Pour les entreprises fonctionnant sous Windows Server 2008 et Windows Server 2008 R2, la fin est proche ; ces deux produits sont en effet abandonnés par Microsoft et atteindront officiellement leur « fin de vie » respectivement à compter de janvier 2020 et juillet 2019. Il est impossible de déterminer avec précision la part de marché individuelle de chaque système d’exploitation Microsoft Server en service ; cependant, Ned Pyle, responsable de programme au sein du groupe stockage et haute disponibilité Windows Server, a fourni des informations indiquant que la part de marché de ces deux systèmes d’exploitation tournait autour des 40 % en 2018 (1). Bien que ces chiffres ne soient pas complètement à jour, il est clair qu’un nombre important de serveurs Windows 2008 est toujours en service malgré la perte d’accès aux mises à jour de sécurité. Mais dans ce cas, comment les entreprises vont-elles faire ?

Tout espoir n’est pas perdu. Le besoin de remplacer les serveurs Windows peut également représenter une occasion pour les professionnels du monde IT d’évaluer leurs systèmes de stockage de fichiers, étant donné que Server 2008 est utilisé par de nombreuses entreprises comme serveur de fichiers. Aujourd’hui, le marché incite vivement à remplacer les systèmes NAS patrimoniaux et les serveurs Windows en fin de cycle par des solutions de stockage à cloud intégré qui offrent une collaboration moderne, une grande évolutivité, et des économies significatives.

Le remaniement d’un élément incontournable de l’infrastructure IT peut sembler dantesque, et pourtant, cette décision majeure représente une opportunité pour les entreprises d’évaluer leur système actuel et de consolider leur infrastructure, les rapprochant ainsi un peu plus d’une transformation numérique réussie.

Pour rester compétitives dans une économie qui s’articule toujours davantage autour des données, les entreprises devraient avoir une parfaite connaissance des forces et des faiblesses de leurs systèmes de stockage et de fichiers.  Cela signifie que tous les utilisateurs actuels devraient connaître les restrictions de Windows Server, même si ce n’est que pour être sensibilisés et mieux préparés aux problèmes qui pourraient survenir :

  1. Inquiétudes sur la capacité : la capacité de Windows Server est restreinte par la taille du matériel sur lequel il est exécuté. Alors que les données non structurées poursuivent leur croissance fulgurante, les entreprises sont confrontées à des choix délicats en matière d’investissement dans le stockage périphérique.
  2. Optionalité cloud limitée : Windows Server propose uniquement une intégration du cloud avec Azure, ce qui signifie que les clients sont dépendants du Cloud de Microsoft à l’ère où les initiatives multicloud sont de plus en plus prisées par les environnements IT. Les entreprises d’aujourd’hui souhaitent pouvoir choisir le cloud adapté à leurs besoins, déplacer leurs données sur de multiples clouds, et réduire les coûts de stockage sans rencontrer de problèmes de portabilité ou d’enfermement propriétaire.
  3. Absence de système de fichiers global : Vu que Windows Server ne prend pas en charge l’espace de noms global, les entreprises distribuées n’ont pas la possibilité de profiter des avantages d’une collaboration multisite rapide et efficace, un facteur-clé pour la productivité des utilisateurs à l’ère du cloud. Ces restrictions s’appliquent également à Azure File Sync.

Pour celles et ceux qui songent à adopter une solution de stockage de fichiers à intégration cloud moderne, voici quelques critères à prendre en compte :

  1. Une migration simple

Les entreprises devraient se tourner vers une solution qui offre une prise en charge native du protocole Windows SMB afin de garantir une migration fluide à partir des serveurs de fichiers Windows. Il va sans dire que la solution doit être entièrement compatible avec les ACL et Active Directory de Windows, ainsi que toutes leurs subtilités, afin que les règles d’accès existantes soient préservées après la migration, et que les utilisateurs finaux et les applications puissent continuer de fonctionner normalement sur leur lecteur réseau local connecté existant.

  1. Des performances à la vitesse du LAN

Les utilisateurs n’ont pas vraiment tendance à tolérer des pertes de performance. Par conséquent, toute solution choisie pour remplacer Windows Server doit offrir un accès aux fichiers du cloud à vitesse du LAN via le cache local.

  1. Une confidentialité totale des données

Depuis quelques années, la confidentialité des données est un aspect critique pour quasiment n’importe quelle entreprise, et à plus forte raison avec l’adoption de règlementations telles que le RGPD aux quatre coins du monde. Pour garantir leur conformité, les entreprises ont besoin d’une solution qui répond à leurs exigences de sécurité à l’aide d’un modèle de déploiement 100 % privé (derrière pare-feu), d’un chiffrement de bout en bout avec contrôle privé des clés de chiffrement, et de politiques granulaires pour le partage des fichiers.

  1. Une collaboration et une mobilité globales

Les entreprises d’aujourd’hui sont de plus en plus distribuées, avec des bureaux à différents endroits et des employés qui travaillent dans le train ou depuis chez eux. Posséder un espace de noms unique permettant à ces entreprises de partager des fichiers et de collaborer depuis une multitude de lieux est devenu essentiel.

De plus, de nombreuses entreprises utilisent des applications de synchronisation et de partage des fichiers sur leurs ordinateurs portables et appareils mobiles. Il est judicieux de choisir une solution de stockage de fichiers qui propose une approche holistique, affichant les mêmes fichiers via l’interface du serveur de fichiers pour les utilisateurs sur site, et une solution de synchronisation et de partage des fichiers rigoureusement intégrée pour les utilisateurs d’ordinateurs portables et d’appareils mobiles.

  1. Une compatibilité multicloud

Il est indispensable que la solution de stockage de fichiers prenne en charge une gamme étendue de fournisseurs cloud et de solutions de stockage d’objets sur site, tout en offrant la possibilité de procéder à des migrations de données aisées entre différents fournisseurs de stockage sans temps d’indisponibilité. La prise en charge de clouds multifournisseur donne aux entreprises la liberté de négocier et de sélectionner le fournisseur de services cloud ou la solution de stockage sur site qui propose les conditions, les fonctions et les tarifs les plus avantageux pour chaque application ou charge de travail. Microsoft Server est en ce sens limité, car il ne prend en charge que son propre stockage cloud sur Azure.

  1. La continuité des opérations

D’après une étude commandée par CTERA, 71 pour cent des entreprises nomment la protection et la disponibilité des données comme l’un des principaux défis lors de la transition vers le Cloud.  Lors de l’évaluation de diverses solutions de stockage, recherchez celles qui intègrent une sauvegarde en temps réel des fichiers dans le cloud, et la capacité de récupérer des versions antérieures des fichiers. Une solution moderne doit également permettre une reprise sur sinistre à temps d’indisponibilité quasi nul grâce à un basculement rapide vers le cloud, réduisant ainsi la durée de restauration à quelques minutes plutôt qu’à quelques jours. Lorsque leur stockage local est inaccessible, les entreprises peuvent ainsi poursuivre leurs activités sans devoir acheter un autre serveur ou dupliquer les données.

La fin du cycle de vie de Windows Server constitue une opportunité pour les responsables IT de réévaluer leurs besoins organisationnels et leur infrastructure informatique. Pour les entreprises qui souhaitent faire évoluer leur solution de stockage et de fichiers, ou moderniser leur technologie de bureau distant/succursale (Remote Office/Branch Office – ROBO), l’objectif est souvent de pouvoir offrir des capacités plus étendues que celles de leur système patrimonial à architecture serveur tout en réduisant simultanément les frais de gestion. Une nouvelle vision des options et des infrastructures disponibles les aidera à se rapprocher un peu plus d’une transition numérique réussie.

 

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Aron Brand est CTO chez CTERA Networks