprise peut donc comprendre le process et participer à l’amélioration du logiciel et à son adéquation avec les objectifs, et ce dès le départ. L’équipe informatique s’inscrit désormais entièrement dans les enjeux business de l’entreprise.
En 2021, le low-code devrait passer d’une méthode d’exécution de niche au mode de développement de prédilection en entreprise. L’aptitude à adopter cette nouvelle manière de travailler permettra aux développeurs et aux équipes informatiques de prendre plus d’importance dans les fonctions clés de l’entreprise. Il est temps pour l’ensemble de l’entreprise de s’impliquer dans le développement d’applications. Tout le monde en sortira gagnant.
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Par Thierry Ormancey, Senior Director Alliances France chez Appian