Le réseau social d’entreprise (RSE) progresse et s’installe durablement dans les organisations. Telle est la conviction d’Arnaud Rayrole, DG du cabinet Lecko, fondée sur son expérience auprès d’une centaine de clients.

Présentant la 9e édition de son étude annuelle sur les RSE, Arnaud Rayrole propose la métaphore sportive : « Le RSE est un marathonien et non un sprinter ». Analogie que l’on peut traduire par le fait que le RSE progresse dans les entreprises mais pas de manière linéaire car il affecte les structures organisationnelles et la culture d’entreprise existante. Sans parler du changement dont on sait que c’est toujours un frein à l’utilisation de nouvelles méthodes de travail. « La mise en réseau progresse, assure Arnaud Rayrole, et il ne faut pas instiller le doute ».

Capitalisant sur l’expérience d’une centaine de projets en entreprise et de l’analyse de données issues de près de 300 000 utilisateurs actifs dans plus de 20 000 groupes, Lecko considère que les entreprises sont en train de découvrir une troisième voie pour la mise en œuvre des RSE. Au lieu d’imposer une solution par la voie hiérarchique (approche top-down) ou d’une approche basée sur les outils et la technologie, les utilisateurs sont de plus en plus conscients qu’ils peuvent être les propres artisans du changement en fédérant leurs pairs pour une meilleure prise de conscience collective. Le principal atout sont les porteurs d’initiative, poursuit-il et il faut renforcer les démarches de transformation en positionnant la collaboration

Dans cette 9ème édition de son étude annuelle sur les réseaux sociaux d’entreprise (RSE), Lecko a analysé 30 solutions de collaboration sociale par le prisme de 5 matrices : Matrice des potentiels sociaux, Matrice diffusion et circulation de l’information, Matrice Gestion des Connaissances, Matrice Productivité, Matrice Collaboration au service du Processus.

Le marché du RSE est extrêmement éclaté avec une profusion d’acteurs, les uns généralistes, les autres spécialistes. « Le marché des outils collaboratifs est totalement différent des autres marchés du logiciel, confirme Arnaud Rayrole, et l’on ne constate pas un effet de consolidation sauf sur le segment des outils généralistes. Le SaaS a permis l’arrivée d’acteurs monstrueux qui déroulent leur roadmap comme ils l’entendent et sur lesquels les entreprises n’ont plus beaucoup de prises ».

Parmi les principales conclusions de l’étude :

Workplace by Facebook fait officiellement son entrée sur le marché fin 2016. Sans être une révolution fonctionnelle, les usages pertinents visés, ainsi que la qualité de la mise en scène de la plateforme que l’on connaît tous, placent cette dernière dans les leaders du marché. Julien Lesaicherre de Facebook expliquait que cette nouvelle solution repose sur la totalité du code de Facebook, celui qui est utilisé par plus de 1,5 milliard d’’utilisateurs, possède exactement la même interface et bénéficie du travail des 10 000 développeurs de l’entreprise. Workplace est une solution que l’entreprise installe en interne et que ne communique pas avec son jumeau grand public. C’est une solution payante au prix de 3 dollars par utilisateurs et par mois en dessous de 1000 utilisateurs qui passe à 2 dollars jusqu’à 10 000 utilisateurs, puis 1 dollar ensuite. Julien Lesaicherre rappelait la montée en puissance de la vidéo comme moyen principal de communication et d’expression et la baisse du texte. Pour Workplace, Facebook a des ambitions considérables puisqu’elle envisage de connecter 3 milliards d’individus. Facebook est le plus gros de Shadow IT concluait-il pour montrer le virage vers le monde professionnel du réseau social grand public ?

Les deux fournisseurs de suites collaboratives majoritairement répandues sur le marché, Microsoft (avec Office 365) et Google (avec G Suite), consolident leur positionnement de piliers. Plus de 5 ans après le début d’Office 365, Microsoft propose enfin une application intégrée au reste de la suite : sa nouvelle application de productivité d’équipes, Teams, est une réussite. « Teams est utilisé dans des centaines d’entreprises en mode préview, rappelait Alexandre Cipriani de Microsoft et nous constatons une très grande diversité d’usages. Teams est utilisables sur tous les écrans et est désormais intégré avec quelque 150 applications tierces ».

Les acteurs tiers tels que Unily, Powell 365 et Beezy, tirent profit des limites d’Office 365, pour apporter cohérence et meilleur rendu à la plateforme. LumApps, éditeur français recommandé par Google, s’affirme dans l’univers G Suite. Jive n, offre clés en main haut de gamme, reste le leader de l’intranet social mais fait face à des difficultés pour s’imposer comme le work hub incontournable, dans un marché concurrentiel avalé par Microsoft et Google.

IBM a travaillé à la cohérence et la simplification de son offre Connections Cloud mais ne progresse pas aussi vite que ses concurrents sur la partie collaborative, la stratégie de l’éditeur étant portée par Watson (son intelligence cognitive). Salesforce étoffe son offre Community Cloud en allant plus loin que la socialisation du processus métier alors que Knowledge Plaza, leader sur la gestion des connaissances sociale, sortira la quatrième version de son produit en 2017. Jamespot ou encore Whaller continuent de progresser en capitalisant sur leur proximité avec leurs clients.

Les « ChatOps » Slack, HipChat et le français talkSpirit ont le vent en poupe. Leur spécialisation sur quelques usages de productivité, leur mise en scène de qualité et leurs nombreux connecteurs vers d’autres applications en font les alliés des start-ups et équipes.

Jalios continue son enrichissement fonctionnel et son élargissement en Europe, même si le On-Premise n’est plus réellement un avantage compétitif. eXo Platform a le champ libre sur le marché Open-Source et est le seul acteur à proposer une offre complète pensée pour le Cloud.

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