Alors que les données sont la nouvelle monnaie de l’économie digitale du secteur du retail, de nombreux retailers sont aujourd’hui freinés par leur infrastructure informatique. Les données opérationnelles clés sont en effet dispersées sur des systèmes fragmentés : sur site, sur les réseaux sociaux, chez leurs sous-traitants, etc., la diversité de leurs sources et leur volume important représentent une difficulté pour les retailers qui ne sont pas en mesure de toutes les récupérer et les stocker en un seul endroit. Cela représente en effet des problèmes de temps, de coût et de réglementation.

Afin de rester compétitifs, les retailers « historiques » se tournent aujourd’hui de plus en plus vers des applications digitales telles que l’intelligence artificielle ou encore le panier numérique. La migration des anciens systèmes vers de nouveaux systèmes représente cependant un obstacle. Pour y faire face, la méthode traditionnelle consisterait à extraire les données et à les stocker dans de nouveaux systèmes. Cette méthode est cependant bien trop coûteuse et chronophage mais il existe une solution permettant d’éliminer ce goulot d’étranglement d’accès à toutes les données de l’entreprise.

Comment la virtualisation des données permet-elle de simplifier cette transition sans avoir à déplacer les données de leur emplacement d’origine ou du moins à bon escient ?

Une intégration moderne des données

Du fait qu’ils soient de plus en plus « data-centric », les retailers ont aujourd’hui de plus en plus besoin d’avoir accès à une donnée à jour et en temps réel. Les data lakes, qui constituent le cœur de l’architecture de gestion des données pour les data scientists, sont cependant trop coûteux et nécessitent un investissement de temps important. Ces data lakes ne peuvent en effet tenir leurs promesses que s’ils sont bien alimentés en données, gouvernés et consommables.

Afin de moderniser leurs anciens systèmes d’information, les retailers se tournent donc de plus en plus vers la virtualisation des données. Celle-ci vient en effet supprimer la problématique d’accès et de mise à disposition de la donnée. Puisqu’elle se connecte directement à plusieurs systèmes (sous-traitants, exploitants, partenaires, etc.) et connecte les données en les laissant à leurs places originales : elle est l’équivalent d’une base de données d’entreprise ne nécessitant de stocker aucune donnée.

Prenons l’exemple d’un point de vente finale devant informer le client de l’emplacement de son colis. Ces informations sont réparties dans différents systèmes mais il doit être possible de les récupérer à chaque fois que le client souhaite connaître, en temps réel, la localisation de son colis. Grâce à la virtualisation des données, il est possible de se connecter chez les différents acteurs afin de récupérer uniquement la donnée nécessaire au moyen d’une API. Ainsi, le point de vente est en mesure de transmettre les informations au client et de les mettre à jour au fur et à mesure.

Ainsi, la virtualisation des données permet aux utilisateurs d’avoir accès aux données en temps réel et dans le format souhaité. Elle génère en effet automatiquement les bonnes requêtes dans le langage des sources de données et remonte ensuite les informations dans le format attendu par l’utilisateur de la donnée. Par ailleurs, puisqu’elle permet aux employés de se concentrer sur l’activité business plutôt que sur l’extraction des données, elle aide à réduite les coûts IT par rapport aux coût opérationnels.

Quid de la réglementation ?

Un autre aspect intéressant de la virtualisation des données réside dans sa capacité à appliquer les différentes réglementations « à la volée ». Par exemple, un retailer disposant de plusieurs logiciels d’entreprise lui permettant de gérer les données de ses clients dispose forcément de logiciels datant d’avant l’existence du RGPD. Afin de lui permettre d’être en conformité, la virtualisation des données lui livrera toujours l’information conforme en filtrant, masquant et anonymisant ladite donnée à la volée, sans jamais impacter les systèmes sources. Par ailleurs, la virtualisation des données permet de suivre toutes les actions des personnes ayant consulté les données. Ainsi, il est possible de faire un audit clair à la CNIL lorsque cela est nécessaire.

La virtualisation des données est aujourd’hui la technologie ayant la plus forte croissance et le plus haut taux d’adoption dans le domaine de la l’intégration des données. Selon Gartner, la rapidité de sa mise en place (3 à 10 fois plus rapide que les autres technologies) et son coût (elle est 40% moins coûteuse à construire et jusqu’à 75% moins coûteuse à maintenir) expliquent ce phénomène. Elle apporte par ailleurs des avantages de gouvernance et de sécurité de la donnée. Ainsi, la virtualisation des données permet de renforcer les règles d’accès à la donnée et par conséquent de renforcer le niveau de sécurité de l’entreprise. Un atout certain dans un secteur où les données jouent un rôle crucial dans l’amélioration des performances économiques des entreprises.
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Par Yahya Jarraya, Senior Sales Executive chez Denodo