Pour un datacenter, choisir l’onduleur idéal est une tâche multidimensionnelle qui implique de nombreux facteurs comme le retour sur investissement, l’intégration dans les environnements existants, la disponibilité, la polyvalence et la sécurité informatique. La décision doit être prise à la lumière de la stratégie globale de l’entreprise et de ses investissements de modernisation.

Le choix de l’onduleur (monophasé ou triphasé) varie selon le type d’application : salle informatique, armoire réseau et petit ou grand datacenter. Il convient également de tenir compte de la disponibilité, la fiabilité, la forme ou l’encombrement, la facilité d’intégration et de l’impact environnemental global. Quoi qu’il en soit, un onduleur nouvelle génération se doit de dépasser les normes en vigueur pour offrir une gestion d’énergie et une valeur commerciale optimales.

Une demande croissante

L’une des caractéristiques principales d’un onduleur nouvelle génération réside dans sa capacité à répondre à la demande croissante des datacenters. Que faut-il pour y parvenir ? Des investissements en vue d’augmenter le rendement de l’infrastructure existante sont nécessaires. Dans la mesure du possible, il faut remplacer les équipements plus anciens, moderniser les installations, virtualiser et automatiser les environnements pour faciliter la consolidation et réduire les coûts opérationnels dans l’immobilier, la consommation énergétique et la main d’œuvre.

Mais il ne s’agit pas seulement des systèmes informatiques critiques : il faut également investir dans l’infrastructure de support, notamment l’alimentation, le refroidissement et les racks. Cette nécessité s’explique à la fois par la virtualisation et par les changements au niveau de la densité des équipements, de la côte énergétique et des exigences accrues en matière de résilience. Les infrastructures obsolètes et les méthodes de gestion de datacenter inadaptées entraînent non seulement des pertes énergétiques ou de capacité informatique, mais aussi des risques accrus de défaillances et de pannes d’électricité.

Une virtualisation indispensable

Les systèmes IT modernes et virtualisés permettent aux entreprises d’augmenter leur capacité de calcul et de stockage avec un encombrement bien plus réduit, sans compter les architectures en mode cloud qui dynamisent les capacités de production. Les investissements requis pour la modernisation sont généralement rentabilisés grâce à l’efficacité, à la fiabilité et à la disponibilité du nouveau système, alors que le coût et les contraintes d’un environnement plus ancien sont plus élevés.

En ce qui concerne la gestion d’énergie dans les environnements virtualisés, la capacité d’intégration de l’onduleur aux plateformes de virtualisation existantes est capital.  Sans cette capacité, l’onduleur ne serait qu’une simple batterie.

Dans les environnements virtuels, il est possible de gérer davantage de services avec un matériel réduit, ce qui souligne la nécessité de garantir la disponibilité continue de ce matériel et donc de tous les services qui en dépendent. VMware, Microsoft, Citrix et d’autres fournisseurs de virtualisation logicielle de serveurs permettent tous de transférer des machines virtuelles d’un serveur hôte à un autre à des fins d’équilibrage de charge ou bien en cas de maintenance ou de pannes. Cependant, aucun de ces systèmes n’est doté de fonctionnalités en mesure de répondre aux pannes d’électricité. Ainsi, les responsables de datacenters sont contraints d’utiliser deux outils distincts : un pour la virtualisation et un pour la gestion énergétique. Ces lacunes affectent les capacités de surveillance de l’infrastructure et entraînent une augmentation des temps de réponse en cas de défaillance.

D’où l’importance d’utiliser une solution compatible avec les principales plateformes virtuelles : les responsables des datacenters peuvent ainsi voir et gérer leur système électrique depuis une seule et même interface. De plus, elle pourra déclencher la migration en direct et, en cas de panne de courant prolongée, les machines virtuelles et les hôtes d’un cluster sont arrêtés progressivement.

Cette précaution est d’autant plus importante que la virtualisation des serveurs complique considérablement la sauvegarde des données pendant les coupures de courant. Si un datacenter tombe en panne, il faut mettre tous les serveurs physiques et toutes les machines virtuelles de ces services hôtes hors tension, et ce dans un ordre bien précis.  Ce processus particulier confronte souvent les responsables de datacenters à des contraintes de temps plus aiguës.

Une conception efficace

Outre les besoins croissants en capacité, les data centers sont soumis à une double pression : l’augmentation des coûts énergétiques et la prise de conscience accrue vis-à-vis de leur impact environnemental. Par conséquent, les informaticiens et les gestionnaires de data centers ont pour mission de réduire leur consommation énergétique sans affecter la fiabilité de leurs serveurs, équipements de stockage de données et réseaux.

La conception des onduleurs nouvelle génération repose sur un faible coût total de possession avec une technologie permettant d’accroître l’efficacité tout en réduisant les coûts de maintenance et de service.  Toutefois, ces onduleurs n’ont pas pour seul avantage de réduire les coûts énergétiques : ils offrent aux professionnels IT les outils nécessaires pour maximiser la durée d’exécution et la résilience du réseau mais aussi pour prolonger leur durée de fonctionnement.

L’efficacité inhérente des onduleurs nouvelle génération a permis d’améliorer les infrastructures des datacenters pour atteindre des niveaux d’efficacité énergétique (PUE – Power Usage Effectiveness) difficiles à dépasser. L’étape suivante consiste à tenter d’améliorer l’efficacité des onduleurs pour accroître davantage les retours sur investissement et réduire encore plus l’impact environnemental des datacenters.

L’utilisation d’un onduleur pouvant équilibrer l’offre et la demande d’un réseau serait une bonne solution. Dans ce cas de figure, les datacenters répondent immédiatement aux demandes du réseau pour maintenir les fréquences dans les limites autorisées et permettre aux exploitants de réseaux d’éviter les pannes de courant. Par conséquent, ces derniers sont en mesure de soutenir le réseau tout en utilisant des énergies renouvelables pour produire de l’électricité, mais aussi de maximiser leurs investissements en bénéficiant d’une compensation, pour ne pas avoir consommé ou bien pour avoir réinjecté de l’énergie au réseau.

Prochaine étape pour l’onduleur nouvelle génération

Les exigences minimales vis-à-vis d’un onduleur nouvelle génération sont les suivantes : haute disponibilité, conception écoénergétique, facilité d’intégration dans tous les environnements physiques, évolutivité et durée de fonctionnement optimisée. Le dépassement de ces normes est ce qui distingue un système de gestion d’énergie intelligent d’un système traditionnel.

Les entreprises doivent donc commencer à considérer les systèmes de gestion d’énergie intelligents comme des éléments essentiels à tout environnement de virtualisation perfectionné, tout en étudiant les possibilités de réduction des coûts et d’optimisation de l’exploitation de l’onduleur pour gagner en rentabilité.

 

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Ciaran Forde est directeur du segment Cloud & Datacenter chez Eaton