Plus longues et plus compliquées à maîtriser, les sauvegardes de machines virtuelles et de leurs données garantissent un retour sur terre en cas de problèmes.

L’évolution à suivre après la virtualisation de serveurs et du stockage selon l’enquête IDC de septembre 2013 sur les data centers, tient à la sauvegarde des machines virtuelles. Une tendance qui n’est pas sans soulever des problèmes.

« La virtualisation qui permet de mieux exploiter les serveurs augmente aussi les risques d’erreurs et ladujoncourt complexité des sauvegardes ne simplifie pas la tâche » explique Paul Dujoncourt, directeur de la filiale française de Kroll Ontrack, une société spécialisée dans la récupération de données sur disques. « Il y a dix ans, deux fois sur trois la panne tenait à des pannes de matériel : désormais, deux fois sur trois, l’erreur est humaine. C’est beaucoup plus simple d’effacer en une seule fois des dizaines de VM, que de supprimer un seul processus. Du coup, lorsqu’il s’agit de récupérer les données sur les disques, le travail est plus complexe, les couches d’abstractions rendant le travail plus lourd. La situation actuelle reflète aussi la baisse des investissements dans le matériel et dans la formation qui doit être continue pour être utile. Souvent les personnes qui exploitaient les serveurs et les backups ont quitté leurs entreprises pour des raisons salariales et ceux qui les remplacent n’ont pas eu le temps de se former. Dés que l’on sort des tâches routinières, souvent très simples, le risque est maximale et le coût des réparations est important. En fait, ils paraissent élevés, si l’on se réfère aux seuls prix actuels des disques. Mais la complexité, liée aux VM, n’a fait qu’augmenter et de notre côté, cela nous prend beaucoup plus de temps ».

La virtualisation des serveurs, une réelle économie, a augmenté considérablement le taux d’utilisation de ces derniers et le volume de données stockées n’a fait que croître ; du coup les logiciels de sauvegarde ont été bouleversés, les temps alloués au backup étant réduits et les volumes de  données  terriblement augmentés. Jusque-là on traitait souvent séparément les backup des données des VM avec des logiciels de  sauvegarde classiques et les VM elle mêmes nécessitaient des scripts souvent complexes. Désormais, ce travail est entièrement simplifié, ce qui ne va pas sans une perte de maîtrise de l’exploitation, mais avec le cloud cette évolution est quasiment programmée.

Des back up conçus pour la cohabitation avec le cloud

Pour Ratmir Timashev, le patron de l’éditeur Veam, la nouvelle version de  son programme de backup correspond aux contraintes nouvelles liées aux usages du cloud et à une infogérance croissante : « les opérations en 24/7 limitent les fenêtres de sauvegarde et cela correspond en plus à une masse de données en progression de 30 à 50 % par an ». De plus, la patience des administrateurs de data center est souvent extrêmement réduite si en cas de problème les temps de reprise s’avèrent trop longs. L’administrateur achète souvent des bons temps de remise en route » précisait le responsable des ventes de Netapp sur le salon VMWorld.

Tous les programmes de serveurs de backup prennent en compte cette optique. Les pertes de données dans les VM seraient comme le précisait Kroll Ontrack, en volume croissant. La concurrence du backup en ligne comme Dropbox a aussi beaucoup joué dans la définition des nouveaux programmes. Les utilisateurs ne comprendraient pas pourquoi les services internes de l’entreprise mettraient deux fois plus de temps pour récupérer des données qu’un prestataire externe pourtant relié par une ligne de débit toujours limitée. Pour Veam, l’arrivée des prestataires « concurrents » de services internes à favoriser l’apparition de fonctions comme l’accélération des transferts sur les liens WAN et la sauvegarde depuis les Snapshots qui permettent d’accélérer le backup en le morcelant. Les techniques de déduplication, de caching, de compression et  de multithreading – que Veeam a amélioré dans sa version 7 de son programme Backup and Replication – seraient moins flagrantes que  les  transferts des sauvegardes « jusqu’à 50 fois plus rapides », selon la publicité.

La firme américaine a en particulier optimiser l’exploitation du protocole TCP/IP dont « l’emballage protocolaire » a été simplifié afin d’augmenter le volume de données réellement transmis. La firme d’ailleurs n’hésite pas à se comparer aux optimiseurs de trafic comme ceux de Riverbed qui eux aussi disposent d’un mode de transfert de données compressées et une version simplifiée du protocole TCP/IP mais surtout d’un mode d’apprentissage qui permet aux boitiers « d’apprendre par lui même la nature du trafic et d’optimiser le débit ». Selon le patron de Veam, l’intérêt d’utiliser des boitiers de compression n’existerait plus.

Par contre, sur les systèmes d’HP les backup sur bandes StoreVirtual et StoreServ, la firme a conçu pour VMware la fonction CTB (Change Block Tracking) qui ne sauvegarde que les blocs qui ont été modifiés, cela permet  d’effectuer des backup en continu, tous les quinze minutes, ce qui évite la paralysie nocturne de moins en moins acceptée, par xemple sur les sites de ventes en ligne. Pour vSphere, la firme a conçu un Plug-in pour son client Web et s’intègre mieux avec l’outil d’administration VCloud Director. Du côté Microsoft, la firme a créé des outils spécifiques pour SharePoint et  l’hyperviseur Hyper V, Virtual Lab. L’archivage sur bande et  restauration en un clic destiné aux utilisateurs finaux devraient convaincre les sites de jeter un œil sur ce programme qui existe en trois versions selon le type de serveurs et de processeurs. Une version d’essai gratuite permet  de juger sur pièce l’intérêt du programme.

La peur du cloud

Présent également au récent VMWorld, Acronis joue aussi à la fois sur la peur du cloud mais aussi sur une collaboration avec les différentes offres d’hébergeurs. Le discours des vendeurs de backup surtout depuis la montée en force des machines virtuelles étant « Allez sur le cloud si vous le désirez, mais n’oubliez pas surtout de faire des sauvegardes ». L’exemple de Nirvanix, un hébergeur qui a sombré en moins d’un mois suite à des problèmes financiers aux Etats-Unis fait encore frémir dans le data center. La peur de voir ses données prises en otage pour garantir des remboursements est un cauchemar qui a marqué les esprits et depuis tous les hébergeurs de données dans le cloud propose des modes de backup avancé des VM. Les autres logiciels de back up comme ceux de Symantec backup Exe, Acronis, AppAssure font aussi parties intégrante des différentes propositions de services. Les afficionados des Dell Appassure Replay ou des alike de Quorumsoft sont nombreux au-delà du back de VM pour leurs fonctions  avancées de fail over.

Acronis joue la carte de l’intégration

Acronis connu pour sa  version11. 5 de son logiciel backup and recovery pour PC avec une technologie d’image disque originale a enfin crée une nouvelle version pour Vsphere avec VM protect V9. La nouveauté de cette version est de s’intégrer dans V center mais aussi de disposer d’un tableau de bord pour avoir un état général sur l’état de différents processus de sauvegarde sur de multiples disques.

Elle propose aussi une restauration des configurations et un support des applications comme SQL Server, SharePoint ou de l’annuaire AD (Active Directory). Acronis proposait depuis peu aussi d’une version RHEV (pour Red Hat Enterprise virtualisation) qui offre l’avantage de sauvegarder des taches sous Windows et/ou linux. Enfin la firme proposes un backup en ligne « backup and recovery for VCloud » qui s’avère l’une des rares solutions avec Veam, à s’intégrer au produit vdirector pour un gestion centralisée. Interrogé sur les arguments, le représentant d’Acronis précisait : « On propose pour notre part pour Cunene seule licence, un nombre illimité de VM, la sauvegarde et restauration sans agent. On a d’autres arguments comme la restauration instantanée ou à froid ».

 

Pour  en savoir plus sur les backup de VM  sous VMware et HyperV (Microsoft)

Pour VMWare :
http://www.vmware.com/pdf/esx3_backup_wp.pdf?ClickID=bflqkzv1gsm661zvd661sefemdzmylmnsgne

Pour Hyper V :
http://blogs.msdn.com/b/virtual_pc_guy/archive/2013/02/25/backing-up-hyper-v-virtual-machines-from-the-command-line.aspx